Titre original : Shibuya Kaidan – 渋谷怪談
2003 – Japon
Genre : Fantastique
Durée : 1h11
Réalisation : Horie Kei
Musique : Tsukazaki Yôhei
Scénario : Fukutani Osamu et Shibata Issei
Avec Hara Fumina, Horikita Maki, Mizukawa Asami, Morishita Chisato et Suzuki Mazuka
Synopsis : Six jeunes sont en week-end dans la nature. Après avoir détruit une statue gardienne, l’une des jeunes femmes entend les cris d’un bébé. En retournant à la ville, ils récupèrent leurs affaires dans un casier de Shibuya et s’aperçoivent qu’il y a des traces étranges dessus. Peu de temps après, deux d’entre eux disparaissent et les autres commencent à entendre des pleurs d’enfants.
Voilà un nouveau produit japonais, surfant encore sur la vague du succès Ring, 10 ans après. Le filon ne semble pas lasser les producteurs, ni les spectateurs en quête de frissons, bien que l’on connaisse les ficelles du genre avec la multitude de films qui débarquent (3 Ring, 2 remakes, 4 Ju-On, 2 remakes, Phone, Bunshinsaba, Dark water, le remake, 3 Mort en ligne, bientôt le remake…) The locker, à l’image des deux premiers Ju-On, est un produit réalisé pour le marché de la vidéo, en vidéo. Cela ne dérange pas le moins du monde, puisque les films réalisés dans ce format s’avèrent tout à fait corrects (même Ju-Rei était plutôt sympathique), voir terrifiants. C’est donc un peu confiant que l’on se lance dans la vision de ce premier opus (les deux sont disponibles en zone 1 sur le même dvd), dans cette histoire de malédiction peu commune. Au Japon, il est courant de trouver dans les grandes villes des cassiers de rangement, comme l’on trouve chez nous dans les collèges et lycées, et la malédiction provient ici de cet élément. Les personnages mettront du temps à s’en rendre compte, pour faire durer l’intrigue, mais le début s’avère plutôt prenant. Les six personnages peuplant cette histoire sont plutôt bien développés, et la première partie va s’attarder sur eux, notamment sur Reika. Jeune femme simple, aimant les choses simples de la vie, et donnant des cours à une jeune collégienne, elle s’avère très attachante.
Les autres personnages seront suffisamment développés pour que l’on s’y intéresse. Et, malgré la courte durée (1h11) de ce premier opus et l’intérêt porté aux personnages, on ne s’y ennuie pas. Le réalisateur maîtrise son sujet, et au niveau de la mise en scène, rien à redire, que ce soit les plans, la photographie, l’ambiance sonore, tout est plutôt bien emballé, avec sérieux. Pareil pour la musique, notamment le thème principal, très réussit. Et le fameux fantôme dans tout ça ? C’est là que le film se démarque des autres métrages du genre, mettant souvent en scène une femme aux cheveux longs ou un enfant (aux cheveux longs également). Puisque la malédiction du casier de Shibuya ne concerne pas un enfant ni même une femme, mais un nouveau-né. Bébé que sa mère ne voulait pas, et qui, pour se débarrasser de lui, l’a enfermé dans le fameux casier 0009 de Shibuya. Cette histoire dérange, mais passé cela, les apparitions vont être plutôt classiques, seule l’évolution du fantôme, grandissant au fur et à mesure qu’il récupérera des âmes, sortira vraiment des sentiers battus. On aurait donc pu attendre mieux d’un tel produit, mais ce premier opus de The locker contient tout de même quelques moments de terreurs bien trouvés et maîtrisés.
Ainsi, lorsque Reika aura finie de donner des cours et sera sur le chemin pour rentrer chez elle, elle s’arrêtera dans la rue et constatera un silence inhabituel. La tension monte face à ce silence, qu’un cri de bébé viendra déchirer. Le métrage contient quelques scènes de cet acabit, mais se permettra de mettre les personnages en danger permanent. Le fantôme ressemblerait plus à celui de La mort en ligne, ne se souciant pas si sa victime est seule ou accompagnée, dans un lieu public ou chez elle, pour avoir sa proie. Cet élément bienvenu ajoute quelques surprises supplémentaires au métrage, que la fin viendra malheureusement quelque peu gâcher, une fois que le fantôme se montre véritablement, sous une forme correcte. On est bien loin de Ju-On, où les apparitions de Kayako et de son fils Toshio marquaient, et ce fantôme fait pale figure à coté. Le film réservera tout de même son lot de bons moments et de personnages attachants, ainsi qu’une mise en scène réussite. Nous verrons bien si le second opus tient ses promesses, voir parviendra à se hisser au-dessus de son prédécesseur.
Les plus
Des personnages attachants
De bons moments de peur
Les moins
Rien de neuf dans le genre
Un final décevant
En bref : Contenant quelques moments stressants et bien emballé, The Locker ne convint pourtant pas pleinement, la fin déçoit, et on n’échappera pas à la banalité de certaines séquences.