Titre original : 葉問
2008 – Hong Kong
Genre : Arts Martiaux / Biographie
Durée : 1h46
Réalisation : Wilson Yip
Musique : Kawai Kenji
Scénario : Edmond Wong
Avec Donnie Yen, Simon Yam, Lynn Hung, Gordon Lam, Fan Siu-Wong, Xing Yu et Ikeuchi Hiroyuki
Synopsis : Film biographique sur la vie de Ip Man, un maître de Kung-Fu spécialisé dans le style Wing Chun et qui fut le maître de Bruce Lee. Dans les années 30, Ip Man vit à Foshan dans le sud de la Chine, lors de l’occupation japonaise. Face à ses indéniables talents en matière d’arts martiaux, les japonais lui demandent d’entraîner les soldats, ce qu’il refuse catégoriquement. Il va alors devoir lutter pour sa survie.
Réalisé en 2008, IP Man est le premier film traitant du maître, IP Man, celui qui a entrainé Bruce Lee, le premier d’une longue série (jusqu’au récent IP Man The Final Fight avec Anthony Wong, en passant par The Grandmaster de Wong Kar-Wai). Mais le métrage marque aussi la quatrième collaboration entre Wilson Yip et Donnie Yen. Et de prime abord, les voir collaborer une nouvelle fois ensembles faisait peur, puisque passé le choc SPL en 2005, mix entre le polar sombre d’antan et le film de kung fu sec et violent, le reste n’est pas resté gravé dans les mémoires. Entre le ridicule et parfois bien chiant Dragon Tiger Gate et le chiant jusqu’à son final jouissif Flash Point, leurs films n’attiraient plus l’attention. Puis vint IP Man, film historique et surtout film travaillé, intéressant et aux combats géniaux. Plutôt que de nous fournir l’habituel Donnie Yen show, Wilson Yip soigne son œuvre, que ce soit dans son intrigue (connue et classique certes) que dans ses combats. IP Man nous raconte donc une partie de la vie du maître, avant la guerre, puis pendant celle-ci. La première partie nous montre le personnage, heureux, vivant avec sa femme et son fils, ayant une école d’arts martiaux. Le métrage nous présente donc le kung fu, sous une forme assez philosophique (mais pas aussi poussée que dans The Grandmaster), avec sa morale, la sagesse, l’honneur, la maitrise de soit, le respect d’autrui.
Et il faut avouer que la sauce prend immédiatement. La reconstitution d’époque est parfaitement réussie, entre les décors et les costumes, et les acteurs conviennent parfaitement à leur rôle. Donnie Yen n’a plus rien à prouver en tant qu’artiste martial (même si récemment, il faudra qu’il s’y remette car il enchaîne les navets ou nanars), mais en tant qu’acteur tout court, il nous livre une prestation très honnête, sans jamais en faire trop. Les différentes écoles du village veulent l’affronter, quand ce ne sont pas des étrangers, juste pour prouver qui est le meilleur. Le métrage n’est pas dénué d’humour, et les chorégraphies des combats fonctionnent à merveille, sans jamais en faire trop, et utilisant les filins avec modération (ce que la suite ne fera pas vraiment). On retrouvera aux côtés de Donnie Yen son ami Simon Yam, déjà présent à ses côtés dans SPL et ce jusqu’au récent Iceman 3D. Wilson Yip livre une mise en scène travaillée, mettant les décors en avant, et filmant les combats de manière à les rendre divertissant tout en étant travaillés, lisibles.
Dans la seconde partie, c’est la guerre, l’invasion de la Chine par les Japonais. Le réalisateur parvient alors à livrer des scènes impressionnantes et même parfois touchantes, comme lorsque le peuple part affronter dans des combats des Japonais afin de recevoir, en cas de victoire, de la nourriture. Si le portrait fait des Japonais est comme toujours stéréotypés dans ce genre de films (ils sont très très méchants, comme dans Legend of the Fist, toujours avec Donnie Yen), l’ensemble passe comme une lettre à la poste, puisque le personnage du général joué par Ikeuchi Hiroyuki reste néanmoins travaillé (contrairement au sous fifre, énervant et non développé en dehors de son côté stéréotypé), et possède une vraie présence à l’écran. Les combats deviennent dans cette partie plus rapides, plus vifs, mais également plus violents, puisque le but, la finalité des combats, n’est plus le même. Ce n’est plus pour l’honneur ou la reconnaissance que IP Man se bat, mais bel et bien pour la survie, pour ne pas être rabaissé par l’envahisseur. Vous l’avez comprit, si on n’échappe comme toujours pas à quelques facilités ou à quelques gros stéréotypes, IP Man reste un grand moment de cinéma d’arts martiaux, un film plaisant, parfois malin, parfois impressionnant dans sa mise en image et dans ses combats. Une réussite.
Les plus
Donnie Yen sobre
Les combats impressionnants
L’histoire intéressante
La reconstitution d’époque
Les moins
Quelques stéréotypes
En bref : Donnie Yen retrouve Wilson Yip après quelques ratages et livrent un excellent film sur une partie de la vie du maître IP Man. Un grand film !