SADAKO 3D (貞子3D) de Hanabusa Tsutomu (2012)

SADAKO 3D

Titre original : 貞子3D
2012 – Japon
Genre : Fantastique
Durée : 1h37
Réalisation : Hanabusa Tsutomu
Musique : Kawai Kenji
Scénario : Hanabusa Tsutomu et Fujioka Yoshinobu

Avec Ishihara Satomi, Seto Kôji, Takahashi Tsutomu, Sometani Shôta, Tamamoto Yûsuke et Takara Hikari

Synopsis : Une malédiction circule. Quiconque regarderait une vidéo maudite sur le net mourrait quelques instants après. Akane commence à croire à cette histoire après la mort de l’une de ses élèves, ressemblant pourtant à un suicide. Akane va faire ses recherches et tenter de découvrir le fin mot de l’histoire, tout en survivant à cette malédiction.

Ring en 1998 aura lancé une mode, celle des films de fantômes aux cheveux longs et noirs qui viennent nous hanter. Outre la suite, toujours réalisé par Nakata Hideo peu de temps après et une préquelle pas si mauvaise signée Tsuruta Norio, un honnête metteur en scène (Prémonition, POV), sans compter les remakes Américains, Ring aura ouvert la porte à un genre de nos jours épuisé jusqu’à la moelle. Malgré quelques trouvailles ces dernières années (les Hitori Kakurenbo par exemple), il faut bien avouer que le genre tourne en rond. Pour tout dire, même la saga Real Kakurenbo, penchant V-Cinéma (et très sympathique) de Hitori Kakurenbo, piochait ses idées dans Rick avec l’utilisation de fantômes sortant d’écran. L’annonce d’un reboot de la saga Ring faisait à la fois peur et plaisir. Peur car bon, les reboot 10 ans après (bon un peu plus) et en 3D, ça ne faisait pas forcément envie. Plaisir car mine de rien, c’est Ring qui a lancé le genre auprès du grand public, et on est toujours curieux. Grand bien mal nous en a prit !! Car dans ce Sadako 3D, tout ou presque est raté ou ne fonctionne pas. La scène d’ouverture nous met dans le bain pourtant, avec un puit, puis une très jolie photographie et une vidéo en live sur internet qui tourne au cauchemar. Enfin, dans le bain… de l’eau du puit, puisqu’en effet, la sauce ne prend vraiment pas. Comme si le réalisateur n’avait pas comprit ce qui faisait que Ring fonctionnait à l’époque.

Oui, si la photographie du film est très jolie, les cadrages travaillés et le rendu visuel plutôt sympa, à côté de ça, il y a le reste. En premier lieu, l’ambiance. Il n’y en a pas. Dans Ring, au final, il ne se passait pas grand chose et tout était dans l’ambiance, vraiment prenante et oppressante, du début à la fin. Ici, le réalisateur tente de nous fournir autre chose, et pour cela, il va utiliser à gogo la 3D, pour des effets pas toujours réussis (ou alors les effets 3D vus en 2D, ça passe vraiment pas) et surtout répétitifs. Soyons clair, les 50 premières minutes du film, celles qui en fait tentent le plus de se rapprocher de Ring premier du nom, ne fonctionnent jamais vraiment. Les scènes s’enchaînent, les meurtres également, et donc, les apparitions de Sadako, et les effets 3D. Sadako crève l’écran à intervalle régulier. Ecran de télévision, d’ordinateur, de téléphone, des miroirs, ou même une publicité géante sur un camion, tout y passe pour nous fournir encore et toujours le même effet et cette main qui traversera l’écran pour nous attraper… en vain. Parfois, on aura droit aussi aux cheveux qui sortent de l’écran. Pour innover un peu, le réalisateur s’amusera également très doucement à faire voler des débris de verres devant sa caméra, en 3D forcément, et pour cela, il insérera cela logiquement dans son intrigue, puisque Akane (Ishihara Satomi, craquante comme tout, mais qui entre The Incite Mill, de Nataka justement et Sadako 3D, prouve qu’elle n’est pas très talentueuse), aura un cri assez perçant à même de casser les écrans et les vitres. Idée exploitée assez souvent dans le film, et au final, au rendu assez ridicule. Dommage. Surtout que comme dit, le film bénéficie d’atouts techniques, en photographie et en terme de mise en scène pure. C’est au niveau de son histoire, de la 3D et de l’interprétation que l’ensemble pèche d’un manque de rigueur total.

Bien entendu, il ne fallait pas attendre trop d’un tel métrage, pour éviter une trop grande déception, mais le manque de rigueur n’aidant pas, on ressort plus que mitigé devant un tel résultat. Heureusement, la dernière partie du métrage parvient quelque peu à sauver les meubles, en faisant quelque chose de totalement différent. Le métrage oublie pendant quelques temps le fantôme aux longs cheveux noirs pour nous fournir des monstres qui courent à quatre pattes et qui poursuivent Akane dans un bâtiment désaffecté. Une certaine tension parvient à se poser, les décors ont de la gueule et sont très agréablement filmés, le métrage se transforme quasi en survival en huit clos. Rondement mené à quelques idées étranges près (Akana tue quelques assaillants avec une barre en métal qu’elle… laisse derrière elle alors qu’elle est encore poursuivie, ou qui fait abstraction de son cri redoutable car sinon le film n’aurait duré qu’une heure à peine…), ce final permet au métrage de remonter un peu la pente, tout en nous laissant sur une note plus que mitigée, limite triste et nous donnant envie de nous replonger dans le Ring original.

Les plus

Une mise en image soignée
De bons éclairages
La partie finale

Les moins

La 3D pour nous faire sursauter, répétitive
Souvent risible
Le jeu d’acteur pas toujours crédible

En bref : Sadako 3D est un reboot assez triste de la saga Ring. On y perd toute l’ambiance pour se retrouver devant un produit bancal et pas toujours passionnant abusant d’effets 3D pour nous faire sursauter.

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