Life is Strange épisode 1 (2015 – Aventures – Playstation 4)

LIFE IS STRANGE ÉPISODE 1

2015
Studio : DontNod Entertainment
Editeur : Square Enix
Genre : Enquête et Choix
Multijoueur : Non
Joué et testé sur : Playstation 4
Existe sur : Playstation 3, Playstation 4, XBox 360, XBox One, PC

Synopsis : Max Caulfield, une étudiante de photographie dans un campus d’Oregon, découvre qu’elle a la faculté de revenir dans le temps sur de courtes périodes, lui permettant de revenir sur les choix cornéliens de son aventure. Elle s’intéresse par la suite à la disparition d’une autre étudiante et retrouve son ami d’enfance, Chloe Price.

DontNod Entertainment, au départ, c’est un minuscule petit studio français situé sur Paris. On leur doit dans un premier temps le jeu Remember Me, édité par Capcom en 2013, alors que le développement débuta en 2008. Prévu pour être une exclu PS3, Sony délaissa le projet avant la reprise par Capcom, ce qui permit au jeu de voir le jour (et ce jeu, je l’ai presque détesté). Life is Strange, leur second jeu, aurait pu passer inaperçu, voir ne jamais sortir, sans l’aide encore une fois d’un éditeur connu : Square Enix. Et en ce 30 Janvier 2014, voilà que le jeu débarque, en dématérialisé uniquement. Alors, que vaut le nouveau bébé de DontNod Entertainment ? Et bien il souffle le chaud et le froid, tout en se révélant intéressant. Prévu pour être découpé en 5 épisodes, c’est donc ici le premier épisode qui débarque, le second ne devant apparaître que dans 6 semaines. Oui, six longues semaines. Le souci d’un tel découpage, c’est que lorsque l’on commence à rentrer dans l’ambiance, dans le jeu, et bien, c’est déjà finit et il va falloir attendre pour se replonger dans l’univers.

Life is Strange nous met dans la peau d’une jeune lycéenne, Max Caulfield, intelligente, timide, réservée, qui revient dans sa ville natale après cinq longues années d’absence pour poursuivre des études de photographie. Et dès le début de l’aventure, après quelques déambulations, le jeu nous met en pleine face sa capacité spéciale : celle de remonter le temps de quelques instants afin de changer ses choix et actions. Un concept intéressant, mais qu’est ce que DontNod en a fait ? Dans les faits, Life is Strange se présente plutôt comme un film interactif. On avance, on observe autour de nous, on ramasse des objets, et on parle à des gens en faisant des choix. Puis si nos choix ne nous plaisent pas, on retourne en arrière et on tente une autre option. Fort heureusement, le maniement de Max est plutôt simple, et on est très loin du maniement assez hasardeux de Heavy Rain (oui je ne vais jamais m’en remettre du fait de maintenir une touche pour marcher tout en poussant le stick pour choisir la direction, et de ses trop nombreux QTE). Ici, Max se manie comme n’importe quelque personnage de jeu d’aventure (sauf qu’elle ne saute pas ni rien), et en approchant d’un objet important, on appuie sur un bouton. Triangle pour regarder, X pour une action, et carré pour prendre une photo.

Premier point en commençant l’aventure, Life is Strange ne se fait pas extrêmement beau, loin de là. Si les décors sont soignés et que le sens du détail est bien présent, en soit, ce n’est pas top, les personnages et leur visage manquant de finesse, les lèvres manquent de mouvements lors des dialogues (ce qui apporte un effet étrange si on y prête trop attention). Mais DontNod se focalise bien plus sur le sens du détail et l’ambiance qu’ils veulent créer, et de ce côté, c’est une réussite. Ce premier épisode nous montre surtout l’école, le dortoir, puis la maison de notre meilleure amie, et l’ensemble regorge de petits détails pour donner vie à tout ça. L’ambiance quand à elle nous rappelle des petits films indé comme par exemple Brick pour le côté lycée qui a ses secrets et l’enquête et Donnie Darko pour l’asepct retour dans le temps. On notera par ailleurs de nombreux hommages à des films de genre, entre notre meilleur ami qui nous demande de regarder des films comme Cannibal Holocaust ou Nekromantic (oui oui) ou encore en voyant le mot Redrum écrit à côté de la chambre 217 du dortoir !

S’il est encore trop tôt pour parler du scénario, tant ce premier épisode fait office de long prologue et nous offre de nombreuses pistes dont on ne connait pas encore l’aboutissement, on remarquera que les choix multiples pouvant changer le cours des choses sont nombreux, très nombreux. On pourra dans certains cas faire jusqu’à quatre choix différents, qui pourront modifier la suite de l’aventure et nous mettre des personnages à dos. À voir ce que la suite de l’aventure en fera, mais si le studio pousse le concept loin, cela pourrait être intéressant et amener de nombreux moments alternatifs. En espérant que ces différences ne soient pas minimes (comme pour Beyond : Two Souls par exemple). En terme de durée de vie, ce premier épisode est de durée honnête, puisqu’en fonction de nos choix (pour ceux qui veulent tout essayer) et avec ces petits moments facultatifs (on pourra parler à de nombreux personnages, mais ce n’est pas obligatoire), on peut aussi bien torcher l’épisode en une heure que prendre son temps et explorer et y passer quatre heures. Le studio ajoute à tout cela 10 photos à prendre qui peuvent allonger la durée de vie, pour les collectionneurs, même si cela n’ajoute rien.

Alors, Life is Strange ? Justement, il est temps de parler des défauts. Car outre l’aspect graphique qui a certes un style mais est souvent bancal voir inégal, le jeu a d’autres défauts. En se voulant être une histoire sérieuse au lycée, on en vient au bout d’un moment à trouver les références envahissantes. Car placer de temps en temps une petite phrase pour faire « hey c’est comme chez Lynch », c’est fun, mais en mettre dans toutes les phrases, sur tous les murs, et ce jusqu’à toutes les plaques d’immatriculation du jeu, on finit par en rire et l’univers perds donc toute cohérence. Du coup oui, je serais plus parti chercher les références en m’amusant plutôt qu’à tout prendre au sérieux. Et ça, c’est dommage. D’un autre côté, le voyage dans le temps, le gros concept du jeu. Si l’on passera sous silence certaines incohérences (le temps rembobine, mais Max ne bouge pas, sauf que personne ne s’en inquiète du coup) car après tout, ce n’est qu’un jeu, il est dommage que le jeu parfois nous force à utiliser ce pouvoir pour avancer, et parfois non alors que ce serait bien utile. Ou pire, que l’on puisse le faire 50 fois sur le même dialogue pour tout tenter, ce qui retire donc toute notion d’échec, puisqu’en cas de résultat jugé mauvais, le joueur n’aura qu’à rembobiner pour tenter mieux. Malgré tout, l’ambiance reste sympathique, à voir ce que la suite de l’aventure réserve.

Les plus

Un concept intéressant

À la croisée de Brick et Donnie Darko

Max, un personnage attachant

Excellente ambiance et musique

Les moins

Pas toujours très beau

On rentre dedans puis… c’est la fin déjà

Trop de références

En bref : Un premier épisode prometteur et finalement assez prenant, avec une petite ambiance nostalgique et calme, avec ces mystères et personnages douteux. Si en soit on prend du plaisir à découvrir Max, son don et ses amis, on espère que DontNod ne va pas se planter en limitant les conséquences de nos choix.

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