GHOST PHOTOS: THE CURSED IMAGES
Titre original : Shinrei Shashin Jusatsu – 心霊写真呪撮
2006 – Japon
Genre : Fantastique
Durée : 1h12
Réalisation : Kota Hiroshi
Musique : –
Scénario : –
Avec Yaguchi Seira, Namihiko Omura, Ruito Aoyagi et Terada Yuki
Synopsis: Toshiko est une élève de secondaire. Ses parents viennent de divorcer, elle part vivre avec sa mère tandis que son frère reste avec son père. Son frère lui envoi alors une mystérieuse photo sur son téléphone portable, photo d’une forêt ou apparaît une silhouette fantomatique. Rapidement, des choses étranges vont se dérouler autour de Toshiko.
Le film du jour est, encore une fois, un film de fantôme en provenance du Japon. Un genre qui continue de faire le bonheur des amateurs avec des produits continuant d’arriver tous les ans, que ce soit à destination des salles obscures comme les derniers Shimizu Takashi (Shock Labyrinth et Rabbit Horror) ou directement pour le marché de la vidéo. Le film qui nous intéresse aujourd’hui est un obscur métrage de 2006 déjà. Et au départ, ça ne sent pas très bon. On se retrouve devant un mix entre plusieurs clichés du genre, et le tout pas forcément très bien emballé. Quelques images d’une forêt où une silhouette attend, le souffle du vent, et nous faisons connaissance avec nos personnages. Une famille (car les drames familiaux, ça fonctionne bien). Il y a donc Toshiko, la jeune sœur qui part vivre avec sa mère, qui est toujours derrière elle pour la faire bosser un max. Son frère lui reste pour vivre avec leur père, et découvre dans la chambre du défunt grand père un appareil photo. Et un flash à la télévision nous annonce que des enfants sont retrouvés morts. Voilà pour la présentation des différents personnages et pour la situation de base. Rien de nouveau, mais on se rappelle que c’est parfois avec des idées déjà vues et revues que l’on fait les meilleurs films. Mais la première partie du métrage va s’avérer plutôt laborieuse. Le scénario, accumulant les clichés du genre avec la photo avec la silhouette floue, les téléphones qui n’en font qu’à leur tête, les apparitions furtives, ne sera pas vraiment des plus passionnant. Mais là n’est pas le cœur du problème finalement. Le scénario bien que classique aurait pu fonctionner si le reste aurait suivi, ce qui n’est pas le cas.
Les apparitions sont rares et finalement plutôt bien foutues, l’ambiance musicale est sonore est plutôt réussie également, malgré certaines étrangetés par ci par là au niveau des sons ambiants et quelques coupures un peu brutes entre les scènes. La musique parvient même par moment à faire monter la tension sans en faire trop et sans tomber dans le ridicule ou le cliché un peu trop gros. Les personnages sont crédibles dans leur ensemble, que ce soit les premiers rôles, entre le frère apeuré, la mère voulant un peu trop contrôler la vie de sa fille, et les petits seconds rôles, comme le professeur ou la meilleure amie de Toshiko. Seule Toshiko et son manque d’expression voir son manque de réaction vis à vis des situations de sa vie quotidienne peut paraître trop froide à l’image. Mais dans un premier temps, le vrai problème du métrage est sa mise en scène. Si certains plans sont beaux et bien trouvés, quelque chose ralentit considérablement le rythme du récit au fur et à mesure que l’on avance. Entre absolument chaque scène, nous avons droit à des plans de coupe sur la lune, ou bien sur le ciel. Ces plans semblent parfois interminables, le réalisateur nous ressort parfois le même plan de nuit, ou pire, totalement inchangé par rapport à celui qu’il avait déjà glissé dans son montage 5 minutes plus tôt. Le rythme du film s’en retrouve affecté, et cela nous donne l’impression d’une mise en scène pas forcément très réfléchie à l’avance pour que l’ensemble des scènes soit fluide. C’est l’impression que le film nous donne pendant la première demi-heure, soit presque la moitié du film (qui ne dure que 1h13).
La première demi-heure ne motive pas, mais c’est finalement dommage, car après, le film se réveille enfin, à tous les niveaux. Après quelques photos étranges et apparitions qui n’amènent rien, Toshiko reçoit une photo du téléphone de son frère, qu’il n’a pas envoyé, dans laquelle on peut voir le jeune homme, avec un fantôme derrière lui. A partir de là, les personnages se retrouvent directement impliqués dans l’intrigue du film, qui se bouge enfin, tout comme le réalisateur. On aura droit à beaucoup moins de plans de coupe, à un ensemble beaucoup plus fluide, et à notre lot de scènes plus inquiétantes. Bien entendu, Ghost Photos ne révolutionne en rien le genre, il se contente de recycler ce que les autres ont déjà exploités avant (le coup des photos, le coup des téléphones portable), mais l’ensemble fonctionne assez bien, et Toshiko obtiendra notre sympathie lorsqu’elle commencera enfin à parler et à faire face à sa mère. Une fois les personnages en danger par le fantôme, le spectateur s’implique plus dans le récit, tout comme Toshiko, qui après avoir compris ce qu’il se passe, essayera de changer les événements, et ce jusqu’au dénouement final, plutôt bien trouvé il faut avouer. On avait toutes les cartes en main depuis déjà de longues minutes, mais on n’y a tout simplement pas prêté attention. Une dernière partie qui permet au film d’être un film de genre tout à fait regardable, à défaut d’être inoubliable.
Les plus
Une ambiance plutôt réussie
Une dernière demi-heure très bonne
Les moins
La première demi-heure un peu longue
Rien de bien neuf
Trop de plans de coupe sur le ciel…
En bref : Un film de fantôme classique et laborieux au départ, avant que l’intérêt n’arrive petit à petit jusqu’au final.