Titre original : Zonbi Jieitai – ゾンビ自衛隊
2005 – Japon
Genre : Horreur
Durée : 1h16
Réalisation : Tomomatsu Naoyuki
Musique : –
Scénario : Tomomatsu Naoyuki
Avec Watase Miyû, Ôya Hisakatsu, Takayama Yûya, Yamasaki Jun , Saeki Shun et Mihiro
Synopsis : Un OVNI s’écrase non loin du Mont Fuji, ce qui va ramener les morts à la vie. Non loin de là, une équipe de militaire en mission, une idole faisant une séance photo et une bande de Yakuza vont rapidement se retrouver aux prises avec les morts vivants et devoir se réfugier dans une petite maison isolée.
Quand le réalisateur Tomomatsu Naoyuki signe son troisième film, il ne retourne pas au trash érotique de son premier film ou au mélange de styles et de tons de son second, mais se lance dans quelque chose de plus commercial et simpliste qui commence à bien cartonner. Le film de zombies qui tâche, un peu fou sur les bords, comique, se déroulant en forêt et dans une petite maison isolée. Et c’est en essayant de faire comme tout le monde que Tomomatsu signe son film le plus sympathique, le plus rythmé, et tout simplement le plus fun, tout en gardant ses influences venant de George A. Romero, comme dans Stacy (après l’équipe tueur de zombies appelé les Romero, ici, le film s’ouvre sur un monologue parlant ouvertement de Romero). Bénéficiant d’un budget qui semble encore plus petit que sur Stacy, Tomomatsu s’en donne à cœur joie pour partir dans toutes les directions possibles et imaginables, ne recule devant rien, même pas devant la peur du ridicule avec son OVNI numérique tout moche s’écrasant avec difficulté au Mont Fuji. Il faut voir la gueule de l’OVNI pour le croire, et ce n’est qu’un début. Maîtrisant son rythme, le réalisateur ne perd pas de temps pour nous emmener de délire en délire, en allant toujours plus loin. Nous montrant d’abord ses personnages séparément, nous aurons droit à la troupe de militaires bien stéréotypés, entre le peureux, la nouvelle recrue, celui sur de lui et celui qui sait tout. D’un autre côté, nous avons deux Yakuza, un expérimenté et un beaucoup moins, qui cachent leurs victimes dans la forêt. Et encore d’un autre, un pauvre homme voulant se débarrasser de sa maîtresse, enceinte. Et encore à côté une idole très capricieuse (chiante carrément) mais oh combien mignonne lors d’un photoshoot. Bien entendu, la tranquillité ne va pas durer, en quelques minutes seulement, les morts reviennent à la vie, et tout le monde se retrouve en danger. Deux solutions : la fuite pour les plus chanceux, finir en casse croute pour les moins chanceux.
Nos différents groupes vont se rejoindre dans une maison, pour le meilleur, et surtout pour le pire (pour eux, pas pour nous, car du début à la fin, on rigole). Entre les étripages de zombies, les revenants samurais, sans compter les militaires robotisés, les bébés zombies et notre idole abusant de la gentillesse d’un pauvre militaire fan. Rien ne semble arrêter le réalisateur, et c’est tant mieux pour nous. Ne refaisant pas les erreurs du passé, il reste dans un ton comique tout le long, et nous gratifie de quelques scènes cultes (pour de vrai cette fois). Les attaques du bébé zombie sont tout simplement hilarantes, et le scénario, avec sa débilité volontaire, est franchement bien foutu. Si bien que Zombie Self-Defense Force n’ennuie jamais, pas un seul instant. On suit ces aventures d’un bout à l’autre. Comme pour Stacy, le réalisateur nous offre des effets spéciaux très convaincants, surtout compte tenu du maigre budget du film (ça se ressent parfois, il y a très peu de décors : une forêt et une maison). Quand le film doit avoir recours aux effets numériques, forcément, ça fait un peu la gueule et le niveau frôle l’amateurisme, mais cela rajoute un cachet au métrage pour une fois, là où c’était l’opposé avant. Le plus hallucinant dans tout ça, c’est qu’ici, il enchaîne les idées folles, tout en réussissant à garder une certaine cohérence dans son récit.
Entre ses nombreux effets gores, ces scènes débiles et ses personnages souvent têtes à claques mais oh combien caricaturaux et irrésistibles, c’est un véritable petit plaisir pour le spectateur. Plus le film avance, plus il semble aller plus loin dans le délire, avec un militaire robot, et des combats au sabre avec un revenant de la seconde guerre mondiale. Au passage, on pourra également souligner l’interprétation générale du métrage. S’ils en font tous des tonnes pour coller à leur personnages caricaturaux et poussés à l’extrême, c’est un véritable plaisir qui semble parfaitement contrôlé par le metteur en scène, ce qui nous change bien de d’habitude. La motivation des acteurs pour nous en livrer toujours plus permet finalement de nous attacher un tant soit peu aux personnages, et de rire de leurs comportements stupides les uns envers les autres. Malgré ses limitations du au budget en faisant un film à conseiller aux habitués d’un certain cinéma fauché, gore et décontracté, parfois même un peu sexy, mais sans nudité désolé, malgré la présence au casting de Mihiro (Cruel Restaurant et de nombreux AV), Tomomatsu livre sans aucun doute ici un de ses meilleurs films, en ne nous roulant par sur la marchandise, mais surtout en gérant son rythme et ses idées. On n’en attendait pas autant de sa part.
Les plus
Rythmé
Drôle de bout en bout
Gore
Regorgeant d’idées
Les moins
Ça reste un très petit budget
En bref : Zombie Self-Defense Force est un film de zombies totalement fauché mais tellement délirant et ne reculant devant rien qu’il en devient indispensable.