2006 – Etats Unis
Budget : 45 $
Genre : Extrême (enfin il parait)
Durée : 1h11
Réalisation : Shane Ryan
Musique : Boneshin
Scénario : Shane Ryan et Michiko Jimenez
Avec Michiko Jimenez et Shane Ryan
Synopsis : Un homme à l’allure tout à fait normale parcourt la ville à la recherche de sa prochaine proie. Du moment où il accoste sa victime jusqu’à celui où il s’en débarrasse, le tout nous est montré par l’entremise de sa caméra personnelle…
Tourné pour seulement 45 malheureux dollars en quelques heures, Amateur Porn Star Killer surfe sur la vague de films dit snuff (August underground, Guinea Pig). Seulement pour faire un film, 45 dollars et quelques heures lors d’une soirée ne suffissent pas, même si le film en question est supposé être un faux snuff. Le second opus de la saga Guinea Pig en est la preuve. Les effets sont réalistes, on y croit, mais il y a une mise en scène et un réel travail sur la lumière afin de donner un peu de « beauté » à tout cela, même si dans son ensemble, le métrage est gratuit. August Underground est encore différent, puisque les règles du snuff telle que la légende nous le dit est respectée. Mise à mort filmée par le tueur, éclairage minimaliste et caméra très peu stable. L’inverse de Guinea Pig, et le film enchaîne sur sa durée bon nombre d’atrocités qui restent dans les mémoires, même si encore une fois, le film ne vaut absolument rien cinématographiquement. Amateur Porn Star Killer joue dans le même domaine, si ce n’est qu’ici, tout le travail sur l’éclairage hésitant a été fait au montage. Ainsi, le réalisateur n’a pas à se casser la tête sur le tournage, et ne fait que tourner son film, dans une lumière naturelle. Pour tourner son film aussi rapidement et avec aussi peu d’argent, il ne passe pas par trente six chemins. Là où Guinea Pig était choc, APSK ne l’est pas. Là où August Underground nous proposait bon nombre d’atrocités, APSK n’en propose pas non plus. Qu’est ce que le film nous propose alors ? Et bien franchement, pas grand chose…
Soyons clair, Amateur Porn Star Killer souffre de deux gros défauts. Son premier grand défaut est d’être définitivement très chiant. Il ne s’y passe absolument rien. Pendant 1h10 (qui semblent bien longues), on assiste à une sorte de très (mais alors vraiment très) longue interview. Un homme se ballade en voiture dans les rues de la ville la nuit, à la recherche d’une proie, et finit par trouver une jeune femme, brune, attendant dans la rue. Il l’accoste, lui demande son nom (Stacy) et son âge (18 ans), la filme en permanence, et la jeune femme finit par monter dans le véhicule. On la trouve un peu cruche, mais pourquoi pas. Jusque là, le film aborde un style visuel de très vieux film, l’image saute, et granulée, il y a des rayures, les scènes sont souvent en noir et blanc. L’homme, Brandon, filme tout, et vient s’ajouter sur les images, en bas à gauche de l’écran, une autre scène où un homme fait l’amour avec une blonde. Brandon emmène Stacy dans une chambre d’hôtel, et on se dit que ça va enfin commencer. Que nenni. Stacy s’installe sur le lit, Brandon la filme et lui demande sans cesse dans si elle pensait un jour qu’elle serait dans un film et dans quel genre de films elle aimerait jouer. Et très rapidement, cela tourne en rond, le cadrage approximatif est affreux, seules deux choses s’en sortent avec les honneurs. Tout d’abord, la composition musicale accompagnant le film, et en second lieu, l’interprétation de Michiko Jimenez, la fille jouant Stacy. Elle s’avère plutôt convaincante lors des longs plans séquences du film. Mais passé la première demi-heure, et donc presque la moitié du film, on s’ennuie. Il ne s’est toujours rien passé, et Brandon demande toujours dans quel genre de film elle veut jouer. Stacy finira enfin par se déshabiller, et une sensation étrange nous envahit.
Est-ce le malaise de la situation, surtout quand Stacy avoue qu’en réalité, elle a 13 ans ? On y pense un moment, puis après évaluation de la situation, on comprend tout. Ce n’est pas le malaise qui pointe le bout de son nez, mais bien un mélange d’ennuie face à ce qui ne se passe pas à l’écran et de mal de tête face au terrible style visuel sans cesse tremblotant et volontairement crade et vieillit. Le film continuera dans le même style sur sa dernière demi-heure, sans qu’il se passe quelque chose de passionnant. 13 ans ou pas, Brandon va demander à Stacy de se déshabiller intégralement, en profiter pour la toucher, la peloter, tout en continuant de filmer le tout. 10 minutes avant la fin (soit à une heure de film quoi), Brandon fait l’amour à Stacy, ce qui n’a pas l’air de la rendre super heureuse. Puis quelques coups de poings et voilà, le film se termine. Passionnant n’est ce pas ? Outre l’impression de n’avoir rien vu (la fin se passe hors champ), qu’il ne se passe rien pendant tout le film, d’avoir été totalement arnaqué pour n’avoir qu’un mal de tête et des bâillements, Amateur Porn Star Killer nous laisse un goût étrange dans la bouche, comme celui d’un potentiel gâché (vu que l’actrice ne joue pas trop mal et que la musique est vraiment bien) et d’une perte de temps (pas pour l’équipe du film, vu que pour quelques heures de « travail » et 45 dollars, sans doute la location de la chambre d’hôtel, ils se font de l’argent), d’autant plus que le second opus existe déjà, et qu’à première vue, c’est exactement la même chose avec une autre victime… Si vous aimez les films chocs, il y a tellement mieux.
Les plus
Une actrice principale bien dans son rôle
Les moins
Long et ennuyeux, il ne se passe rien
Le style visuel énervant
En bref : Pourquoi ? Il ne se passe strictement rien pendant tout le film, le style est affreux et donne envie de prendre un doliprane, et ça veut péter plus haut que son cul. Michiko Jimenez fait tout pour que l’on y croit, mais non. Je dis NON !