Titre original : 復仇者之死
2010 – Hong Kong
Genre : Policier
Durée : 1h51
Réalisation : Wong Ching-Po
Musique : Dan F
Scénario : Wong Ching-Po et Jill Leung
Avec Juno Mak Chun-Lung, Aoi Sora, Chin Siu Ho, Anthony Lau, Tony Ho Wah Chiu, Lam Ling-Yuen, Wong Shu-Tong et Sun Wai-Lin
Synopsis: Un tueur s’attaque à des femmes enceintes en les éventrant et en retirant les fœtus. En réalité, les deux victimes étaient les femmes de deux collègues, dont l’un est également mort, l’autre disparu. La police arête un jeune homme de 23 ans auquel ils ont déjà eu affaire plus tôt pour une affaire de viol qui a mal tournée…
Avec Dream Home, Hong Kong avait droit à un retour aux films dit de Catégorie III. Des films violents, immoraux, avec une dose de sexe. Ça tombe bien, la société de production derrière Dream Home est également derrière ce Revenge – A Love Story. Un polar avec une histoire d’amour, découpée en plusieurs chapitres de durée inégale, un fond se voulant religieux (pour finalement pas grand chose), de la violence et du sexe, le tout filmé assez froidement malgré des plans stylisés pour un résultat glauque convaincant. On n’en demandait pas autant, et pourtant, le métrage possède son lot de défauts. Construit donc en cinq chapitres de durée différente pour une narration non linéaire (le chapitre 3, qui est le plus long, et un flashback nous expliquant comment tout à commencé), le film nous conte une énième histoire de vengeance. Le début retient notre attention, en nous promettant de la violence frontale et gratuite que l’on ne verra finalement que très peu. Notre tueur s’en prend en effet à des policiers, en tuant leurs femmes, les éventrant et en retirant le fœtus de l’enfant. Une vengeance choc, crade, glauque, qui n’ira pas toujours à fond. La violence frontale sera finalement assez rare dans le métrage, ce qui sera surprenant. A la place, le réalisateur opte pour l’ambiance. C’est froid, c’est crade, les couleurs sont délavées, et ça fonctionne, le rendu visuel du métrage est très réussi.
Le réalisateur dépeint donc un monde froid et immoral, dans lequel il fait évoluer ses personnages. Les personnages principaux sont d’ailleurs intéressants, entre Kit, jeune homme finalement assez réservé travaillant dans un petit commerce de rue, qui aura le coup de foudre immédiatement pour Wing, une jeune fille simplette. Sur le papier, rien de bien neuf, et en effet, le principal défaut du métrage sera son scénario, simpliste. Le réalisateur, coscénariste du film, a préféré tout miser sur sa mise en scène, et c’est particulièrement réussi de ce côté, à condition d’apprécier les ralentis. Oui, il en use et en abuse, sans atteindre cependant le niveau du film Japonais Confessions. Pour revenir sur le fond du film, si celui ci n’est en soit pas mauvais, le parcours des personnages étant intéressant, tout comme leur déshumanisation au fur et à mesure des événements, l’ensemble des personnages secondaires souffre d’un manque de développement qui peut parfois devenir gênant. Les 5 policiers dont Kit va vouloir se venger sont en effet extrêmement peu développés, si bien qu’ils paraissent stéréotypés. Ce sont des flics au dessus des lois, rien de plus. Néanmoins ça fonctionne, le film étant bien rythmé, et aidé par sa mise en scène. Les scènes dans le commissariat, ne nous montrant finalement si peu, sont assez glauques, et avant cela, le film nous gratifie de quelques beaux moments entre les deux tourtereaux. Des moments simples, qui pourraient paraître cons, mais la complicité entre les deux personnages fonctionne.
Il faut ajouter à cela que les acteurs sont plutôt bons. Juno Mak dans le rôle de Tik est convaincant et livre une prestation tout à fait honnête. Tout comme l’ancienne actrice AV japonaise Aoi Sora, que l’on a pu voir récemment dans Big Tits Zombie dans un genre totalement différent, ici plus surprenante, même si elle avait déjà prouvé plusieurs fois par le passé qu’elle savait jouer (le film érotique Tsumugi par exemple). Etonnement, le passé de l’actrice dans le monde de la vidéo pour adultes n’est pas utilisé ici, et elle gardera la plupart du temps ses vêtements. Même lorsque le scénario pourrait le permettre, le réalisateur préfère prendre ses distances, mais le résultat fonctionne tout de même très bien. Dans ces grandes lignes, les trois premiers chapitres du métrage fonctionnent parfaitement. C’est quand toute l’histoire est bien posée et que le métrage continue sur la vengeance que le film déçoit, et ce jusqu’à un final un poil religieux parlant de pardon. Le fond religieux du métrage ne fonctionne absolument pas, mais cela ne retire en rien toutes les qualités du métrage, de sa maîtrise visuelle, à la noirceur générale de son récit en passant par son rythme prenant. Le film fait des faux pas pouvant paraître parfois ridicule sur la fin, mais n’ennuie jamais, et c’est déjà le principal.
Les plus
Plutôt bien réalisé
Bonne ambiance, froide et glauque
Les acteurs s’en sortent très bien
Bonne OST
Les moins
Final décevant
Personnages secondaires peu développés
En bref : Un film de Cat III assez dur, mais finalement à la violence pas toujours montrée et au sexe beaucoup plus suggéré, mais qui fonctionne malgré ses défauts.