MAL : MUTANT AQUATIQUE EN LIBERTÉ
Titre original : DeepStar Six
1989 – Etats Unis
Genre : Monstre aquatique
Durée : 1h39
Réalisation : Sean S. Cunningham
Musique: Harry Manfredini
Scénario : Geof Miller et Lewis Abernathy
Avec Greg Evigan, Nancy Everhead, Miguel Ferrer, Matt McCoy et Nia Peeples
Synopsis : La marine américaine travaille à l’installation, à 10 000 mètres de fond, d’une base secrète de missiles nucléaires, appelée Deep Star Six. Pour gagner du temps, le responsable du projet décide de faire exploser la voûte d’une caverne, libérant une force aquatique inconnue et assez agressive.
MAL : Mutant aquatique en liberté. Quel titre français d’une débilité absolue, comme beaucoup de traduction de l’époque pour les films de genre de l’époque. Un titre ne faisant pas particulièrement envie. Sortit en 1989, en même temps que les autres films de genre Abyss et Leviathan, MAL n’avait au départ pas vraiment de quoi séduire, tant par son scénario que par sa mise en scène. Le scénario reprend en effet allégrement ce qui a fait le succès de plusieurs métrages, dont Alien, et le transpose au fond des mers. Sauf que le film ne dispose pas du même budget, et n’a pas vraiment les mêmes ambitions. En plus de pomper un peu partout, les personnages sont stéréotypés au possible, et on peut aisément deviner dés le départ qui va mourir, et qui va survivre. A la réalisation, on retrouve Sean S. Cunningham, qui a certes initié la saga Vendredi 13, mais qui est loin, très loin, d’être un excellent metteur en scène, mais qui fort heureusement, se fait assez peu présent. Et à la musique, on retrouve son compatriote de Vendredi 13, Harry Manfredini. Niveau acteurs, des illustres inconnus, auquel viendra s’ajouter une bonne gueule des séries B, l’excellent Miguel Ferrer (Robocop, la série Twin Peaks, the Night flier). Qu’en est-il donc de la qualité du métrage en lui-même ? Comme vous vous en doutez tous, MAL n’a rien d’un chef d’œuvre, et comporte autant de défauts gênants que de petites qualités sympathiques, en faisant un B-movie typiquement des années 80, un genre de films que l’on ne fait plus de nos jours, NU Image étant arrivé et ayant fait glisser les bonnes vieilles séries B dans le Z le plus absolu.
Malgré ses petits défauts par moment gênants, MAL reste donc un film tout à fait sympathique, que l’on apprend à quelque sorte à aimer de plus en plus avec le recul, surtout que malgré son âge, le film tient toujours la route, tant au niveau des décors que des effets spéciaux. Le réalisateur nous plonge donc dans une base sous-marine dans un futur très proche, mais indéterminé. Nous faisons tout d’abord la connaissance des personnages qui y travaillent, enfermés depuis 6 mois sous l’eau, la pression commence à monter au sein de l’équipe. On y trouvera les personnages classiques du genre, avec le héros, le flippé, le con qui fait ses vannes, la jolie fille et la fille intelligente qui comprend tout avant tout le monde, ce qui ne lui sauvera pas la vie ceci dit. Des personnages donc tout ce qu’il y a de plus classiques, mais les acteurs s’en sortent à merveille, sauvant ce début de récit. Et malgré son petit budget, Sean S. Cunningham parviendra à nous donner quelques très beaux plans aquatiques, joliment réalisés, et aidés par un montage plutôt dynamique. Pas de quoi se relever la nuit non plus, mais tout ceci s’avère sympathique, malgré une petite frustration qui pourra s’installer. Car en effet, pendant une heure de métrage, l’histoire va s’axer sur les situations désespérées (comme le fait NU Image de nos jours en mélangeant films de monstre et catastrophes naturelles, comme dans le final de Octopus 2) et préférera ne pas monter son gros monstre baveux de suite. La suggestion est de mise, avec quelques rares plans subjectifs de la bête pouvant rappeler Les dents de la mer.
Avouons tout de même que cette première partie, peut être un peu trop longue, fonctionne plutôt bien, mais fais apparaître quelques craintes quand au monstre que l’on ne voit pas. La tension monte progressivement, et on ne voit rien. On commence à avoir peur d’être déçu par le monstre, peut être que le fait de vouloir la montrer tardivement n’est là que pour retarder l’inévitable : un monstre complètement raté faute de budget. Et la suite nous prouvera le contraire, avec un monstre criant de vérité, plutôt bien fichu, même encore pour aujourd’hui. Malheureusement, nous verrons bien peu la bête, mais ses apparitions sont marquantes, notamment la première. Le film se permettra même quelques plans gentiment sanglants, avec une explosion de corps, un autre coupé en deux. Rien de vraiment choc, mais cela fait plaisir. Finalement, on aura passé un excellent moment, et seul les derniers moments, prévisibles et détestables, mettra vraiment une ombre au tableau de ce film hautement sympathique.
Les plus
Une série B sympathique typique des années 80
Le monstre
Les moins
Un peu long à démarrer
Le monstre peu montré
En bref : Un peu lent au départ, le film est sympathique de bout en bout, gentiment sanglant, et le monstre est franchement bien foutu, encore aujourd’hui. Bien mieux que les productions récentes du genre.
Je te rejoins, je suis d’accord avec toute ta chronique. Comme toi aussi, j’étais content de voir Miguel Ferrer au casting, heureusement qu’il est là d’ailleurs, c’est le seul personnage « mémorable » du film. J’aimais vraiment beaucoup cet acteur…
« un genre de films que l’on ne fait plus de nos jours, NU Image étant arrivé et ayant fait glisser les bonnes vieilles séries B dans le Z le plus absolu. » >> tout à fait !
Dans mes bras ! Lui, j’attend avec impatience qu’un jour ça sorte en HD (en physique hein) chez nous, car mon dvd qualité désastreuse avec vf only, voilà quoi… Heureusement que je l’ai en digital pour le coup en bonne qualité. Le reste du casting est potable mais en effet, aucun personnage n’est marquant, donc ils font ce qu’ils peuvent mais voilà, on les oublie. Ferrer lui a le personnage à cause de qui beaucoup de choses arrivent, en plus d’être un acteur qu’on aime bien, donc forcément, il marque les esprits.
Ah NU Image… même si, avec le recul maintenant qu’ils ont arrêtés les films animaliers depuis bien 20 ans, tout n’était pas à jeter. On se moque souvent d’eux avec leurs SHARK ATTACK, et quelques très mauvais films comme les deux OCTOPUS, mais parfois, c’était un poil au-dessus du lot, notamment grâce aux animatronics qui minimisaient l’utilisation de CGI bas de gamme, comme le premier SPIDERS et le second CROCODILE (tous les deux réalisés par Gary Jones, donc soit il a eu plus de budget et de temps que les autres, soit il était vraiment amoureux des animatroniques et essayait d’en utiliser autant que possible).