1999
Studio : Iguana Teeside
Editeur : Acclaim
Genre : Action / Aventures
Multijoueur : Non
Joué et testé sur : Nintendo 64
Existe sur : Playstation, Nintendo 64, Dreamcast, PC
Synopsis : Vous êtes Shadow Man et avez la capacité de passer du monde des vivants au monde des morts en un claquement de doigts. Guidé par une sorcière vaudou suite à la mort de sa famille, il va devoir aller dans l’autre monde pour mettre fin au règne des cinq !
Sorti à la fois sur PC et sur toutes les consoles de l’époque, chez Sony, Sega et Nintendo, Shadow Man est un jeu adapté d’une bande dessinée Américaine. Le jeu nous arrive en 1999, et si dans ses grandes lignes et dans son gameplay, le jeu prend des allures de Tomb Raider glauque, avec son lot d’action et de phases de plateforme, son univers, très glauque, ainsi que ses différents personnages à la personnalité dérangeante et perturbée le ramène dans le genre horrifique dés les premiers instants. L’aventure commence en Louisiane, où l’on prend le contrôle de Mike dans le monde réel. Un court premier niveau faisant office d’introduction afin que l’on se familiarise avec les commandes du jeu, basiques. Sauter, tirer, se tenir à un rebord, nager. Du classique. Dans un monde en 3D intégrale, il va falloir évoluer dans les niveaux en tuant tous les ennemis, et en sautant, courant, actionnant des interrupteurs pour ouvrir des portes, éviter des pièges. Du pur Tomb Raider dans le fond, surtout que, il faut bien l’avouer, si le jeu ressemble dans ses mécaniques de gameplay à du Tomb Raider, il en récupère pas mal de défauts également, notamment une maniabilité peu précise, un personnage totalement rigide, et surtout une caméra qui devient parfois folle dans les endroits les plus étroits. Et comme le jeu est souvent constitué d’étroits couloirs, autant dans le monde des vivants que dans le monde des morts, on va se retrouver à pester très souvent après notre pauvre personnage. Alors si au milieu de tout ça, on rajoute parfois des phases où il faudra sauter de plate-forme en plate-forme et que celles-ci sont petites et bien en hauteur (et donc que l’échec nous fait recommencer tout en bas), on peste. Si l’on rajoute que dès le premier niveau, il faudra un temps d’adaptation pour bien viser avec une arme, locker un ennemi (et parfois, ceux-ci sont volants), et que certains chemins ne coulent pas de source, vu que nous sommes encore dans les premières années de la 3D intégrale, on peste encore.
Oui, dans la forme, même si c’était beau à l’époque, Shadow Man se récupère tous les défauts inhérents du genre, et du mix de genre. Les sauts en 3D intégrale, les espaces clots mal gérés par la caméra… Heureusement, Shadow Man veut innocer et propose dans le fond par contre quelque chose de bien plus intéressant, si l’on accepte ces défauts. Car oui, nous sommes ici en 1999, et Iguana Teeside, à l’exception des défauts cités plus haut, s’en sort au final plutôt bien. Les graphismes, bien qu’un peu cubiques et surtout pixelisés aujourd’hui, sont de très bonne qualité, jouant à merveille sur les différentes couleurs pour donner des environnements variés et surtout très opposés en fonction de là où le jeu se déroule, à savoir donc dans notre monde, ou dans le monde des morts. Sur Terre, nous aurons la Louisiane, avec ses tons chauds, moites, alors que les autres lieux se font beaucoup plus ternes, sans espoirs, à l’image de la prison ou encore des souterrains Londoniens. Dans l’autre monde, immédiatement, tout est différent, le ciel est au choix vert ou orange, l’eau est rouge sang, de la lave s’écoule et entoure de nombreux niveaux, le métal rouillé est partout, au sol, sur les murs, le plafond. Oui, visuellement, Shadow Man a de la gueule. Pour finir néamoins sur la forme, on pourra également signaler l’ambiance sonore et musicale, excellente, glauque au possible et donnant vie à cet univers étrange. En fait, c’est simple, Shadow Man est très représentatif de son époque dans la qualité de ces graphismes, et surtout dans sa maniabilité vis-à-vis de la 3D, mais essayait clairement de nouvelles choses en terme d’ambiance. Ce qui est du coup très surprenant vu que le jeu eu droit à sa sortie sur Nintendo 64, entre un Legend of Zelda et un Banjo Kazooie. Soit oui, un jeu beaucoup plus adulte dans ses thèmes et son orientation visuelle. C’est d’ailleurs cette version que j’aurais testé. Mais la version Playstation ne doit pas être bien différente.
