LA MUTANTE 2 (Species 2) de Peter Medak (1998)

LA MUTANTE 2

Titre original : Species 2
1998 – Etats Unis
Genre : Science Fiction
Durée : 1h33
Réalisation : Peter Medak
Musique : Ed Shearmur
Scénario :  Dennis Feldman et Chris Brancato

Avec Michael Madsen, Natasha Henstridge, Marg Helgenberger, Justin Lazard, Mykelti Williamson et James Cromwell

Synopsis : Trois astronautes reviennent d’une mission sur Mars, infectés par une espèce mutante. Patrick, l’un d’entre eux, commence à chasser pour se reproduire. Les autorités militaires décident alors d’utiliser Eve, clonée à partir de la mutante Sil, pour le retrouver, et font appel à deux personnes ayant déjà combattues un alien de ce type : Preston et le docteur Laura Baker.

Si à sa sortie, j’avais beaucoup aimé La Mutante, le premier film signé Roger Donaldson, très honnête artisan souvent oublié qui a officié dans bien des genres, du polar à l’horreur en passant par le film catastrophe, et bien j’avais été totalement refroidis par La Mutante 2 en 1998, suite directe mais reprenant ce qui l’arrange du premier film. Oubliez donc le cliffhanger du rat du premier film, il est oublié, et à la place, bien, une nouvelle intrigue, mais prenant bien suite après les événements du premier métrage, avec le retour de trois personnages. Enfin, de trois acteurs et de deux personnages. Michael Madsen et Marg Helgenberger reviennent dans leur rôle, et Natasha Henstridge revient pour interpréter Eve, un clone de Sil du premier film, élevée en captivité et restée loin des hommes afin de ne pas titiller sa libido. Le nouveau concept de cette suite donc ? La même chose que le premier, mais avec un extra-terrestre masculin qui contamine un astronaute après une mission sur Mars. Et ça déjà, c’est con, car avec le point de départ de la mission sur Mars, de Natasha Henstridge jouant cette fois-ci une alien gentille, il y avait un coup à jouer, et à la place, le film ne sait pas quoi faire de ces nouvelles idées, se contentant simplement au final d’augmenter la présence des éléments déjà présents dans le premier volet. Donc ici, plus d’aliens, plus de gore, et plus de cul. Triste constat, car au final, c’est à peu près tout. En fait oui, passé son point de départ et des idées éparpillées un peu partout mais jamais exploitées, La Mutante 2 ne fait que reprendre la formule du premier film. Avec cette contamination venant de Mars, on pouvait espérer un alien bien différent (puisque là, c’est une contamination, pas une création pure avec de l’ADN et un ovule), surtout que les potentiels contaminés sont au nombre de trois. Eve, clone de Sil mais adulte, docile, tenue loin des hommes, c’était également dans le fond un coup à jouer, un personnage intéressant.

Sauf que très rapidement, en fait passé une première demi-heure pas mémorable mais laissant présager de bonnes choses, le film tente de reformer le duo du premier film, enfin, les deux seuls acteurs ayant acceptés de revenir, pour une nouvelle traque. Et là où Roger Donaldson livrait une traque parfaitement rythmée tout en développant un minimum l’équipe, rendant le tout divertissant et prenant, ici, ce n’est pas la même chose, puisque la traque sera très secondaire, et que l’on a souvent l’impression que Michael Madsen n’a pas vraiment envie d’être là. Vu que lui et Natasha Henstridge renient le film, on comprend rapidement pourquoi l’un comme l’autre semble en arrière-plan, peu développés. Car Eve au final, elle ne servira pas à grand-chose avant le final. Michael Madsen lui se contentera de faire une ou deux blagues, de courir et de prendre des armes pour faire illusion, et rien de plus. Du coup, le film ne fait que multiplier les séquences avec notre alien qui va copuler, et ces victimes mourant dans d’affreuses souffrances… et de très bons effets spéciaux, il faut bien le dire ça. C’est d’ailleurs lors de ces moments là que l’on trouve les passages les plus réjouissants du métrage, tant le reste à côté, en se faisant répétitif, peu novateur et en laissant de côté tout ce qui serait intéressant, finit par légèrement ennuyer. Ou se regarder poliment, avec un gentil ennui, au choix. Il suffit de voir la scène de la traque dans le supermarché puis sur le parking pour voir que tout cela manque de conviction, de mordant. D’ailleurs, même ce moment-là, où Eve rentre en lien télépathique avec le méchant alien Patrick, il tombe rapidement à l’eau, puisque ce qui aurait pu être un élément passionnant pour humaniser Patrick, ou faire l’opposé à Eve, ou servir lors du final, ne sert alors plus à rien et ne sera quasiment plus abordé.

Il faudra alors attendre le final pour voir les choses vraiment bouger. Eve et Patrick vont se retrouver liés par télépathie, et ils n’auront plus qu’une seule idée en tête : copuler ensembles.  C’est ainsi que le spectateur assistera à une évasion de la part d’Eve similaire à celle du début du premier opus, avec de beaux ralentis en prime, permettant à tous les personnages de se retrouver lors du final dans une vieille grange où la progéniture de Patrick est déjà en bonne voie pour passer le stade de l’âge adulte. Le final ne brillera pas vraiment par ses grandes qualités scénaristiques, mais par la qualité de ses effets spéciaux et le nouveau design de l’alien. L’utilisation d’effets plus classiques et moins numériques fait grandement plaisir, contrairement à celui du premier opus qui cédait à la facilité sur ce point. Cette mutante 2 aurait pu être un remake tellement il est proche du premier opus sur de nombreux points, et n’ajoute rien de vraiment passionnant, et surtout, n’ajoute rien que l’on ne savait pas déjà. Une suite plutôt inutile.

Les plus

Un début prometteur
De nouvelles idées…
Une partie du casting revient…
Des effets spéciaux convaincants

Les moins

Pas toujours passionnant
Les bonnes idées jamais exploitées
Un casting peu concerné
Les effets numériques toujours mauvais
Souvent un banal copier-coller au masculin

En bref : Alors, La Mutante 2 se regarde, a de bons effets spéciaux et une poignée de scènes réjouissantes, mais il n’exploite jamais ses nouvelles idées, préférant donc être comme le premier, avec plus de gore et de sexe.

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