MAPS TO THE STARS de David Cronenberg (2014)

MAPS TO THE STARS

Titre original : Maps to the Stars
2014 – Canada
Genre : Drame
Durée : 1h52
Réalisation : David Cronenberg
Musique : Howard Shore
Scénario : Bruce Wagner

Avec Julianne Moore, Mia Wasikowska, Evan Bird, John Cusack, Robert Pattinson, Olivia Williams et Sarah Gadon

Synopsis : A Hollywood, Stafford Weiss est un psychothérapeute et coach particulier ayant construit sa fortune et sa réputation grâce à des livres de développement personnel. Sa femme, Christina Weiss, est manager de leur fils de treize ans, Benjie Weiss, une star du cinéma pour adolescents, tout juste sorti de cure de désintoxication. Leur fille de dix-neuf ans, Agatha, vient juste quant à elle de sortir d’un hôpital psychiatrique en Floride. De retour à Los Angeles, elle va se lier d’amitié avec Jerome Fontana, un conducteur de limousine qui rêve de devenir une star de cinéma. Elle trouve un travail d’assistante personnelle pour Havana Segrand, une comédienne accro aux médicaments, dépressive et aussi cliente de son père. Son rêve est de reprendre le rôle qui a fait de sa mère une grande star et qui est décédée lors d’un tournage en 1976. Mais obsédée par le fantôme de sa mère qui la hante, elle va se perdre dans ce souhait vicieux.

Ce n’est un secret pour personne, cela fait plus de 10 ans que Cronenberg a changé son style. Après le cinéma fantastique auquel il a dit adieu en 1999 avec ExistenZ, il a signé avec A History of Violence et Les Promesses de l’Ombre d’intéressants polars, avant de plonger dans le drame réaliste, un peu à la manière de Spider en 2002. A Dangerous Method et Cosmopolis avaient beaucoup déçus, alors qu’ils restent de très beaux morceaux de cinéma. Avec Maps to the Stars, Cronenberg se lance dans un projet qui avait tout pour être un projet en or dans ses mains, mais qui en même temps, arrive quelque peu en retard. En effet, la vision d’Hollywood, les coups dans le dos, l’hypocrisie du milieu, ce n’est pas nouveau, on le sait depuis longtemps et pas mal de films traitent du sujet. Mais comme dit, entre les mains de Cronenberg, cela pouvait donner quelque chose d’intéressant. Pour le métrage, il s’intéresse notamment à une famille. Le père est guérisseur de stars (John Cusack, toujours excellent), la mère (Olivia Williams) s’occupe de gérer la carrière d’acteur de leur jeune fils déjà toxico (Evan Bird, détestable et donc parfait dans son rôle) tandis que leur fille ainée, après un long temps loin de la famille suite à un incendie provoqué par sa faute (Mia Wasikovska) revient en travaillant pour une actrice has been (Julianne Moore), guérie par son père.

Dans cette chronique familiale à Hollywood, Cronenberg ajoute le rôle du chauffeur qui rêve de venir acteur, joué par Robert Pattinson, qui avait prouvé qu’il savait jouer dans Cosmopolis justement. Bref, un bon sujet, Cronenberg à la mise en scène, et de très bons acteurs, le cocktail parfait. Alors pourquoi Maps to the Stars, sans être réellement mauvais, déçoit amèrement et laisse un souvenir destiné à s’évaporer rapidement ? Premier point, que l’on se doutait déjà au vu du sujet, il ne raconte rien de nouveau. Au lieu de tenter de donner un regard différent ou de retrouver son côté fonceur de ses débuts, Cronenberg se contente juste de filmer (proprement il est vrai) une histoire qui n’est pas des plus palpitantes. Pire, les personnages peuplant le métrage ne s’avèrent être que des caricatures déjà vues ailleurs. Chacun des acteurs fait proprement son travail, Julianne Moore et John Cusack en tête, mais l’ensemble sonne tellement classique et calculé d’avance que la sauce ne prend jamais véritablement. Quelques scènes parviennent à sortir du lot, et nous rappellent bien que c’est Cronenberg à la mise en scène, comme la scène des toilettes entre Evan Bird et un autre acteur, la scène de sodomie à l’arrière de la limousine, ou l’irruption du fantastique dans le récit avec l’apparition de fantômes, mais c’est bien peu.

Et ces fantômes, ils posent également un souci. Si Julianne Moore voit sa défunte mère (Sarah Gadon, vue dans Cosmopolis et Antiviral) et que tout cela est justifié dans l’histoire par un traumatisme, pourquoi Evan Bird verra lui aussi à son tour des fantômes ? Certains éléments intéressants viennent se greffer au récit mais malheureusement ne trouvent pas toujours de justification. Maps to the Stars souffre bel et bien de son manque de surprises, de son manque d’innovation et de son parcours tracé d’avance et jonché de clichés. L’emballage est sérieux et joli, très froid, voir clinique par moment. Et lorsque Cronenberg s’amuse avec les flammes (incendie, tout ça), c’est pour nous balancer à la figure des CGI plutôt honteux. Quelques bonnes choses, d’autres beaucoup moins bonnes, un film totalement regardable, mais une grosse déception pour ma part.

Les plus

De très bons acteurs

Quelques rares scènes marquantes

Une mise en scène propre

Les moins

Un propos peu inventif

Quelques intrigues non justifiées

Rien d’innovant ou d’exceptionnel 

En bref : Cronenberg poursuit sa carrière dans le drame après A Dangerous Method et Cosmopolis, et s’attaque à Hollywood. Dommage que malgré ses qualités, Maps to the Stars ne raconte rien de vraiment original ni prenant.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *