Titre original : Righting Wrongs – Above The Law – 執法先鋒
1986 – Hong Kong
Genre : Policier / Action
Durée : 1h35
Réalisation : Corey Yuen
Musique : Romeo Diaz et Stephen Shing
Scénario : Sze To Cheuk-Hin et Barry Wong
Avec Yuen Biao, Cynthia Rothrock, Melvin Wong, Corey Juen, Fan Siu-Wong, Wu Ma, Lau Siu-Ming et Peter Lai
Synopsis : Un avocat décide de faire sa propre loi lorsque des criminels sont acquittés après avoir éliminé les témoins. Une femme flic se met à sa poursuite pour l’arrêter dans sa course vengeresse.
En terme de qualité à proprement parlé, Righting Wrongs, rebaptisé en France Une Flic de Choc (raaaah), est sans aucun doute le meilleur métrage de Corey Yuen. Jusqu’alors réalisateur de seulement deux films, Yuen sortait de Yes Madam ! (Le Sens du Devoir 2), comédie pas franchement drôle qui se rattrapait dans ses dix dernières minutes d’action non stop ! Le voir enchaîner sur Righting Wrongs est surprenant, puisqu’à quelques exceptions près, les métrages n’ont absolument rien en commun, et il suffit de voir la scène d’ouverture pour s’en rendre compte. L’humour est totalement relégué au second plan cette fois-ci, malgré quelques notes par-ci par-là, notamment par la présence au casting de… Corey Yuen himself, dans le rôle d’un flic pas très doué. L’intrigue est toujours aussi mince, mais cette fois-ci donc, non articulée autour de l’humour, mais bel et bien autour du principal ingrédient qui nous intéresse, et qui manquait cruellement dans sa précédente réalisation : l’action. En points communs, on notera surtout la présence au casting dans un rôle principal de Cynthia Rothrock. On nous invite ici à suivre les aventures de Hsia, un avocat, défenseur de la loi à la fois de jour dans les tribunaux, et de nuit, à renforts de coups et de balles. Joué par le très doué (je ne le répéterais jamais assez) Yuen Biao (Dragons Forever, On The Run), l’introduction met dés le départ sur ses penchants de justicier hors des tribunaux, en nous le présentant comme un inspecteur Harry, prenant la voiture et le gros magnum pour venir à bout de ses adversaires. Aucun doute, le métrage prend dés le départ des allures de série B, mais une série B pleine de punch, pleine d’action, et se montrant parfois violente et expéditive.
Le scénario se montre donc mince comme dit plus haut. Une banale histoire de règlements de compte, avec son lot d’action, de vengeance, de flics ripoux et j’en passe. Pour épauler Yuen Biao, à la fois dans l’histoire et dans les scènes d’action, le scénario rajoute donc le personnage de flic jouée par Cynthia Rothrock, qui sera d’ailleurs par moment doublée par Yuen Biao lui même, et lors de certains plans, l’effet est bien voyant (il ne porte même pas de perruque). Si dans les scènes d’action, elle donne tout ce qu’elle a (elle montrait déjà ses capacités dans Yes Madam !), on ne peut pas dire une fois de plus qu’elle soit bonne actrice, mais ça, Corey Yuen s’en moque, se concentrant sur l’action, qui débarque à tout moment, pour le meilleur et pour le meilleur. Ainsi, après une énième exécution et l’ajout de quelques clichés du genre (le témoin à protéger, les flics enquêtant sur notre justicier), le film ne veut plus s’arrêter, enchaînant les combats anthologiques. Yuen Biao donne de sa personne, nous sommes en 1986, et il est souple comme jamais, le prouvant à chaque instant dans des scènes parfois folle, comme cette poursuite dans le parking, où il évite des voitures lui fonçant dessus. Arrivé là, plus rien ne s’arrête, les personnages sont uniquement destinés à se croiser les uns les autres pour amener le combat suivant, ou parfois, l’exécution suivante.
Yuen Biao affronte les méchants, affronte parfois les gentils, survit, fait des alliances, donne des coups, et l’effet est réussi. Quelques passages restent anecdotiques encore une fois, bien que l’apparition de certaines têtes connues font plaisir (Wu Ma en flic), mais ce chassé croisé rythmé fait plaisir, d’autant que Corey Yuen n’y va pas de main morte. Les affrontements se soldent en général par la mort d’un personnage, et personne n’est épargné. Le montage sera d’ailleurs jugé trop violent, si bien qu’il existe deux versions du film, celle d’origine, et un montage plus soft et gentils envers ses personnages, dont la fin change radicalement. Bien entendu, mieux vaut préférer le premier montage, beaucoup plus réaliste, et plus dans le ton noir du reste du métrage. Righting Wrongs se montre au final être une excellente surprise, laissant l’humour de côté, ce qui était rare à cette époque avouons le, pour se concentrer sur le plus important : les combats. Il n’est pas avare, loin de là, apportant de nombreux moments cultes, des moments parfois bien violents. Un très bon divertissement.
Les plus
Des combats à la pelle
Un ton très noir
Yuen Biao comme souvent très souple
Les moins
Un scénario prétexte et minimaliste
Le second montage, plus light
En bref : Righting Wrongs est une réussite en la matière, un polar au scénario prétexte à amener de très nombreux combats de qualités !