Mais donc, venons en à ce que Shadow Man fait le mieux, à savoir son univers, et donc le fond du jeu en lui-même, plus que la forme. L’univers est vaste, à tous les niveaux. Si les différents niveaux explorés ne sont en fait que des couloirs ou des lieux qui semblent vastes mais ne sont en réalité que des petites zones fermées, chaque lieu à ses vraies caractéristiques, ses choix graphiques, de couleurs, son ambiance sonore bien à lui. C’est varié, c’est grand même si les lieux sont fermés, et l’aventure étant longue, vous allez déambuler longtemps. Car à l’image de Super Mario 64 (mais dans un genre bien différent hein), Shadow Man nous offre la possibilité de récupérer des âmes noires, et celles-ci sont très nombreuses. Et comme pour Super Mario 64, s’il n’est pas nécessaire d’avoir toutes les âmes pour clore le jeu, elles sont néanmoins là, néanmoins utiles (pour augmenter notre barre de vie, ou la puissance de notre arme aussi), et sont au nombre de… 120 ! 120 âmes noires dispercées autant dans le monde des vivants que dans le monde des morts. Et si la majeure partie de l’aventure se déroule dans le monde des morts, le joueur découvrira souvent des portails le menant dans le monde des vivants pour accomplir sa vraie mission, à savoir vaincre 5 tueurs en série. Et chaque niveau aura ses ennemis. Des zombies décapités dans une prison, des chiens en Louisiane (mais pas de chiens zombies), des créatures volantes et autres monstres difformes dans le monde des morts, et même des crocodiles. Heureusement que notre arme a droit à des minitions infinies, dans les deux mondes (le tir pourra être chargé dans le monde des morts).
Shadow Man sait se faire varier. Peut-être trop, car entre les différentes zones, nombreuses, à l’aspect souvent labyrinthique, et séparées par de longs couloirs aux allures de labyrinthes également, on s’y perds ! Pour que l’on s’y retrouve un peu plus dans les niveaux, Acclaim, l’éditeur, aura eu la bonne idée de nous fournir avec la notice une carte. Excellente initiative, puisque pour accéder aux différents niveaux, il faudra se balader dans de longs tunnels. Bien entendu, il arrivera tout de même que l’on cherche sa route, et ce à plusieurs reprises. Et parfois, une porte nous bloquera la route, porte qui ne s’ouvrira pas car nous demandant 70 âmes noires, alors que nous n’en avons que 69…
Les nombreux niveaux seront toujours glauques, et on se retrouvera dans des lieux particuliers dans le monde réel en utilisant des portails afin d’éliminer 5 tueurs en série, dont Jack l’éventreur lui-même. Ces affrontements seront souvent épiques, et certains niveaux vont même jusqu’à nous offrir des clins d’œil aux films de genre (comme Le Loup-Garou de Londres lorsque l’on déambule dans le métro Londonien). Ces niveaux sont d’ailleurs sans doute le gros point fort du titre, et on en vient à regretter qu’ils soient si rares. Alors oui, Shadow Man a beaucoup de défauts, mais propose une aventure mature, adulte, et surtout une aventure longue. Frustrante par moment il est vrai, surtout vers la fin où récupérer les dernières âmes noires ne sera pas une simple affaire. En gros, si l’on y adhère, on pestera au début sur la caméra, la maniabilité et les bugs de collisions, avant d’être séduits, de savourer le jeu, et de pester sur la fin face aux quelques éléments restants à récupérer. Mais si ses défauts vous font peur, ainsi que l’âge du titre, je vous conseille l’ost, glauque à souhait.
Les plus
Très glauque
Un jeu très long
Un univers beau et travaillé
Les boss
Les moins
Maniabilité imprécise
Caméra exigeante
Des niveaux parfois trop labyrinthiques
En bref : Shadow Man possède un univers très glauque et intéressant, et en plus s’avère très long. Tout n’est pas parfait, loin de là, mais si l’on rentre dans l’aventure, elle vaut le détour.