TRON L’HÉRITAGE (Tron Legacy) de Joseph Kosinski (2010)

TRON L’HÉRITAGE

Titre original : Tron Legacy
2010 – Etats Unis
Genre : Science Fiction
Durée : 2h05
Réalisation : Joseph Kosinski
Musique : Daft Punk
Scénario : Adam Horowitz et Edward Kitsis

Avec Jeff Bridges, Garrett Hedlund, Bruce Boxleitner, Olivia Wilde et Michael Sheen

Synopsis : Sam Flynn, 27 ans, est le fils expert en technologie de Kevin Flynn. Cherchant à percer le mystère de la disparition de son père, il se retrouve aspiré dans ce même monde de programmes redoutables et de jeux mortels où vit son père depuis 25 ans. Avec la fidèle confidente de Kevin, père et fils s’engagent dans un voyage où la mort guette, à travers un cyber univers époustouflant visuellement, devenu plus avancé technologiquement et plus dangereux que jamais…

En 1982, Steven Lisberger réalise Tron, un film devenu culte avec le temps. Un film de geek, fait à l’époque où l’informatique commençait à percer, qui a depuis prit un petit coup de vieux, mais qui garde pour autant un charme indéniable. Le charme d’une époque, le charme d’un film inédit et original, le charme des techniques. Ainsi, lorsque Disney annonça la mise en chantier d’une suite après nous avoir fait saliver avec une bande annonce promotionnelle réalisée pour l’occasion, les fans étaient excités, impatients, et il y avait de quoi. Finalement, Février 2011 en France, le film débarqua sur nos écrans, pour un résultat mitigé, bien que correct. Description d’une attente finalement décevante. Dans ces premiers instants, Tron L’héritage s’avère une très bonne surprise. Pendant une vingtaine de minutes, les bases sont posées, nous sommes dans le monde réel et nous suivons le personnage de Sam Flynn, ne souhaitant pas reprendre la compagnie de son père, Kevin Flynn, héros du premier Tron, disparu. Cette première partie est sans aucun doute la plus réussie. Dans cette partie, le scénario pointe du doigt plusieurs points évidents. Ainsi, la société ENCOM qui chaque année sort un nouveau système d’exploitation en changeant juste le numéro sur le boite peut être vu comme une critique de Microsoft, et on effleurera même lors des dialogues une comparaison avec les logiciels open source. L’univers de cette partie est assez sombre, et quelques clins d’œil au film original feront bien plaisir, avec le retour de Bruce Boxleitner, alias Alan Bradley, ancien ami de Kevin Flynn, qui jouait dans l’original et y jouait également son alter égo informatique : Tron. Mais on notera également la reprise de certains décors, comme la boite d’arcade Flynn, ou tout simplement la grande porte blindée menant à l’intérieur du complexe d’ENCOM. Une première partie nostalgique, dynamique, qui tient la route, aidée par une bonne mise en scène et une musique très réussie de Daft Punk.

Malheureusement, dés que Sam sera plongé dans le monde informatique, on ne pourra pas en dire autant. Cette partie, durant bien entendu le plus longtemps, soit environ 1h40 sur les 2h08 du film, s’avère très déséquilibrée, à tous les niveaux, si bien que malgré les 30 ans séparant les deux métrages, la comparaison est inévitable. Comparaison d’autant plus inévitable que Tron L’héritage s’avère être très souvent un quasi remake de son ainé. On y retrouvera en effet les combats de disques, les courses de motos, le voyage en voilier, un final quasi identique, et un méchant très méchant voulant tout contrôler à sa guise. Vous l’avez comprit, ce nouveau Tron ne souhaite pas vraiment faire dans l’originalité. Pire, il possède un grand défaut : une mauvaise gestion de son rythme. Là où l’original, ne durant qu’1h35, contenait autant d’éléments, il faudra 2h10 quasiment sur ce nouvel opus pour arriver aux mêmes conclusions. Dans ces premiers instants, Tron l’héritage veut aller très vite, pour privilégier l’action et les séquences spectaculaires, à défaut de bien expliquer les enjeux et l’univers. On se prend pourtant au jeu tant les séquences s’avèrent vraiment spectaculaires. À ce niveau, les 45 premières minutes sont un pur plaisir de cinéma, un plaisir de fan, un plaisir de geek, voir de tout ce que vous voulez. Le nouvel habillage visuel des séquences clés de l’original, tout comme l’habillage sonore de Daft punk, colle à merveille. Là où le bas blesse, c’est que dés que Sam, guidé par une inepte Olivia Wilde (désolé pour les fans de l’actrice), retrouve dans l’univers informatique son père, Kevin (Jeff bridges), la star du premier film, le créateur de Tron tout simplement, le film perd en qualité, s’écroulant sous d’interminables dialogues, pas forcément inintéressants, mais mal dosés et parfois répétitifs. Jeff Bridges, bien que convainquant (il reste le meilleur acteur de la distribution), n’a pas l’air très à l’aise en vieux sage. Malheureusement, les défauts de ce nouveau Tron ne s’arrêtent pas là, puisque le film se permettra quelques ajouts comparé à l’original, avec l’ajout de Castor, un personnage assez excentrique gérant une boite de nuit. Des passages peu convaincants auxquels viennent s’ajouter des scènes d’action moins maitrisées, et surtout trop courte, avant de nous achever avec de nouveaux dialogues un brin longuets. Oui, dés la rencontre avec Jeff Bridges, le film perd quelque chose d’important et divertit moins.

Heureusement pour lui, Tron Legacy se rattrape dans sa dernière partie. Bien que croulant toujours sous un scénario un peu faible, le réalisateur se décide enfin à nous en mettre plein la vue en accumulant les séquences de combats au disques ou de courses poursuites dans divers véhicules. Le rythme du film s’accélère enfin pour ne plus faiblir jusqu’à sa dernière image, et la musique également, après quelques fausses notes (notamment dans la boite de nuit et pour quelques passages dramatiques où rien ne colle), se réveille pour nous offrir quelques morceaux de bravoures. Au final, que penser de ce nouveau Tron donc ? S’il n’est pas la claque attendue, s’il possède bel et bien pas mal de défauts comme des baisses de rythme et quelques fausses notes notamment mi-parcours, le plaisir est bel et bien présent, on s’en prend plein les yeux et plein les oreilles. Les 45 premières minutes ainsi que la dernière demi-heure, malgré son scénario simpliste (mais dans le fond, celui de l’original l’était également), sauvent le film et nous permettent de quitter la projection avec un petit sourire au visage tout de même. On attendait mieux, mais on aurait pu tomber sur bien pire. La réalisation est fluide, les scènes d’action lisibles, et le film possède assez de qualité pour divertir.

Les plus

Les 45 premières minutes
Le visuel
La musique de Daft Punk
Les scènes d’action

Les moins

Le scénario simpliste
Baisse de rythme en milieu de récit
La boite de nuit
 

En bref : Quasi 30 ans après l’original, Disney nous livre une suite au scénario faiblard contenant des baisses de rythme, mais à l’emballage visuel et musical parfait.

Laisser un commentaire

En savoir plus sur Loving movies

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Continue reading