LINDA LINDA LINDA (リンダ リンダ リンダ) de Yamashita Nobuhiko (2005)

LINDA LINDA LINDA

Titre original : リンダ リンダ リンダ
2005 – Japon
Genre : Comédie Dramatique
Durée : 1h54
Réalisation : Yamashita Nobuhiko
Musique : James Iha
Scénario : Mukai Kôsuke, Miyashita Wakako et Yamashita Nobuhiko

Avec Kashii Yû, Bad Du-Na, Maeda Aki, Sakine Shiori et Mimura Takayo

Synopsis : A la fin de l’année scolaire, et à l’approche du festival de fin d’année, Kei et Rinko se sont disputées, alors qu’elles devaient jouer avec leur groupe au festival. Moe, la guitariste, s’est blessée à la main. Rinko, la chanteuse, a quittée le groupe. Les trois restantes, Kei, Kyoko et Nozomi, décident de jouer alors des chansons des Blue Hearts et leur chanson Linda Linda Linda. Kei, jouant au départ du piano, se chargera de la guitare, mais il leur manque une chanteuse. Elles trouveront la personne idéale avec Son, une étudiante Coréenne ne maîtrisant pas parfaitement le Japonais.

The Blue Hearts, c’est un groupe de rock japonais qui a été oublié depuis. Un groupe qui a été créé en 1987 avant de se dissoudre en 1995. Pendant ce laps de temps, 8 albums sur le marché, et un grand nombre de singles. Un groupe oublié, oui, jusqu’à la sortie du film Linda Linda Linda, qui fut un succès. Après la sortie du film, le groupe commença à refaire parler de lui, et ce même à l’international. Linda Linda Linda parle de musique, mais pas seulement. Prit en temps que film musical, il suit d’ailleurs le cheminement classique de n’importe quel film de ce genre. Seulement le métrage nous parle aussi du passage de l’adolescence à l’âge adulte. Il nous parle de l’enfant qui restera toujours en nous. Il nous parle des changements, de la fin de certaines choses, en amenant toujours de nouvelles. Changements qui auront lieu au sein même du groupe au centre du métrage. Le film s’ouvre simplement sur une bande de lycéens, en train de tourner une petite vidéo pour nous présenter la fin de l’année scolaire, la fin du lycée, et aussi le début du festival qui a lieu en cet honneur. Le réalisateur, sans avoir recours à des tics de mise en scène inutiles, nous fait ensuite suivre Nozomi dans les couloirs du lycée lors de la présentation du festival, le tout lors d’un plan séquence tout bête, sur la musique obsédante de James Iha, ancien membre du groupe Smashing Pumpkins, et également compositeur depuis de la bande originale du film Kakera. Deux des premières grandes réussites du film, outre son traitement, seront d’ailleurs la mise en scène de Yamashita Nobuhiko, réussissant à merveille à capturer l’instant, et la musique de James Iha. Au début du métrage, pris comme un film sur la musique, nous nous retrouvons devant une situation classique. Le groupe de Kei ne va pas pouvoir jouer au festival. La raison : des embrouilles entre les différents membres du groupe, une blessure à la main de la part de la guitariste, et également la chanteuse qui quitte le groupe. Tout semble nuire au groupe, et Kei, Kyoko et Nozomi semblent mal parties.

Pourtant, comme on peut s’en douter, cela ne va pas les arrêter, et le film va suivre leur cheminement, nous montrer la façon dont elles vont franchir des obstacles et finalement réussir à faire leur rêve. Le film ne réserve pas de surprises de ce côté, le cheminement de l’intrigue est tout tracé, le portrait de ses personnages, alternant sans cesse entre la comédie et le drame, est on ne peut plus juste et rend le film attachant. On veut les voir réussir, au même titre que les autres personnages, qui prennent souvent les situations à la légère et y croient. Il y aura le professeur qui organise le festival bien entendu, mais également les autres élèves, qui ne se soucient même plus des disputes entre les différents membres, tant cela semble être devenu une banalité pour eux. Les autres personnages aiment Kei, Kyoko et Nozomi, et veulent les voir réussir, tout comme nous. Linda Linda Linda reste sur toute la ligne un film optimiste, un film sur l’amitié, le partage, les petites attentions que l’on a envers nos amis. C’est sans doute ce qui pourrait différencier quelque peu le métrage des autres films portant sur l’adolescence. Ici, elles commencent en bas de l’échelle, et reprennent vite le dessus, et s’entraîneront du début à la fin pour y arriver, sans que rien ne puisse les perturber. Elles n’ont plus de chanteuse ? Elles recruteront Son, une étudiante Coréenne maîtrisant à peine le Japonais. Elles n’ont pas de lieux pour répéter ? Kei ira voir un de ses ex pour avoir des locaux, ou iront jusqu’à se rendre dans l’enceinte de l’école de nuit. Il y aura en effet peu d’obstacles et de bas pour notre troupe, juste de l’entraînement, de la motivation, et finalement, une belle déclaration d’amitié. Et comme toute histoire d’amitié, il y aura des moments plus beaux que d’autres, des moments plus comiques que d’autres. Car lorsqu’elles ne sont pas ensembles, chacune des membres va répéter à sa manière les chansons qu’elles doivent jouer, et en particulier Linda Linda.

Son par exemple, ne parlant que très peu le Japonais, doit apprendre les paroles de la chanson et les maîtriser, sans pour autant forcément tout comprendre. Pour ce faire, quoi de mieux que d’aller dans un karaoké pour s’entraîner. Ce qui sera une occasion pour elle d’apprendre un peu plus sur la culture japonaise lors d’un dialogue de sourd entre le gérant et elle sur la consommation obligatoire des boissons. Nozomi quant à elle révisera les rythmes pour sa batterie sur la table de sa chambre. Tout cela amenant bien entendu à un concert, que l’on se doute dés les premiers instants du métrage. A bien des niveaux, Linda Linda Linda fait un sans faute assez remarquable pour nous transporter avec une facilité parfois déconcertante vu la simplicité finalement de son propos dans les aventures de ce groupe. Outre la qualité de la musique et de la mise en scène, déjà soulignée plus haut, le film brille également par la qualité de son interprétation. Les actrices principales habitent leurs personnages, les rendant encore plus attachant, sublimant le travail d’écriture et leurs dialogues. Son et Kei en particulier seront tout à fait attachantes sans jamais verser dans le stéréotype. Bien entendu, le spectateur finalement peu habitué à ce genre de cinéma d’auteur pourra toujours critiquer la lenteur générale de la mise en scène, en général constituée de longs plans fixes, mais ce serait passé à côté de la beauté du cadres et de la force du contenu du métrage. Linda Linda Linda est un grand film, prévisible, mais auquel on souhaite de se dérouler comme on le veut justement.

Les plus

La belle mise en scène

Les actrices excellentes

Le propos attachant

Les passages un peu comiques

La musique de James Iha

Les moins

Rythme peut être trop lent pour certains

Classique mais ce n’est pas un mal

En bref : Un film frais qui met de bonne humeur, un film sur l’amitié et la fin du lycée.

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