Titre original : Kaiji 2: Jinsei Dakkai Game – カイジ2~人生奪回ゲーム~
2011 – Japon
Genre : Suspense
Durée : 2h13
Réalisation : Satô Tôya
Musique : Kanno Yugo
Scénario : Fukumoto Nobuyuki, Yamazaki Junya et Ôguchi Sachiko d’après le manga de Fukumoto Nobuyuki
Avec Fujiwara Tatsuya, Kagawa Teruyuki, Iseya Yûsuke, Yoshitaka Yuriko et Kakizawa Hayato
Synopsis: Ito Kaiji se retrouve finalement encore une fois endetté et forcé à travailler dans des conditions inhumaines dans les souterrains. Finalement, avec l’aide de ses amis, il parvient à racheter sa liberté pendant deux semaines. Son but est de réunir 200 millions de yens afin de racheter la liberté de tous ses camarades. La seule solution : se frotter dans un club secret à une machine infernale, une machine à Pachinko géante. Il va s’allier avec quelques personnes, dont Tonegawa, depuis endetté également, pour réussir ce coup impossible.
En 2009, le premier Kaiji avait bien cartonné au box office, et en plus, s’était révélé être un divertissement de haut niveau. Entendez par là, bien réalisé, prenant, original (pour qui n’a pas vu l’anime), et malgré quelques défauts, il possédait en plus un bon suspense. Divertissement bien emballé, voilà que débarque deux ans plus tard la suite. Une suite attendue au tournant, qui réunie le casting du premier film, mais également le même réalisateur (bon point), le même compositeur (oui, on retrouvera le thème bien prenant et héroïque) et l’auteur du manga est cette fois ci coscénariste du métrage. De quoi assurer au métrage fidélité au matériel original, mais également de lui fournir toutes les qualités (et défauts) du premier film. Et en effet, dés les premières minutes, le métrage fait plaisir. On retrouve Fujiwara Tatsuya (Battle Royale, Death Note, Parade) comme on l’aime, en looser qui surjoue un peu, mais également Kagawa Teruyuki dans le rôle de Tonegawa. Terminé les costards et le gel dans les cheveux, Tonegawa vit dans la rue, mal coiffé, plus de costard. On retrouvera également quelques personnages du premier film lors de rapides apparitions, et le film introduit dés sa scène d’ouverture un nouveau méchant, joué par Iseya Yûsuke, qui cabotinera avec un plaisir certain et donnera du fil à retordre à nos personnages. Le cahier de charge est remplit haut la main, et les personnages principaux, autant les anciens (Tonegawa) que les nouveaux sont suffisamment bien développés pour permettre au spectateur de s’y attacher et de suivre l’aventure, durant 2h10 comme le premier film sans accroches. Le personnage de Tonegawa prend de l’ampleur, de l’importance, et donc se retrouve mieux développé, ce qui apporte un plus appréciable.
En plus d’apporter un développement intéressant des personnages fort appréciable pour un film se voulant à grand spectacle, Kaiji 2 met les bouchées doubles au niveau des épreuves, c’est à dire finalement ce qui nous intéresse le plus dans le métrage. Là où le premier nous proposait trois épreuves, réussies bien que parfois entrecoupés de moments dramatiques inférieurs, ce second film ne nous propose que deux épreuves. La première est un jeu relativement intéressant, bien que n’occupant même pas dix minutes du métrage : le jeu de la princesse, où il s’agît de faire confiance, ou pas. En cas d’échec, la mort, pure et simple. Bien entendu, là n’est pas le gros moment du métrage, puisque les personnages passeront plus d’une heure rien que sur une machine à Pachinko géante, dotée de plusieurs sécurités et d’autres saloperies pour s’assurer que personne ne gagnera jamais. Quand ils seront sur cette machine, le film se transformera quelque peu en sorte de Ocean’s Eleven, avec des trucs toujours plus gros pour toujours battre la machine. Les rebondissements s’enchaînent à vitesse grand V, peut être même parfois trop, mais c’est ça aussi l’esprit manga auquel il faut adhérer dés le départ pour pouvoir apprécier un métrage tel que Kaiji.
D’ailleurs, comme je le disais plus haut, Kaiji 2 récupère les qualités mais également les défauts du premier film. Ce qui est vrai, dans une moindre mesure. Les acteurs en font des tonnes, encore une fois, mais avec talent, et ça passe comme une lettre à la poste. Les épreuves sont encore une fois originales, prenantes, et bourrées de suspense. On aura droit à quelques petites notes d’humour, des notes un peu plus sombres, mais également encore une fois à quelques scènes dramatiques avec le personnage central féminin, fille d’un des personnages du précédent opus. Heureusement, ces passages sont plutôt rares dans le métrage, ce qui permet de passer rapidement outre ce petit défaut inhérent à la saga (ou aux adaptations de manga plutôt). Mais là où Kaiji 2 fait fort, c’est dans sa gestion du rythme, avec pourtant une épreuve de moins que dans le premier film. Là où le premier nous proposait mi parcours un petit temps mort dans les souterrains (partie pourtant intéressante mais affaiblissant le rythme), Kaiji 2 ne refait pas la même erreur, gérant son rythme pour faire monter le suspense petit à petit tout le long du métrage, avec un montage malin et affuté. Bien entendu, contrairement au premier métrage, le film ne bénéficie plus de l’effet de surprise, alors qu’il parvient à corriger quelques défauts, et reste donc une suite honnête, au même niveau que son ainé. Un film pop corn emballé avec le plus grand sérieux du monde par une équipe compétente et des acteurs qui se font plaisir. En attendant, qui sait, un nouvel opus prochainement. Tant que la qualité est au rendez vous, je ne dis pas non.
Les plus
La longue épreuve du Pachinko
Le développement des personnages
Toujours aussi bien emballé
Les moins
Toujours quelques petites scènes dramatiques de trop
L’effet de surprise n’est plus là
En bref : Kaiji 2 est la suite parfaite du premier film, conservant toutes ces qualités (et certains défauts) pour livrer un spectacle prenant du début à la fin.