FULLTIME KILLER (全職殺手) de Johnnie To et Wai Ka-Fai (2001)

FULLTIME KILLER

Titre original : 全職殺手
2001 – Hong Kong
Genre : Policier
Durée : 1h42
Réalisation : : Johnnie To et Wai Ka-Fai
Musique : Alex Khaskin, Guy Zerafa et Dave Klotz
Scénario : Joey O’Bryan et Wai Ka-Fai d’après le roman de Edmond Pang

Avec Andy Lau, Sorimachi Takashi, Simon Yam, Kelly Chin, Cherrie Ying, Lam Suet et Teddy Lin

Synopsis : « O » est un tueur à gage qui vit reclus depuis la mort de la femme qu’il aimait : Nancy. Il loue deux appartements : un où il habite et un autre, où il ne met jamais les pieds, qu’il fait régulièrement nettoyer par une jeune femme de ménage : Chin. Les appartements ont vue l’un sur l’autre. Il est plutôt discret mais est de loin le numéro un dans le milieu des tueurs à gages. Tok est lui son plus grand rival. Plus exubérant que son adversaire, ses contrats sont bien souvent exécutés à grands renforts d’explosions… il aime jouer les stars. Ancien champion de tir en tant que discipline olympique, il ne rêve plus aujourd’hui que de devenir numéro un… mais pour cela, il doit abattre son adversaire : « O ». Les affrontements avec la police s’enchaînent et les deux tueurs ne cessent de jouer au chat et à la souris. Qui sera la vraie victime de ce face à face mortel : Lee, un policier acharné qui ne vit que pour arrêter « O », Chin, souvent prise entre les deux tueurs, « O » ou bien Tok ?

Un film de Johnnie To, et de sa société Milkyway, est toujours attendu au tournant. Bien que le bonhomme ai déçu en signant quelques comédies, il n’est jamais autant à l’aise que lorsqu’il doit faire un polar. Ça tombe bien, puisque Fulltime Killer est un polar matiné d’action, avec un grand casting, un côté parfois second degré et pas mal de références savoureuses. Alors oui, bien entendu, ce n’est pas aussi tendu et novateur que certains films, le métrage se faisant même par moment classique, mais ce n’est pas là une raison de bouder notre plaisir face à une telle œuvre. Se déroulant à la fois à Hong Kong, en Corée, Thaïlande et quelques autres pays d’Asie, le film nous propose de suivre un casting assez énorme. L’histoire en elle-même est très simple. Deux tueurs à gages, les meilleurs, se lancent un défi pour savoir finalement qui est le meilleur. Un flic d’Interpol est après eux, et pour ne pas arranger les choses, les deux tueurs se retrouvent avec une femme qu’ils aiment. Le souci, c’est qu’il s’agît de la même femme. Dans le fond, c’est classique oui, mais tellement bien amené et filmé que l’ensemble passe comme une lettre à la poste. Et c’est bien simple, autant Johnnie To que Wai Ka-Fai à la caméra où encore le trio d’acteurs principaux, tout le monde semble se faire plaisir ici, entre, HK oblige, scènes intimistes un peu sentimentales, gunfights, courses poursuites et autre.

Andy Lau (As Tears go By, God of Gamblers, Infernal Affairs, Firestorm) dans le rôle de Tok, le tueur, s’en donne à cœur joie. Cinéphile, prenant du plaisir à tuer, poseur (mais à un niveau jamais vu encore), il exécute chacun de ses contrats, même les plus risqués, avec joie. Il connaît le cinéma d’action sur le bout des doigts, allant jusque porter des masques de président comme dans Point Break ou encore à citer Alain Delon dans le rôle d’un tueur (Le Samouraï de Melville donc). Il se fait plaisir à chaque instant, et nous fait plaisir aussi. Face à lui, Sorimachi Takashi (GTO) dans le rôle de O, l’opposé de Tok, un tueur méticuleux, qui ne parle pas, vit seul, ne se donne pas en spectacle. Un rôle de tueur bien plus classique dans la lignée de tous ces tueurs solitaires que l’on connait. Et pour compléter l’histoire, on leur colle dans les pattes un flic d’Interpol à leurs trousses, plongé en permanence dans le travail, joué par l’immense Simon Yam qu’on ne présente plus (Une Balle dans la Tête, Full Contact, PTU, SPL), qui trouve ici comme souvent un grand rôle. Des personnages simples, une intrigue simple (non dénuée d’incohérences il est vrai, comme lors du premier contrat de O, où il exécute tout simplement sa cible sur le quai d’une gare à visage découvert) pour un spectacle souvent jouissif.

Car oui, Johnnie To et Wai Ka-Fai maîtrisent le genre, on le sait depuis le temps, et ils nous livrent ici une réalisation stylée et maîtrisée à tous les instants, que ce soit lors des gunfights ou des autres scènes, sans oublier de mettre un peu d’humour dans tout ça, avec le personnage de Tok bien entendu. Il fallait bien ça pour contrebalancer un scénario bien mené mais absolument pas original. C’est donc très soigné, et le duo de réalisateurs nous délivre la marchandise attendue. On pourra toujours se plaindre en pensant que Johnnie To a livré mieux, que ce soit en action qu’en terme d’histoire, mais l’ensemble est suffisamment rythmé et explosif pour divertir sur toute la lignée, malgré quelques changements de direction, voir des changements de point de vue qui ne plairont probablement pas à tous, tous comme le côté peu sérieux et référentiel de certaines séquences et le surjeu de Andy Lau. Fulltime Killer n’a jamais eu l’ambition de renouveler le genre ou bien d’être parfait à tous les niveaux, mais de divertir tout en livrant un produit carré et sérieux dans sa mise en boite, et de ce côté, il l’est assurément.

Les plus

Andy Lau en roue libre

Très belle mise en scène

Les gunfights

Les moins

Quelques incohérences

Des directions parfois étranges

 

En bref : Non dénué de défauts, la Milkyway livre ici un polar classique mais maitrisé et hautement divertissant.

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