Titre original: Bi Xian 2 – 筆仙 Ⅱ
2013 – Chine
Genre: Fantômes
Durée : 1h34
Réalisation : Ahn Byeong-Ki
Musique: –
Scénario : –
Avec Park Han-Byul, Zhi-Lei Xin, Haro-Ran Zhang, Ting-Ting Zhang, Xin-Yue Li et Xin-Yu Gao
Synopsis : Après avoir étudiée pendant deux ans aux Etats Unis, Nana revient à Beijing, et en profite pour reprendre contact avec ses amis, notamment Song Qian, étudiant à présent la psychologie. Elle apprend que You Feng travaille maintenant dans une importante compagnie et va se marier avec la fille de son patron, Yu-Fei est devenue actrice, Yang Zeng est journaliste. Nana ne peut s’empêcher de parler d’une amie à elle qui s’est suicidée, et qui la hante depuis.
Le réalisateur Coréen Ahn Byeong-Ki aura, on peut le dire, dédié sa carrière entière aux films de fantômes. Du très moyen Nightmare jusqu’au répétitif et classique APT, le réalisateur, faisant toujours preuve d’une maîtrise technique, ne parvenait pas à se renouveler, et il tomba dans l’oubli. Jusqu’à ce qu’il revienne, en Chine cette fois ci, en livrant une nouvelle version de son meilleur film, Bunshinsaba. Entre sa première version Coréenne en 2004 et sa nouvelle version en 2013, qu’est ce qui a changé ? Énormément de choses. Les films de fantômes aux cheveux longs ne passionnent plus vraiment depuis longtemps, malgré quelques surprises de temps en temps, et malgré la délocalisation d’un tournage en Chine, le réalisateur s’obstine à nous livrer une nouvelle fois le même produit. Dans la forme seulement, puisqu’ici, l’histoire n’a plus rien à voir avec le film original. En voulant s’éloigner, narrativement, de son propre film, Ahn Byeong-Ki va tout d’abord nous présenter son histoire et ses nouveaux personnages pendant quasiment UNE DEMI-HEURE avant finalement d’en arriver à l’invocation du fantôme, qui encore, se fera dans un flashback deux ans plus tôt. Cela aurait pu fonctionner, nous permettre d’apprécier le développement des personnages, tout en sursauter à quelques reprises. Mais ce ne sera pas le cas, la faute dans un premier temps à une narration un peu molle qui va s’amuser à alterner le présent, le long flashback se déroulant deux ans plus tôt pour nous expliquer comme tout a commencé, et en plus un autre flashback de la jeunesse de Nana, afin d’expliquer son comportement. Beaucoup de flashbacks donc, empêchant l’intrigue de réellement avancer, et apportant au spectateur l’ennui.
Pire, à force de vouloir nous détailler le passé de Nana, le personnage principal donc, celle-ci nous apparaît comme étant peu sympathique, et suivre ces aventures perd quelque peu d’intérêt. Seule finalement la jeune Yuki, qui porte la poisse en quelque sorte, qu’elle connaît depuis sa plus tendre enfance, parvient à intéresser. Mais c’est bien peu, puisque passé les 40 premières minutes du métrage, soit moins de la moitié, le personnage disparaît donc de l’intrigue. Passé cette bien trop longue mise en place, le réalisateur peut alors retourner à ses moutons, et arrêter de tenter de nous surprendre, refaisant ce qu’il a fait tout au long de sa carrière, sans y apporter la moindre modification. En étant mauvaise langue, je pourrais bien vous dire que le réalisateur a évolué, laissant donc la Corée pour transposer son histoire en Chine, mais cela ne change véritablement rien, tant tous les tics du genre sont présents. Mais si le spectacle est correctement emballé et fait monter la tension, pourquoi se refuser le spectacle après tout ? Mais là vient le nouveau souci du métrage. Toutes les apparitions de fantômes, ou les mises à morts, laissent indifférents. L’ensemble avance plutôt mollement, sans nous faire sursauter, sans nous passionner. Les apparitions sont classiques et se ressemblent, on aura encore droit au fantôme qui apparaît sur un enregistrement vidéo et apparaît ensuite dans le monde réel.
Bref, rien de bien neuf, et par moment, le réalisateur lui-même ne semble plus y croire un seul instant, comme si lui aussi s’ennuyait à force de devoir inlassablement faire le même film, encore une fois. Certains acteurs semblent y croire et parviennent lors de rares moments à tirer leur épingle du jeu, mais c’est si peu pour un film qui ne provoque au final que l’ennui le plus profond chez le spectateur. Quand le réalisateur tente de nous réveiller, ce n’est que pour nous ressortir des apparitions classiques, comme ce fantôme arrivant d’un coup devant la caméra avec un bruitage beaucoup plus fort que les autres. Et à force d’user et d’abuser de ces effets, on parvient même à les anticiper, rien qu’en voyant la façon dont un plan est disposé. Et à partir de là, c’est vraiment la fin pour Bunshinsaba 2, une bien triste fin. Surtout que lorsque l’on lâche prise… il reste encore une bonne interminable demi-heure au compteur. Une demi-heure alternant de nouvelles apparitions répétitives et un développement des différents personnages peu intéressants, puisqu’ils périront dans l’indifférence la plus totale. Ahn Byeong-Ki semble avoir épuisé toutes ces cartes, et il serait bien temps qu’il passe à un autre genre, où se décide tout simplement à innover (ou qu’il arrête sa carrière ?).
Les plus
A de rares moments, on veut y croire
Les moins
Très long à démarrer
Des personnages pas franchement intéressants
Les apparitions ne font pas peur
Prévisible
En bref : Après quelques années d’absence, Ahn Byeong-Ki revient en Chine cette fois, pour livrer une nouvelle version de Bunshinsaba. Différente et beaucoup moins intéressante, c’est un ratage complet.