OPÉRATION CONDOR (飛鷹計劃) de Jackie Chan (1991)

OPÉRATION CONDOR

Titre original : Amour of God 2 – Feiying Gaiwak – 飛鷹計劃
1991 – Hong Kong
Genre : Aventures
Durée : 1h47
Réalisation : Jackie Chan
Musique : Chris Babida
Scénario : Edward Tang et Jackie Chan

Avec Jackie Chan, Carol Cheng, Eva Cobo de Garcia, Ikeda Shoko, Vincent Lyn, Jonathan Isgar, Ken Goodman, Ken Lo et Bruce Fontaine

Synopsis : Jackie, le Condor, est chargé de retrouver un trésor caché par les nazis au fin fond du Sahara pendant la seconde guerre mondiale. Pour mener à bien cette mission, il sera épaulé par Ada, une historienne, Momoko,  une touriste Japonaise et de Elsa, la petite fille de l’officier qui a dissimulé le trésor. Mais ils ne sont pas les seuls à être après le trésor, et sur leurs aventures, ils croiseront divers mercenaires.

En 1991, Jackie Chan n’a plus rien à prouver. Depuis longtemps en fait. Après avoir réalisé l’excellent Big Brother (Miracles) en 1989, il se lance deux ans plus tard dans la production d’une suite à son Armour of God (Mister Dynamite), datant de 1986. Le pari n’était pas facile, puisque si Mister Dynamite était loin d’être le meilleur Jackie Chan, la faute à un début long à démarrer et à un rythme en dents de scie, Jackie s’était tellement lâché à tous les niveaux dans ses réalisations précédents qu’il faut toujours faire plus. Et pourtant, à aucun moment Armour of God 2, rebaptisé chez nous Opération Condor, ne déçoit, loin de là, arrivant sans peine à être l’une des meilleurs réalisations de Jackie Chan. Certes, pas sa plus intéressante au niveau du scénario ou même de la mise en scène, mais un film tellement rythmé et généreux dans tous les domaines qu’une fois la vision terminée, on a qu’une seule envie, c’est de le regarder à nouveau, et ce depuis la première découverte du métrage (donc pour moi, un très gros paquet d’années). L’humour bon enfant, parfois incroyablement débile, parfois totalement absurde, est présent dans chaque scène, même dans les scènes de combats, et certaines notes d’humour sont là pour nous faire décrocher la mâchoire de rire. Les scènes d’action, parfois courtes, parfois de durées plus qu’honorables (le final, la poursuite en moto) interviennent très régulièrement dans le récit, si bien que le film se transforme plus que rapidement en avalanche de gags et d’action, et que l’intrigue ne compte que peu. Pour le fan pur et dur, le plaisir est immédiat et ne lâche jamais prise.

Suite donc de Mister Dynamite, le film ne garde que peu d’éléments. Jackie joue encore le Condor, un aventurier, et part pour une nouvelle mission. Après l’armure de Dieu dans le premier opus, on retrouve le comte du premier film qui envoie Jackie récupérer de l’or en plein milieu du Sahara, et à part ça, plus rien. On ne retrouvera pas le meilleur ami de Jackie, ni la fille du comte. Très rapidement, Jackie se retrouve avec une nouvelle équipe, constituée d’une historienne Chinoise, d’une touriste Japonaise et d’une jeune Allemande ayant un lien de parenté avec l’officier qui a dissimulée le trésor pendant la seconde guerre mondiale. Après une scène d’introduction exotique comme pour le premier opus histoire d’en mettre déjà plein la vue et une présentation des personnages éclair (oui, ici, on a vraiment pas le temps de s’ennuyer tant tout s’enchaîne), Jackie enchaîne déjà les séquences cultes.

Une infiltration dans un appartement, un rapide combat, le gag de la serviette qui reviendra plusieurs fois, une poursuite en voiture et moto encore une fois signée Remy Julienne, déjà responsable de la magnifique poursuite du premier film. Ici, Remy fait encore mieux pour Jackie, avec une poursuite où les morceaux de bravoures s’enchaînent les uns après les autres pour le plus grand plaisir. Cela semble déjà beaucoup, et pourtant, cela ne s’avère être vraiment que l’introduction lors de la première demi-heure (oui oui !!), puisque le film commence véritablement après lorsque Jackie et son équipe partent dans le désert. Autant dire qu’en commençant comme ça, le film à intérêt à avoir de la ressource pour continuer pendant encore un peu plus d’une heure.

Et Jackie ne se moque pas de nous, puisqu’il nous livrera encore mieux par la suite, et qu’encore aujourd’hui, Opération Condor s’avère être un de ses meilleurs films, et au niveau du rythme, tout simplement son meilleur. Jackie balade ses personnages d’un endroit à un autre sans perdre de temps, en ne reculant devant rien, aidé par un budget qu’il explosa littéralement (ce qui fit que Jackie ne réalisa plus de films officiellement par la suite, même si l’on connaît ses aventures sur Crime Story, Niki Larson ou Drunken Master 2), et ça se voit à l’écran. Les décors sont nombreux, immenses, et Jackie n’hésite pas à le faire exploser dés qu’il le peut, souvent avec beaucoup d’humour, comme dans l’hôtel (scène en partie reprise dans son dernier film, Chinese Zodiac). Sans jamais ennuyer, et en nous faisant rire bien souvent (la scène de la gourde d’eau est tout simplement hilarante), Jackie nous emmène pour son final dans une base militaire Allemande de la seconde guerre mondiale, pour nous livrer un grand moment d’action. La scène dans la soufflerie restera en effet dans les mémoires bien longtemps, pour ses cascades de folies et ses délires abusés mais totalement réussis. Les mots ne suffisent pas à décrire le plaisir procuré par cette scène, où le métrage en général, tant il met de bonne humeur pour un long moment. Alors certes, on pourra bien dire que comme souvent, les personnages féminins ne servent pas à grand chose si ce n’est faire les potiches, que l’humour est souvent débile, mais Opération Condor est un pur plaisir ludique comme Jackie n’en a pas fait beaucoup par la suite malgré quelques excellentes productions.

Les plus

Rythme très soutenu
De l’action tout le long
On rigole très souvent
Un film plus que généreux

Les moins

Les défauts habituels (femmes potiches, humour bon enfant)

En bref : Dernière réalisation officielle avant longtemps pour Jackie, budget explosé, pour un plaisir total durant toute la vision, entre rires improbables et cascades folles.

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