SAMURAI ZOMBIE (鎧 サムライゾンビ) de Sakaguchi Tak (2008)

SAMURAI ZOMBIE

Titre original : 鎧 サムライゾンビ
2008 – Japon
Genre : Horreur
Durée : 1h31
Réalisation : Sakaguchi Tak
Musique : Morino Nobuhiko
Scénario : Kitamura Ryuhei

Avec Sakurazuka Yakkun, Natsume Nana, Fukikoshi Mitsuru, Ishida Issei, Airi Nakajima et Katigiri Ken

Synopsis : Une famille en vacances sur une route déserte finie par tomber sur un couple de braqueurs qui les prend en otage pour sortir d’une forêt où des zombies samurai semblent en avoir après eux.

Kitamura Ryuhei au scénario, c’est souvent l’annonce d’un film avec de l’action, un peu de sang, un peu d’humour, des personnages poseurs, et une intrigue sous développée, mais plaisante. Par contre, à la réalisation, c’est Sakaguchi Tak qui s’y colle, justement connu par le Versus de Kitamura en tant qu’acteur et chorégraphe. Deux postes qu’il aura longtemps tenu avant de se lancer dans la mise en scène. Ce Samurai Zombie est son second film, avant qu’il ne rejoigne l’équipe de la société Sushi Typhoon pour la coréalisation du fun Mutant Girls Squad, et du mauvais Yakuza Weapon. Bref, un réalisateur de films bis. Ce que Samurai Zombie est assurément, un bis sans beaucoup d’ambition ni originalité, mais qui peut s’avérer tout à fait potable et agréable, un film que l’on accepte avec ses défauts, ou que l’on rejette en bloc. Pour l’histoire, rien de bien neuf, Kitamura ne s’est absolument pas foulé. Nous suivons une famille qui part en vacances. Il y a le père, la mère, le jeune fils, Ryota, et la sœur, Asami. Une famille heureuse tout ce qu’il y a de plus banal qui discute de tout et de rien dans leur voiture. Jusqu’au moment où sur la route, ils tombent sur un couple de braqueurs, Jiro et Lisa, qui les prend en otage et laissent leur ancien partenaire Aihara sur le rebord de la route. Tout le monde prend la route jusqu’à un accident. Bien entendu, la forêt où ils sont n’est pas normale, il s’agît du territoire de zombies de l’époque féodale, qui ne peuvent pas mourir et ne pensent qu’à se venger d’un méfait commis des centaines d’années plus tôt. Donc, en résumant, nous avons une famille normale, des truands, une forêt maléfique, des zombies. Hmm, cela ne vous rappelle rien ? Et si nous ajoutons par la suite deux policiers un peu cons (dont l’un joué par Katigiri Ken, les deux Crows Zero de Miike Takashi) qui jouent à qui aura la plus grosse… arme, cela ne vous rappelle toujours rien ? Oui, Kitamura ne s’est pas foulé à l’écriture, puisqu’il nous donne ici dans le fond un copié collé de Versus.

Pire, on retrouvera des situations identiques d’un film à l’autre, des événements similaires. Encore plus flagrant dés que les deux policiers sont à l’image. Un manque d’originalité parfois gênant, mais qui pour autant ne nous empêche pas de profiter du métrage. Sakaguchi Tak ne s’en sort par contre pas trop mal à la mise en scène, il maîtrise son film, nous propose même quelques plans sympas, et recouvre son film d’un filtre bleu qui fonctionne plutôt pas mal. Son film semble avoir bénéficié d’un budget un poil supérieur à Versus, puisqu’outre la forêt, nous aurons droit, attention, à un minuscule village abandonné, ce qui permet le temps d’une poignée de scènes de varier un peu le décor et l’ambiance. Bref, Samurai Zombie est emballé avec sérieux la plupart du temps, mais certains effets pourront surprendre par leur aspect (volontairement) raté. Un effet en particulier, avec une tête qui vole, pourra bien faire rire. Au moins, on rigole. Certains plans contenant du sang numérique qui coule au sol feront eux beaucoup moins rire. Excepté ses deux petites fausses notes, le film s’en sort plutôt bien malgré la répétitivité des mises à mort, notre Samurai Zombie aimant bien la décapitation. Il s’en donne à cœur joie finalement en décapitant une grande partie du casting, dans des scènes exagérément gore, les giclées atteignant parfois plusieurs mètres de hauteur. Une fois que l’on a compris le schéma, le film ne surprend plus, jusqu’à son final.

Les acteurs quand à eux, ne s’en sortent pas trop mal étonnement, Sakaguchi se montrant plutôt bon directeur d’acteur. Que ce soit de vrais acteurs ou d’anciennes AV idols, l’ensemble ne contient pas vraiment de fausses notes, et certaines réactions too much inhérentes à ce genre de films feront bien rire. On pourra penser par exemple au jeu de Matsune Nana dans le rôle de la braqueuse Lisa, qui aura droit à une scène gentiment sexy (gentiment j’ai dit, n’attendez pas de nudité, il n’y en a pas, comme dans les autres films écrits par Kitamura). Mais là où l’on retrouvera bien la marque de Kitamura, outre les deux policiers, c’est avec le braqueur Aihara, laissé sur le rebord de la route en début de métrage, qui ne cessera de poursuivre la troupe pour récupérer son butin. Il se fera cribler de balles, fera des chutes, se prendra des murs, mais ne mourra pas. Tout est fait pour nous rappeler Versus (jusqu’à la musique, signée par Morino Nobuhiko également), à l’exception qu’ici, l’humour se mélange parfois à des tons beaucoup plus sérieux qui semblent provenir d’un autre film. On pensera au final, ou bien à certaines scènes éparpillées par ci par là, qui surprennent venant d’un tel film, créant un décalage entre l’ensemble de l’entreprise et les effets spéciaux parfois comiques. Ce qui donne encore plus au film l’impression d’avoir le cul entre deux chaises, surtout que l’on retrouve en début de métrage un défaut inhérent à tous les films de Kitamura ou presque : c’est long à démarrer, très bavard. Ça discute dans la voiture, sur le rebord de la route, dans une maison. Bref, ça parle, ça parle, et ça ne gicle pas beaucoup. Pourtant ses défauts rendent l’œuvre sympathique au final, étrangement d’ailleurs. Un film que l’on ne regrette pas vraiment d’avoir regardé, bien que l’on pouvait en attendre plus.

Les plus

Une bonne mise en scène
Quelques bons effets gore
Quelques passages drôles

Les moins

Un peu trop sérieux par moment
Des effets numériques ratés
Trop bavard par moment

En bref : Un Versus like (Kitamura au scénario) sympa bien que long à démarrer et hésitant trop dans le ton à prendre.

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