Titre original : ブラッド シー
2009 – Japon
Genre : Animation
Durée : 12 épisodes de 24 minutes
Réalisation : Mizushima Tsutomu
Musique : Mizuki Nana et Satô Naoki
Scénario : Fujisaku Junichi et Ôkawa Nanase
Avec les voix de Mizuki Nana, Fujiwara Keiji, Nojima Kenji, Abe Atsushi, Asano Masumi et Miyagawa Miho
Synopsis : Kisaragi Saya est une lycéenne un peu tête en l’air mais tout a fait ordinaire la journée où elle passe du temps avec ses amis. Mais la nuit venue, elle a un devoir a accomplir: grâce à l’Épée Sacrée transmise par sa mère, elle doit terrasser des monstres appelés les Aînés. Et face à ces créatures, Saya révèle sa vraie nature…
Blood, tout le monde connaît. Production CLAMP, tout commença avec Blood the Last Vampire, le film d’animation. Extrêmement prenant et assez court, malgré son aspect parfois un peu froid, le métrage fut adapté à toutes les sauces, puisqu’il y eu la série d’animation Blood + au Japon, et une étrange et bien mauvaise adaptation pour le cinéma signée Chris Nahon. En 2011, l’univers revient, de nouveau en série d’animation, avec Blood-C. Et après une ouverture où le studio nous montre toute l’étendue de son talent en terme d’ambiance, de character design et de musique (le tout est souvent à tomber), la série surprend, en faisant un choix étrange sur les quatre premiers épisodes, assez répétitifs mais pas désagréables pour autant. En effet, ce début va alterner des phases plus légères avec des moments sacrément gore, en suivant toujours le même schéma. Nous suivons Saya dans ses péripéties quotidiennes. À savoir, se lever, aller prendre son petit déjeuner au café du coin, chantonner sur le chemin de l’école, s’amuser avec ses camarades de classe, rentrer chez elle, et une fois la nuit tombée, obtenir l’épée sacrée auprès de son père pour aller tuer des démons. La structure sera la même, et la première partie de chaque épisode surprendra par son aspect assez bon enfant, ses personnages qui semblent par moment un peu niais également. Pas désagréable comme dit plus haut, mais le contraste avec ce que l’on connaît de l’univers et la seconde partie de ses épisodes, dans lesquelles Saya ne fait pas dans la dentelle et rentre souvent chez elle blessée et couverte de sang, est grand.
Pour autant, certains courts passages en début d’épisode, où lorsque Saya est sur le point de mettre un terme à la vie de son adversaire, interpellent et nous font bel et bien penser que l’intrigue sait où elle va, et que si quelques personnages semblant niais et creux sont de la partie, cela a un but. Et en effet, passé l’épisode 4, la structure commence à changer doucement, les attaques de démons, qui n’avaient au départ lieu que la nuit, sont plus fréquentes et même de jour. Les personnages secondaires commencent à prendre de l’épaisseur, et le mystère du scénario se fait plus épais, alors que de nouvelles clés nous sont données très souvent. Mais quelque chose semble clocher dans cet univers, on s’en rend compte dès les premiers épisodes. Le père qui semble ne pas tout dire, le gérant du café qui a l’air bien trop gentil pour faire vrai, la naïveté des étudiants, Saya elle même semble un peu naïve et ne se révèle sous son vrai jour que sabre en main et couverte de sang. La série aborde un aspect assez faux, mais finalement, totalement justifié par son histoire, et cohérent, ce qui n’en fait pas un vrai défaut. Quand la structure de la série commence à changer à l’épisode 4, mais que l’on ignore encore tout du fin mot de l’histoire, la série se fait alors plus sauvage, et surtout, plus sadique envers ses personnages. Le sang gicle, les corps sont démembrés, personne n’est épargné, et les personnages se révèlent petit à petit, sans pour autant que ce développement en cours de route puisse les mettre à l’abris du danger, loin de là. On notera notamment le carnage dans l’école par un monstre où une bonne partie du « casting » va y passer.
C’est finalement dans ces deux derniers épisodes que Blood-C trouve tout son sens, mais également sa plus grande faiblesse. En voulant nous donner la clé de l’énigme et encore plus de consistance au récit et aux personnes, la série se prend un peu à son propre piège, en évoluant jusqu’à une révélation finale laissant un arrière goût assez étrange, qui ne peut que décevoir tant l’idée semble un peu surréaliste, mais qui pourtant sait se montrer cohérente dans l’ensemble du récit. Reste que ce final est tout de même très efficace, très gore (mais ça, c’est comme l’ensemble de la série), et laisse la porte ouverte à une suite, qui arriva sous forme de long métrage animé l’année suivante (Blood-C : The Last Dark). Que penser au final de Blood-C ? Prenant par bien des aspects, techniquement irréprochable, rythmé avec une multitudes de combats et de morts sanglantes sur seulement 12 épisodes, on pourra bien entendu dire également que le début parfois un peu gentillet pourra en irriter certains qui ne s’attendaient pas à ça, et que son final déçoit, mais l’ensemble se suit très bien et on passe un excellent moment, pas si bête que ça, et emballé avec le plus grand sérieux par une équipe qui sait ce qu’elle fait.
Les plus
Le visuel à tomber
Très divertissant et rythmé
Des combats maitrisés et beaucoup de gore
Cohérent
Les moins
Un final qui déçoit
Les premiers épisodes peuvent surprendre
En bref : Blood-C commence de manière étrange, entre les moments mignons et les affrontements gore. Puis l’histoire se révèle, les morts se succèdent, et si son final semble tiré par les cheveux, l’ensemble se montre hautement divertissant.