Titre original : 神枪手与智多星
2007 – Hong Kong
Genre: Policier
Durée : 1h34
Réalisation : Venus Keung
Musique : Henry Lai
Scénario : Wong Jing
Avec Anthony Wong, Francis Ng, Alex Fong, Tiffany Tang, Eric Tsang et Andrew Wu
Synopsis : Rain se retrouve sous la protection de la police, et notamment du jeune Fei. Le grand-père de celle-ci est recherché par tous depuis que son bras droit, Windson, l’a trahit. Rain parvient à rentrer en contact avec son grand-père qui lui donne les moyens de contacter en cas de danger deux tueurs, surnommé Bullet et Brain.
Bullet and Brain, c’est un peu le film que l’on se procure sans vraiment en avoir entendu parler, attiré par son casting et son scénariste. En effet, comment ne pas saliver en voyant Anthony Wong, Francis Ng et Eric Tsang réunis à l’écran une fois de plus, peu de temps après Infernal Affairs 2. Au scénario, on retrouve l’increvable Wong Jing, qui après les comédies grasses dans les années 80, s’attaque désormais au polar. D’ailleurs, sur le papier, l’histoire de Bullet and Brain, si elle n’innove en rien, fait envie. Règlements de comptes, parrain, mafia, deux tueurs, un flic, une fille à protéger. Pourquoi pas, après tout, parfois, les histoires les plus simples sont celles qui fonctionnent le mieux. Mais dès la scène d’ouverture, dans laquelle Windson jette un par un les employés de son patron qu’il a trahit, on comprend le film devant lequel on se retrouve. Et pourtant, nous sommes encore très loin d’imaginer ce qui nous attend. Andrew Wu joue donc Winston, le grand méchant de l’histoire. Comprenez par grand méchant qu’il crie souvent, parle et tape ses victimes après les avoir tués, qu’il boit de l’alcool, surjoue un peu, et par-dessus tout, porte un gilet par balle quand la situation devient trop complexe pour lui. Un vrai grand méchant de séries B comme on les aime. Les grands Anthony Wong et Francis Ng jouent Bullet et Brain, les deux tueurs clés du film, qui vont devoir protéger Rain, frêle et innocente jeune femme, un peu cruche aussi en passant, jouée sans talent par Tifanny Tang. Et pour compléter le tout, on ajoute un flic pas doué dans l’histoire, joué par Alex Fong.
Le casting est complet, le spectacle peut débuter, sauf que non, on tombe vraiment de haut. Plus que le scénario qui tombe dans des facilités énormes jusqu’à en perdre toute crédibilité, c’est la mise en scène qui vient tout saccager, donnant un cachet nanar au métrage, mais surtout venant gâcher un énorme potentiel. Si le scénario part souvent dans des retournements de situations rocambolesques donnant un pur côté série B à l’œuvre, pour le meilleur, mais aussi pour le pire (il suffit de voir le final pour juger…), il offre des situations où fusillades, kung-fu, trahisons et tout ce que cela implique sont au rendez-vous. Seulement la mise en scène vient réduire tous les « efforts » du film à néants. Venus Keung, dont il s’agissait du premier (mais pas dernier) film, était avant chef opérateur sur quelques prestigieuses productions, où il a pu côtoyer quelques maîtres, et donc, apprendre. Daniel Lee avec Black Mask et Moonlight Express, Frankie Chan avec How To Meet The Lucky Stars, Wilson Yip avec Bio Zombie, Tsui Hark avec Seven Swords, ou meme Corey Yuen avec le plaisir coupable DOA (l’adaptation du jeu video), tells sont les maîtres qu’il a pu cotoyer dans sa carrière de chef opérateur. Mais il faut bien croire qu’il n’a pas apprit.
Si Anthony Wong, Francis Ng et Eric Tsang sont fidèles à eux même, Alex Fong et Tifanny Tang sont rapidement énervants, probablement mal dirigés. Mais le pire est là pour les scènes d’actions, où Venus Keung filme le tout avec ses pieds, autant l’avouer. Caméra à l’épaule, zoom, déplacements parfois dégueulasses, caméra un peu trop rapprochée, on a l’impression que tout a été fait pour que l’action soit illisible au possible. Pari réussi dans ce cas là, les scènes d’action, que ce soit la prise d’assaut d’une maison, ou une fusillade en pleine rue, n’ont aucune ampleur. Et cela en devient rapidement énervant, tant on a l’impression de se retrouver devant un polar dont les scènes d’action ont été filmées un peu à l’arrache, et que le montage est allé dans ce sens, pour nous achever. L’impression est désagréable, et nous poursuit durant toute la vision du métrage, malgré quelques plans « cools » lors de certaines apparitions des personnages. Pourtant rythmé et malgré son côté invraisemblable et torché, Bullet and Brain pourra divertir le spectateur peu regardant sur la qualité du produit final, mais on était en droit d’en attendre bien plus. Amusant, une fois !
Les plus
Retrouver les acteurs
Les moins
Un scénario qui va parfois trop loin
Une mise en scène juste horrible
Quelques acteurs énervants
En bref : Bullet and Brain avait tout pour être un divertissement sympathique, mais la mise en scène vient tout gâcher, faisant ressortir tous les défauts du film.