D-DAY (디데이) de Kim Eun-Gyeong (2006)

D-DAY

Titre original : 디데이
2006 – Corée du Sud
Genre : Fantastique
Durée : 1h30
Réalisation : Kim Eun-Gyeong
Musique : –
Scénario : Yoo Il-Han
Avec 
Lee Eun-Seong, Yu Ju-Hee, Kim Lina, Heo Jin-Yong, Kim Ju-ryeong, Kim Ri Na et Choi Bo-kwang

Synopsis: Des adolescentes ayant échouées aux examens sont envoyées à l’académie Younghwa pour une année d’étude intensive. Elles seront complètement coupées du monde extérieur et de ses distractions. Pas de téléphone, pas de musique, pas de films, pas de lectures. Les étudiantes au tempérament difficile auront plus de difficultés à se plier aux exigences de l’académie. Parmi elles, Yoo-Jin qui s’adapte peu à cette atmosphère, commence à avoir des visions d’événements ayant eu lieux quelques années auparavant…

Les films de fantômes ont encore un brillant avenir devant eux. Le filon est épuisé, mais pourtant, les films continuent d’arriver, se démarquant peu des autres, et les spectateurs, même les plus lessivés, en redemandent toujours finalement. Je ne m’en cache pas, je fais moi même parti de cette catégorie, toujours curieux, et toujours à la recherche de nouveaux films du genre. D-Day, dans la forme, est un pur film de fantômes Coréen. Les Coréens nous auront dernièrement amenés quelques variations intéressantes sur le thème du film de fantôme, avec les 5 opus de Whispering Corridors (seul le second est arrivé en France, Memento Mori, et finalement, le cinquième opus n’était pas très bon). Certains restent dans les films classiques, mais s’en sortent à merveille, ce qui nous donne des films comme Phone ou Bunshinsaba (oui, je dis du bien du cinéma Coréen là). D-Day se situe plutôt dans la première catégorie, il cherche à faire différemment, si bien que la plupart du temps, on ne peut pas vraiment le considérer comme un film de fantôme, mais comme un drame, une critique violente du système d’étude en Corée. D’autres auront déjà tentés de passer sur ce thème, mais ici, l’ensemble fonctionne plutôt bien, grâce à un bon travail sur le scénario (même si la fin semble bien trop rapide) et sur l’ensemble de l’aspect technique du métrage, sans oublier l’interprétation. Toute l’équipe semble croire au film, et cela se ressent dés la scène d’ouverture. Scène d’ouverture au final bien représentative de la société actuelle. Nous sommes invités à pénétrer dans cet univers scolaire par le biais d’une vidéo d’introduction, sans doute diffusée à la télévision, et donnée aux parents voulant assurer un meilleur avenir à leurs enfants. Elèves souriants, vidéo ventant les mérites des cours, de la cantine, et de tout ce qui est nécessaire à la bonne conduite et éducation des enfants. Des douches propres, un programme sérieux et suivis, un repas équilibré, une salle de travail silencieuse. Bien entendu, la vérité est autre, et on va rapidement pouvoir s’en apercevoir.

Nous assistons à la rentrée des classes. Les élèves se changent pour porter l’uniforme dans la classe, tous leurs effets personnels sont saisis : livres, mp3, bijoux. Tout ce qui pourrait les distraire ou les différencier des autres. Les animaux sont interdits, il est interdit de fumer, le réveil a lieu tous les jours a 6h, suivis par 40 minutes d’aérobic, des cours jusqu’à 13h, suivis d’un repas, et à nouveau des cours jusqu’à 21h. Voilà la vie que ces lycéennes vont devoir vivre pendant un an, jusqu’au jour de leurs examens pour pouvoir ensuite entrer dans l’université de leurs choix. Le début sera dur, on s’en doute. Pour compléter le tout, les règles sont très strictes, il est interdit de rater un cours, l’échec n’est pas permis, aller aux toilettes pendant les heures de cours est vu comme un cas pouvant différencier une élève des autres et est puni, et le soir, les portes sont fermées à clé avec un cadenas. Plus une prison qu’une école, il faut réussir à s’adapter vite sous peine de craquer, d’échouer. Le rythme est dur et demande de l’adaptation et de la persévérance, et bien entendu, la concurrence entre les élèves est dure. Dans le métrage, nous nous attardons sur 4 élèves, qui sont dans la même chambre, des élèves totalement différentes. L’une prend pas mal de médicaments, l’autre est un peu rebelle, il y a la fille à lunettes, classique. Ensembles, malgré la course contre les bonnes notes, elles vont parfois s’unir pour parvenir mieux à leur fin, mais la jalousie sera toujours présente. Et les fantômes donc dans tout ça ? Peu présents, le film nous gratifie de quelques apparitions classiques, dans le miroir, dans l’ombre, mais pour une fois, les classiques effets stridents pour nous faire sursauter sont absents, et cela est appréciable. Quelques visions viendront également compléter le côté fantastique du film. Yoo-Jin supportera peu cet environnement, elle tentera de se dresser contre l’autorité de l’établissement, et en subira les conséquences. Douche froide, interrogations continues, reprise du cours d’aérobic depuis le début. Tous les moyens sont bons pour faire comprendre aux élèves qu’ils ne doivent pas enfreindre les règles. Si Yoo-Jin craque, les étranges visions qu’elle a ne vont pas l’aider. Les couloirs sont, la nuit, remplis de femmes aux cheveux longs, ou de cadavres déchiquetés. Des visions d’horreur qu’elle ne va pas supporter.

Rapidement, elle va mettre en parallèle ces visions avec les événements s’étant déroulés dans l’établissement 3 ans plus tôt. Un incendie aurait tué tous les occupants de l’école. Mais pourquoi voit-elle donc des corps déchiquetés si un incendie est la cause de la mort ? Cela ramène-t-il vraiment aux films de fantômes, où n’est-ce que des visions dues au stress et à l’inadaptation de ce climat de travail ? Ces éléments semblent tellement peu nombreux et espacés que l’on se permet d’en douter, surtout que bien souvent, le film préfère revenir à son sujet principal : les étudiantes et ce qu’elles endurent pour y arriver. Dépressions, mutilations, agressions. Rien ne nous est épargné, et la critique de ce milieu se fait vraiment pertinente. Et ce jusqu’à son final, plutôt rapide certes, très sanglant, mais restant finalement plutôt dans la continuité du drame que du film fantastique, auquel le film est pourtant relié. En dehors de son aspect critique, le film se veux plutôt simple, va directement à l’essentiel, et c’est cela qui le rend intéressant, et surtout agréable. La mise en scène est plutôt réussie, et les acteurs sont tous convainquant dans leur rôle. Contrairement à beaucoup d’autres films du genre, la musique se fait plutôt discrète, mais n’empêche pas la tension de monter, mais la peur, elle, est absente. Ce qui n’empêche pas d’apprécier le film pour sa juste valeur.

Les plus
Une bonne vision de l’école
Des personnages attachants, ou détestables
Les moins
Un côté fantastique classique
Les filles aux cheveux longs

En bref : Différent, le côté fantastique est très en arrière plan pour mieux parler des conditions scolaires. Cela rend le film plus appréciable au final, le drame est pertinent.

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