THUNDERBOLT (霹靂火) de Gordon Chan (1995)

THUNDERBOLT : PILOTE DE L’EXTRÊME

Titre original : Thunderbolt – Pi Li Huo – 霹靂火
1995 – Hong Kong
Genre : Action
Durée : 1h50
Réalisation : Gordon Chan
Musique : Yang Bang Ean
Scénario : Gordon Chan, Chan Hing Kar et Kwok Wai Chung

Avec Jackie Chan, Anita Yuen, Michael Wong, Thirsten Nickel, Ken Lo, Chu Yuan, Kayama Yuzo, Annie Man et Daisy Woo

Synopsis : Jackie travaille avec son père dans un garage automobile, et est un vrai professionnel. Un soir, il aide la police et prend en chasse un conducteur dangereux, en réalité un malfrat adepte de l’automobile. Arrêté, son équipe l’aide à s’évader, et il va demander à Jackie de l’affronter lors d’une course.

Après avoir tourné pour le compte de Stanley Tong un très sympa Rumble in the Bronx,  et surtout après s’être blessé lors d’un saut sur un aéroglisseur, il est temps de prendre une pause pour Jackie Chan. Thunderbolt sera cette pause, un petit film tournant autour des courses automobiles. A la mise en scène, Gordon Chan, tout juste sorti du tournage de Fist of Legend avec Jet Li et de The Final Option. Un artiste plutôt sérieux donc. Ici, Jackie Chan peut enfin exprimer sa passion pour les voitures, puisqu’en plus de participer à une course, il travaille dans un garage et est un vrai professionnel, allant jusqu’à reconnaître les voitures aux sons qu’elles font. Ce n’est pas cela qui va lui valoir un oscar ou un rôle franchement différent de ce que le père Chan avait fait par le passé. Surtout qu’au final, Thunderbolt est une œuvre assez hybride. On y retrouve un Jackie Chan énervé la plupart du temps, qui n’hésite pas à provoquer ces ennemis, à se battre pour sauver sa famille (il faut toujours le bon argument) quoi qu’il arrive. Dans Thunderbolt, Jackie n’hésite pas à envoyer bouler les personnages (notamment Anita Yuen au début du métrage, dans un rôle transparent). A côté de ce personnage qui ose un peu tout, on retrouve d’ailleurs Chu Yuan, qui jouait le grand méchant dans le premier Police Story, et ça fait toujours plaisir de le revoir, ici, dans le rôle du père de Jackie. Pour le grand méchant de l’histoire, Cougar, on aura droit à Thorsten Nickel, qui en fera toujours un peu trop (mais ça c’est marrant). Et c’est de là que viendra la grande surprise du métrage, un métrage qui ne sait pas forcément sur quel pied danser. Anita Yuen ne sert pas à grand chose et se tape des petits moments niais se voulant romantiques (voir la course finale), Thisten Nickel en fait trop, Michael Wong soit en fait trop soit pas assez dans son rôle de flic, et à côté de ça, Jackie nous offre une prestation convaincante d’un homme chaud bouillant. De la romance, de l’humour, et de l’action donc.

Pas seulement justement. Thunderbolt est un film assez étrange à bien des niveaux. Alors qu’on a un peu d’humour et de la romance, on trouve à côté de ça quelques scènes franchement violentes pour un film de Jackie Chan. Comme la même année dans Jackie Chan dans le Bronx, avec son passage à tabac dans la ruelle, le film possède quelques scènes violentes qui surprennent. Après une petite course automobile, Cougar (j’ai vraiment du mal avec son nom) se fait arrêter, et ses potes viennent immédiatement le sortir de là. Sans franchement négocier, mais plutôt à grands coups de mitrailleuses, tuant tous les flics sur leurs passages. On aura donc droit à quelques giclées de sang sur les murs, des corps partout. Étonnant. Encore plus étonnant, puisque juste après, pour forcer Jackie à participer à une course automobile contre lui, Cougar viendra capturer ses deux sœurs (oui, ça rappelle un peu le procédé du film Le Chinois de Robert Clouse en 1980). Cliché sur le papier, plus étonnant sur la forme, puisque Jackie tentera de sauver sa famille alors que sa maison, accrochée à des câbles, se balade dans les airs, percutant murs et voitures. Le pauvre Jackie prend cher, et nous offrira des cascades impressionnantes. Le ton de la scène surprendra également, puisque Jackie n’hésitera pas à marcher sur des morceaux de verres (il est nus pieds) pour aller sauver les siens. La violence du film, arrivant sans prévenir, surprend, de manière positive. Les combats eux, plutôt rares, seront néanmoins très intéressants. Si le combat dans le garage s’avérera malheureusement trop court, le combat se déroulant dans la salle de Pachinko est long comme il faut, utilisant diverses techniques (une partie du combat est même au ralentie) et nous donnant des coups très intéressants et acrobatiques.

Si ces deux combats s’avèrent rapidement indispensables (Jackie affronte d’ailleurs encore une fois Ken Lo), tant par leurs chorégraphies que leurs exécutions, on remarque très facilement, notamment dans la scène du Pachinko, que Jackie Chan a été doublé lors de certains plans de dos. L’effet est voyant pour le fan et le spectateur attentif, mais n’empêche pas de profiter du spectacle, généreux, dans lequel le décor y passe encore une fois. M’enfin, pour les plans où Jackie est doublé, il faut dire qu’il venait de bien se blesser sur Jackie Chan dans le Bronx et enchaînait alors sur Thunderbolt. Bon, et les voitures dans tout ça ? Comme pour les combats, le métrage contient deux courses de voitures. La première, parfaite, se déroulant dans les rues, pourra d’ailleurs rappeler Fast and Furious… avant Fast and Furious justement. Le montage est au poil, on y croit. On ne pourra pas en dire autant de l’autre course, se déroulant sur un terrain, ou la plupart des plans sont… en accélérés. Idée qui aurait pu être intéressante pour augmenter la tension des accidents, sauf que c’est l’effet inverse qui se produit, on a plutôt l’impression de se retrouver devant une course se voulant très cartoon. L’effet ne fonctionne pas, après avoir vu 1h30 de combats sérieux et pro et quelques scènes de violence réalistes. Gordon Chan et Jackie Chan désamorcent ainsi totalement l’impact de leur final. La course reste distrayante bien entendu, mais achever le film sur cette note nous laisse avec un petit goût amer.

Les plus

Quelques scènes violentes
Un méchant qui surjoue
Deux combats monstres

Les moins

Un peu de romance niaise
Trop d’accélérés pour la course finale

En bref : Un film étonnant et très varié, qui ne fonctionne pas à tous les niveaux, malgré la diversité proposée : un peu de romance, des courses de voiture, des combats monstrueux, des scènes de violence surprenantes.

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