Titre original : Another Gantz – Another 前
2011 – Japon
Genre: Adaptation – Science Fiction
Durée : 1h39
Réalisation : Sato Shinsuke
Musique : Kawai Kenji
Scénario : Watanabe Yûsuke d’après le manga de Oku Hiroya
Avec Ninomiya Kazunari, Matsuyama Kenichi, Natsuna, Hongô Kanata, Katô Haruhiko et Taguchi Tomorowo
Synopsis : Un journaliste enquête sur les mystères de Gantz au moment où Kei Kurono et son ami Masaru Katô se font écraser par un train. Ses recherches vont le mettre sur la trace de Nishi et de Kishimoto, mais il va rapidement mettre sa vie en danger, d’autres personnes étant également après Gantz et les “joueurs”.
Gantz, le premier film, sorti au Japon au cinéma en Janvier 2011, aura été un grand succès. Non exempt de défauts, le métrage se révélait sympathique mais pêchait de sa comparaison avec le manga. Même sans cela, il souffrait de personnages secondaires ne servant strictement à rien. Le deuxième film, The Perfect Answer, sorti le 23 Avril au cinéma (Octobre pour le DVD au Japon, 1er Février en France) donnera plus de réponses, et donnera plus d’importance à ses personnages. Toujours est-il qu’un jour avant la sortie cinéma du second opus, le 22 Avril à 21h, les producteurs ont lancés sur la chaine NTV Another Gantz, un montage alternatif du premier film, un rappel avant de voir le second, que l’on ai vu le premier film ou pas. Et en effet, pas de doute, si l’opération peut aussi s’avérer juteuse pour le porte feuille des producteurs, Another Gantz est bel et bien un montage alternatif, pourtant bien plus court que la version cinéma. 1h37 au lieu de 2h10. C’est malheureusement les parties les plus palpitantes, à savoir les missions en elles même, qui ont été écourtées du montage. Les différences se remarquent dés les premiers instants. Avec un nouveau personnage, un journaliste, essayant de découvrir le mystère se cachant derrière Gantz. Et nous suivons ses recherches et investigations à partir du moment où Kurono et Katô se font percuter par le train, comme dans le montage original. Ce qui frappe au premier abord, c’est la rapidité de l’enchaînement entre les scènes, et même entre les plans. Aucun doute que quelqu’un assez regardant sur la qualité et n’ayant pas vu le montage cinéma sera quelque peu perplexe devant la mise en scène. L’ambiance, les silences, les non dit, le sort de certains des personnages, tout cela disparaît pour accélérer le rythme général, et permettre au réalisateur de caser dans son métrage de nouvelles scènes, des scènes entières. Heureusement, ces scènes apportent quelque chose de neuf, et surtout d’intéressants. En général, ces nouvelles scènes viennent s’intercaler entre les missions.
La première demi heure du film sera donc assez identique au film cinéma, mais avec des raccourcis parfois énormes. La première mission donc, sera carrément passée en accéléré, les plans n’ayant quasiment rien à voir les uns avec les autres. Si pour le spectateur ayant déjà vu le film, ça passe, pour celui découvrant l’univers de Gantz le film avec Another Gantz sera en droit de se poser bien des questions. Entre le manga, l’anime, le film en version cinéma et cette version, cette première mission change radicalement à chaque fois. Pire, elle en devient extrêmement décevante et difficile à regarder tant on a l’impression qu’il n’y a plus d’enjeu, plus d’ambiance, plus de découverte. Passé cette première mission expéditive, le film change radicalement. Plutôt que de nous montrer Kurono et Kishimoto bavardant tranquillement dans la chambre de Kurono comme dans le film (alors que dans le manga, c’était de suite bien plus pervers vu que Kurono adoptait Kishimoto comme un « animal de compagnie »), Another Gantz nous montre donc l’enquête de notre journaliste sur l’un des personnages participant aux missions. Petit plaisir, vu que ces ajouts mettront plus de lumière sur le personnage le plus intéressant du métrage, à savoir Nishi, et reprendra quelques éléments du manga, bien que normalement intervenant bien plus tard. On en apprend plus sur sa vie en dehors des missions, et même si la noirceur du manga n’est pas tout à fait respectée (c’était impossible), cela fait plaisir à voir et Nishi a un petit quelque chose de fascinant. Cette nouvelle version laisse donc de côté Kurono et Kishimoto, pour le moment, avant de reprendre son cours normal avec la seconde mission. Encore plutôt réussie car amusante dans la version cinéma, de nombreux passages sont encore éclipsés ici, sans doute vu que ce montage vise avant tout la télévision. L’enfant et sa grand-mère seront éclipsés (le début de la mission), tout comme les derniers instants. Lorsque l’on revient encore une fois de la mission, le film prend encore une fois une nouvelle tournure, et ce jusqu’au final, en alternant nouveaux passages, introduction de nouveaux personnages présents dans le second métrage, ainsi que la mission 3, qui était déjà en partie un ratage, et qui éclipsera encore de nombreuses choses pour n’avoir vraiment l’air que d’un résumé.
Si l’on ne peut donc pas attendre grand chose de la mission Buddha, la troisième mission, les nouveaux passages tenteront de donner plus de profondeur aux personnages de Kishimoto pendant un temps, où l’on revient quelque peu sur sa tentative de suicide. Ceci dit, rien n’y fait, Kishimoto a perdu beaucoup de son charme dans la transposition de Gantz en film. Par contre, bon point pour les autres ajouts, puisque le film nous en dévoile enfin un peu plus sur le personnage joué par Taguchi Tomorowo (Tetsuo 1 et 2), lui donnant un minimum de substance et rendant son choix à la fin du film plus logique. Et comme dit plus haut, de nouveaux personnages nous sont présentés dans le film, afin de nous en apprendre déjà un peu plus sur le second film. Un mystérieux homme en noir apparaîtra à plusieurs reprises, menaçant notre journaliste, ayant un rôle central dans le second film. Mais nous voyons également le personnage du détective, Shigeta Masamitsu, joué par Yamada Takayuki, que l’on a déjà pu voir dans les deux opus de Crows Zero, mais également dans le génial 13 Assassins de Miike Takashi également. Aperçu furtivement lors du générique final de la version cinéma, il apparaît ici un peu plus, nous montrant qu’il aura aussi un rôle bien plus important à jouer dans la suite. Another Gantz est donc un brin déséquilibré, comme le fut la version cinéma quelques mois plus tôt, mais pas pour les mêmes raisons. Ecourtant les missions au point de les rendre inintéressantes pour celui n’ayant pas vu la version cinéma, mais surtout permettant à Gantz d’être diffusé à une heure de grande antenne sans choquer, il donne cependant beaucoup plus de profondeur aux personnages secondaires, ce qui manquait cruellement. Pris comme un bonus avant de voir le second opus, Another Gantz est alors très sympathique, et n’a clairement pas les mêmes ambitions.
Les plus
Certains personnages gagnent en profondeur
Un résumé du premier film un jour avant la sortie du second
Nishi fidèle au manga
Les moins
Les missions hyper écourtées
Des scènes qui fonctionnent moins
Absence de la noirceur, du sexe et de la violence du manga
En bref : Une relecture du premier film en plus court pour la télévision incluant de nombreux passages plus intéressants, mais toujours très perfectibles.