TWIN DRAGONS (雙龍會) de Tsui Hark et Ringo Lam (1992)

TWIN DRAGONS

Titre original : Double Dragon – Shuang Long Hui – 雙龍會
1992 – Hong Kong
Genre : Comédie
Durée : 1h44
Réalisation : Tsui Hark et Ringo Lam
Musique : Lowell Lo
Scénario : Joe Cheung, Tsui Hark, Barry Wong et Wong Yik

Avec Jackie Chan, Maggie Cheung, Nina Li Chi, Teddy Robin, Sylvia Chang, Alfred Cheung, David Chiang, Kirk Wong et Philip Chan

Synopsis : Séparés à leur naissance dans les années 60, des jumeaux grandissent dans deux contextes totalement différents. Le premier est élevé aux Etats Unis par ses riches parents et va devenir un musicien réputé, tandis que le second, recueilli par une prostituée, passe son temps à se bagarrer. De nos jours, Boomer commence à avoir des ennuis à force de vouloir aider son meilleur ami à sauver sa petite amie… qui ne sait pas encore qu’elle est sa petite amie. Au même moment, John Ma, son jumeau, arrive à Hong Kong pour un concert…

Twin Dragons est un projet étrange, pour un peu tout le monde, et qui changera beaucoup de choses, pour un peu tout le monde également. Film de charité, Twins Dragon réunit deux gros talents HK à la mise en scène, une valeur sure de l’action et de la comédie dans un double rôle, mais aussi une actrice qui commence à monter sérieusement. Film de charité, mais également film de talents donc. Mais le pire, c’est qu’à la base, c’est un film de talents qui ne sont pas forcément compatibles entre eux. En effet, en 1992, Jackie Chan ne réalise plus de films, du moins, plus officiellement, suite à certains soucis sur Opération Condor l’année précédente. Donc au mieux, il trouvera un réalisateur docile (Stanley Tong pour Police Story 3 la même année), au pire, il deviendra envahissant (Crime Story de Kirk Wong l’année suivante) voir finira par coréaliser officieusement (Niki Larson de Wong Jing en 1993, Drunken Master 2 de Liu Chia-Liang en 1994, Who Am I ? de Benny Chan en 1998). Un acteur plutôt concerné par son image de petit rigolo acrobatique et qui aime contrôler l’aspect de ces métrages.

Pour Twin Dragons, c’est bien simple, il ne se retrouve pas avec un mais DEUX réalisateurs. Le premier, c’est Ringo Lam, plutôt habitué aux films sombres, comme les On Fire ou Full Contact qu’il réalisa juste avant. Sauf que là, on parle de Twin Dragons, soit une bonne grosse comédie HK à base de quiproquo. L’autre réalisateur, c’est Tsui Hark, réalisateur producteur qui aime également contrôler tous les aspects de ces produits. La rencontre entre Tsui Hark et Jackie Chan n’a pas du être de tout repos, surtout que Jackie ne détient donc pas le rôle principal, mais DEUX rôles principaux. Et à ce tableau, on peut ajouter Maggie Cheung, star montante, qui joue donc ici pour la dernière fois avec Jackie Chan (avec Police Story 3 la même année), avant de se diriger vers un cinéma plus intimiste, un cinéma d’auteur, ou du moins, parfois plus donnant des rôles plus étoffés (Green Snake de Tsui Hark et Heroic Trio de Johnny To l’année suivante). Ce que Twin Dragons n’est assurément pas !

Que peut-on donc attendre avec de tels talents devant et derrière la caméra ? A de l’action, a beaucoup de comédie, le tout a un rythme effréné avec une réalisation dantesque. Et au final, même s’il faut bien avouer que les deux réalisateurs livrent une œuvre totalement impersonnelle et un brin faignante sur les bords (la réalisation n’a rien d’exceptionnelle), le spectateur en a pour son argent, tant Twin Dragons se révèle être au final une comédie débile certes, mais hilarante, au même titre que Niki Larson l’année suivante. Pourtant, le prologue du film ne laissait absolument pas présager ça. En effet, lorsque le film commence, nous avons droit à une scène dans un hôpital. Des jumeaux naissent, la famille est heureuse, et pendant ce temps, un criminel est transféré à l’hôpital. Il réussira à s’évader en prenant un des bébés en otage. Bébé qui sera ensuite retrouvé dans la rue par une prostituée qui va l’élever comme s’il s’agissait de son fils, tandis que les vrais parents, eux, quittent le pays pour rejoindre les Etats Unis avec leur seul bébé restant, pour lui offrir une vie meilleure. Un début sec, assez froid, effet renforcé par le filtre présent sur l’image. On les retrouve de nombreuses années plus tard, et là, dés que Jackie arrive à l’écran, deux fois donc, le film prend immédiatement le ton de la comédie. Jackie interprète donc d’un côté un musicien poli et courtois, et de l’autre un jeune homme qui a grandi dans la rue. Et dès l’arrivée de Ma, le musicien, à Hong Kong, les choses tournent au gros délires, puisque par un simple accident, chacun va fréquenter la « femme » de l’autre. Ainsi, le gentil Jackie propre sur lui va se retrouver avec Maggie Cheung, qui n’aimait justement pas les manières du Jackie Chan qu’elle connaît, et celui ci va justement se retrouver avec Nina Li Chi, qui s’ennuyait du Jackie qu’elle connaît. Les filles y trouvent un avantage, et cela va amener des situations extrêmement folles, puisque l’un va se retrouver face à des gangs alors qu’il devrait conduire un orchestre, et vice versa.

Le film va très loin dans son humour débile et bon enfant, parfois déjà vu certes, mais parvenant toujours à nous décrocher de nombreux sourires, tant Jackie Chan en fait des tonnes dans les deux rôles, et que les actions de l’un entraineront des conséquences physiques sur l’autre. Ainsi, niveau humour, les idées folles arrivent par paquet de 25 à la minute, et la séquence dans la salle de bain où les deux Jackie Chan sont présents à l’écran restera un grand moment de comédie où le spectateur retrouve son âme d’enfant. Les deux femmes du casting, elles, sont cruches au possible, mais elles ont l’air de s’éclater et permet au métrage de conserver son aspect « toujours plus stupide » d’un bout à l’autre. Bon, et l’action dans tout ça ? Justement, elle va se faire sacrément rare. Pour faire simple, le film ne comporte que deux combats et une course poursuite, mais toujours noyés dans l’humour, pour le meilleur et pour le pire. Tout le monde a l’air de s’éclater et les caméos sont très nombreux (John Woo, Tsui hark, Ringo Lam, Kirk Wong et j’en passe) dans le but unique de nous faire passer un bon moment, au détriment d’une vraie mise en scène travaillée, ce que l’on aurait pu attendre de l’association d’un tel duo. Ainsi, dans la carrière de tout le monde, Twin Dragons n’est pas un grand film, il est vrai, il ne s’agît que d’une comédie légère agrémentée de quelques combats très sympathiques dans des lieux peu communs (la scène finale se déroule dans un garage pour faire des tests sur les voitures), mais on rigole de bon cœur et on passe un bon moment. Une réussite bien qu’un film mineur.

Les plus

On rigole très souvent
Des quiproquos en pagaille
Jackie Chan peut se lâcher
Des scènes d’action très sympas

Les moins

On pouvait attendre plus de Ringo Lam et Tsui Hark
Une comédie légère et c’est tout

En bref : Twin Dragons est un très bon moment de rigolade, avec quelques bonnes cascades à un très bon rythme, mais c’est tout. Un excellent divertissement, léger, une pause dans la carrière de tout le monde.

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