PUMPKINHEAD 2: BLOOD WINGS de Jeff Burr (1994)

PUMPKINHEAD 2: BLOOD WINGS

Titre original : Pumpkinhead 2: Blood Wings
1994 – Etats Unis
Genre : Fantastique
Durée : 1h28
Réalisation : Jeff Burr
Musique : Jim Manzie
Scénario : Constantine Chachornia et Ivan Chachornia

Avec Andrew Robinson, Ami Dolenz, Soleil Moon Frye, J. Trevor Edmond et Hill Harper

Synopsis : Un nouveau shérif et sa famille, les Braddock, emménagent dans une petite ville paumée. La fille va tout de suite sympathiser avec une bande de jeunes du coin. Lors d’une de leurs sorties nocturnes, ils vont par accident causer un incendie dans la cabane d’une sorcière, qui va alors invoquer Pumpkinhead. Le démon est cette fois ci la réincarnation de l’âme d’un enfant déformé tué 30 ans plus tôt, qui va partir tuer à la fois les responsables de sa propre mort et les jeunes responsables de l’incendie.

Pumpkinhead premier du nom avait fait parler de lui à l’époque de sa sortie en 1988. Petit film réalisé par Stan Winston, le film laissait un bon souvenir grâce à un monstre impressionnant et une très bonne mise en scène, tandis que ses meurtres lorgnaient du côté du slasher du pauvre. En 1994, des petits génies de producteurs lancent alors une suite, et la réalisation arrive entre les mains de Jeff Burr, grand habitué des suites DTV, puisqu’il avait déjà signé Le Beau-Père 2, Massacre à la Tronçonneuse 3, et les épisodes 4 et 5 de la saga Puppet Master. Autant le dire, pas un grand metteur en scène, qui depuis s’est retrouvé à la tête d’un Alien Tornado produit par Syfy. Néanmoins, Jeff Burr s’avère souvent généreux quand il s’agît d’hémoglobine, mais cela ne suffit pas, surtout que ce n’est franchement pas le sujet de Pumpkinhead. Pour ce second opus d’ailleurs, on a l’impression que les deux scénaristes n’ont pas franchement compris l’histoire et le concept du premier opus, dans lequel un homme faisait appel à la sorcière pour réveiller le démon qui accomplira sa vengeance, jusqu’à devenir plus humain que celui qui l’a invoqué. Ici, on retrouvera pourtant l’idée de vengeance, la sorcière, le démon, mais dans un contexte totalement différent et beaucoup moins intéressant. La scène d’ouverture nous amène 30 ans en arrière, donc avant le premier opus en toute logique, pour nous montrer le meurtre de Tommy, un jeune garçon défiguré, par une bande de 5 jeunes. Dès cette scène d’ouverture, on se rend compte que l’on est devant un pur produit à destination du marché de la vidéo, sans génie, sans âme, sans rien, à l’image de l’affreux filtre sur l’image pour bien nous faire comprendre que c’est le passé ! L’histoire reprend donc 30 ans après, avec la venue dans la ville d’un nouveau shérif, Braddock, joué par Andrew Robinson (L’inspecteur Harry, Cobra, Hellraiser) d’habitude bon, mais qui ne sait pas trop ce qu’il fait là dans le cas de ce métrage.

On nous présente donc une famille, tout ce qu’il y a de plus banal. La fille va traîner avec des délinquants, le père est shérif, et la mère… pour ce qu’on la voit, elle met les assiettes sur la table. Rapidement, Jenny, la fille, va tomber amoureuse du fils du Maire, forcément délinquant, Danny, et avec leur bande, ils vont traîner du côté de l’ancien cimetière et de la maison de la sorcière. Entrant par effraction, ils ne font pas être les bienvenus, et sur un malentendu, la maison va brûler, avec la sorcière dedans, qui va s’en sortir in extremis pour appeler Pumpkinhead qui va accomplir sa vengeance, tout en s’occupant de sa propre vengeance personnelle. Rapidement, l’histoire devient ridicule, personne n’y croit, et la platitude extrême de la mise en scène ne va aider en rien. On pourra bien se dire que les meurtres sont plus sanglants que dans l’original, mais justement, toutes les qualités du premier film sont absentes du métrage. Jeff Burr se contente de nous filmer platement un slasher alors qu’il a un monstre du tonnerre, qui est justement une des uniques qualités de cette suite (enfin, fausse suite, la vraie suite, ce sera le troisième opus). Le premier faisait déjà l’erreur de tomber dans le banal slasher lorsque le Pumpkinhead partait à la chasse aux ados, mais l’on pouvait compter sur Stan Winston qui mettait sa créature en valeur et savait, avec peu d’argent, poser une ambiance intéressante. Rien de tout ça ici, aucune ambiance, on pourrait changer le démon par Jason Voorhees que ça reviendrait au même. Certes, le film aurait été tourné en trois semaines seulement pour moins d’un million (contre 3,5 pour le premier), mais ça n’excuse rien.

Pire, Jeff Burr est un bien piètre directeur d’acteur. Andrew Robinson, habituellement bon, fait ici le strict minimum, posant son cul derrière son bureau et débitant ses lignes de texte sans vraie conviction. Finalement, c’est J. Trevor Edmond, que l’on a vu la même année dans le très bon Le Retour des Morts Vivants 3 de Brian Yuzna qui s’en sort le mieux, alors que son rôle est tout sauf intéressant. On pourra noter dans le rôle d’une des victimes Kane Hodder, mais à part crier, et mourir, il ne fera pas grand chose. Mise en scène plate, scénario convenu et s’engouffrant petit à petit dans le ridicule tel un film de série Z (la scène où Braddock rend visite à la sorcière à l’hôpital, les explications sur le Pumpkinhead, non, en fait, Pumpkinhead 2 est une série Z), jusqu’à la mise en scène sans âme et des meurtres sanglants mais peu passionnants, cette suite fut la fin pour Pumpkinhead pendant plus de 10 ans, et oui, on n‘est absolument pas surpris de voir que le film est toujours inédit en France de nos jours. Les distributeurs nous ont évités une belle torture sur ce coup ci. Il n’y a guère que le monstre et les effets sanglants qui s’en sortent avec les honneurs dans cette suite, bien que peu mis en valeur par le reste du film. Une suite amère qui n’a pas vraiment compris où le premier voulait en venir.

Les plus

Le monstre
Quelques effets sanglants

Les moins

Mise en scène plate
Acteurs souvent mauvais
Un scénario un peu fumant
Un vulgaire slasher

En bref : Pumpkinhead 2 est une suite à éviter, qui ne garde que quelques éléments de l’original pour faire quelque chose de différent et raté. Un DTV de plus, inédit en France.

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