CLANNAD : LE FILM (クラナド) de Dezaki Osamu (2007)

CLANNAD LE FILM

Titre original : クラナド
2007 – Japon
Genre : Animation
Durée : 1h34
Réalisation : Dezaki Osamu
Musique : Inomata Yoshichika
Scénario :  Nakamura Makoto

Avec les voix de Nojima Kenji, Nakahara Mai, Hirohashi Ryô, Kuwashima Hôko et Sakaguchi Daisuke

Synopsis : Okazaki Tomoya est un jeune lycéen en troisième année, vivant avec son père distant travaillant tout le temps de nuit. Sa mère est morte quand il était plus jeune. Sur le chemin de l’école, il rencontre Furukawa Nagisa, une redoublante à cause de soucis de santé. Voulant reformer le club de théâtre, Tomoya va l’aider, avec son ami de toujours, Sunohara Yôhei.

Comme déjà dit dans mes chroniques des deux séries d’animation de 2007 et 2008, Clannad et Clannad After Story, Clannad était à la base un visual novel datant de 2004. Grand succès oblige, l’histoire fut portée sur d’autres plate formes (PS2, PSP et autres consoles nouvelles générations), puis en séries d’animation, et même en film, qui nous intéresse aujourd’hui. Datant de 2007, le film a été lancé la même année que la série d’animation, et malgré quelques différences (mineures), reprend les grandes lignes des deux séries, en les condensant sur une heure et demi. Pari risqué donc. Et autant le dire, Clannad le film est une grosse déception a pas mal de niveaux, malgré des qualités. Confié à un studio différent, la musique, la mise en scène, le character design, tout change ou presque. Mais regarder Clannad, le film, avant la série, retirera beaucoup d’effets de surprises, bien que les fins soient légèrement différentes. Regarder le film après avoir vu la série d’animation, c’est forcément comparer, et voir tout ce que l’on aimait être tourné différemment, et donc, forcément, être déçu. Première constatation, ne durant que 1h30, le métrage fait abstraction de beaucoup d’évènements, et même de certains personnages. Certains seront même très différents des souvenirs qu’on en avait. L’histoire se focalise donc uniquement sur les personnages de Tomoya, Nagisa et Yôhei. Les autres passent plus ou moins totalement à la trappe, malgré quelques très courtes apparitions peu heureuses pour certains. Dans un sens, ce n’est pas un mal, cela évitant de se disperser trop (certains épisodes de l’anime, première comme seconde série, étaient de trop), mais les personnages s’avèrent également moins attachants, on en apprend beaucoup moins sur eux, et certains événements dramatiques ne sont que survolés. Quelques événements sont différents également, mais globalement, cela ne change pas grand chose, et le film s’avère être une déception à ce niveau. On pourra néanmoins rire devant les apparitions (rapides et tardives) des parents de Nagisa, toujours aussi fous.

Le character design déçoit également, le trait semble beaucoup plus brouillon, l’animation un peu moins fluide, ce qui n’empêchera pas certaines scènes d’être magnifique, notamment celles se déroulant dans l’allée de fleurs de cerisiers. Mais encore une fois, dans l’ensemble, la déception est belle et bien là, d’autant plus que le montage abuse de certains effets de styles inutiles qui deviendront bien lourds par moment, comme des ralentis très saccadés pas du plus bel effet, ou des écrans splittés inutiles pour nous montrer les deux personnages lors d’une discussion en face à face. La mise en scène lors de certains moments se fait peu subtiles, alors qu’à d’autres, on sent le metteur en scène et son équipe bien plus appliqué, notamment lors des scènes de rêves ou de certaines scènes dramatiques, contenues notamment dans la dernière demi-heure. Et comme sur cette courte durée, certains personnages sont moins développés, ou moins attachants, certaines scènes fonctionnent moins. On aura droit à quelques petits éclairs de génie par ci par là, mais rien de bien transcendant, surtout pour le fan. Car rappelons le, voir le film après la série est une déception, le voir avant est source de spoilers, et le voir en connaissant le visual novel est également source de déception. Le constat est un peu le même finalement au niveau de la musique, ne reprenant aucun thème du visual novel, et donc, de la série. La plupart des thèmes, bien que parfois répétitifs, étaient sublimes, et convenait parfaitement aux scènes. Elles rentraient dans la tête.

Ici, c’est l’opposé, la musique se fait très discrète et ne marque pas, ne se remarque pas toujours. Sans être de mauvaise facture, loin de là, nous pourrons dire qu’elle est plutôt banale et quelconque. Même la chanson Dango, qui trouve, peu importe le support, une signification dans l’histoire, n’a pas le même impact. La mélodie est différente, le rythme n’est pas le même, la symbolique derrière est quelque peu différente, et l’émotion n’est pas franchement là. A tous les niveaux, le film déçoit, malgré quelques scènes sortant du lot, ou tout simplement en évitant de perdre son temps lors de quelques histoires secondaires inutiles. Mais en faisant cela, on perd un peu trop de substance. Même la partie vraiment dramatique ne s’étire pas, ne restant que sur 30 minutes, ce qui fera, dans le fond, sans doute plaisir aux personnes trop sensibles, vu que l’anime en remettait une couche à chaque fois lors des dix derniers épisodes avec un sadisme certain. La série possède pour elle de très beaux graphismes, une animation fluide, des scènes à en pleurer pendant une semaine, des moments comiques bien trouvés, et ce malgré quelques longueurs. Le film, sans être mal emballé, est plus brouillon visuellement, plus hésitant dans sa mise en scène, moins marquant. Une belle déception.

Les plus

Quelques belles scènes
Ça ne s’étire pas en longueur

Les moins

Déception comparé à l’anime
Un peu plus brouillon visuellement
Des effets de mise en scène ratés
Paradoxalement, trop court

En bref : Une grande déception pour cette version long métrage. On perd la plupart des personnages, beaucoup de choses ne sont qu’effleurés, tout est moins marquant. Dommage.

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