Titre original: Tusk
2014 – Etats Unis
Genre : Horreur
Durée : 1h41
Réalisation : Kevin Smith
Musique : Christopher Drake
Scénario : Kevin Smith
Avec Michael Parks, Justin Long, Genesis Rodriguez, Haley Joel Osment, Johnny Depp et Ralph Garman
Synopsis : Wallace, un célèbre podcaster américain se rend au Canada pour interviewer un homme s’était coupé la jambe sur une vidéo. Malheureusement, le jeune homme s’est suicidé, et en quête d’un nouveau sujet, Wallace se rend dans la maison d’un vieil homme fasciné par les morses…
Célèbre réalisateur, scénariste et podcaster, Kevin Smith est néanmoins à part, et surtout connu pour son humour noir. Après avoir livré en 2011 un Red State sérieux qui égratignait la religion et surtout les sectes, en dirigeant un Michael Parks (Une Nuit en Enfer) possédé par son rôle de psychopathe cultivé, les deux refont équipe en 2014 pour livrer Tusk, un projet étrange, à la frontière entre l’horreur et la comédie, en étant sans arrêt absurde et grotesque. Pour Michael Parks, c’est l’occasion de se retrouver encore une fois sur le devant de la scène avec un rôle assez similaire, un psychopathe total mais très cultivé, genre dans lequel il excelle. Bref, Tusk, c’est quoi ? Un film étrange, un film auquel le public n’est probablement pas préparé, à l’exception de ceux ayant suivis sa genèse via les podcasts de Kevin Smith et sur son twitter. Kevin Smith aura eu l’idée du film après qu’un de ses amis lui ai apporté une petite annonce, réelle, d’un vieil homme proposant de louer une chambre chez lui, à condition que son colocataire suivant accepte de porter deux heures par jour un costume de… morse. Étrange et insolite, et de cette petite annonce, Smith va nous livrer un film totalement barré, qui va passer avec une facilité déconcertante d’un genre à l’autre, mais pas toujours pour le meilleur. Explications !
Semblant débuter comme si Smith s’imaginait à la place de Justin Long (Die Hard 4, Jeepers Creepers), il place le jeune homme à la tête d’un célèbre podcast avec un de ses amis (Haley Joel Osment – Sixième Sens), podcast dans lequel ils se moquent ouvertement d’un peu tout, avec un humour parfois facile. Le jeune homme part alors pour le Canada. Quelques blagues plus tard, la rencontre entre les deux hommes a lieu. Et là, Tusk se montre sous un nouveau visage, les échanges entre les deux hommes sont fluides, une certaine tension et un certain malaise s’installe, sans pour autant tourner le dos à l’humour, puisque Wallace (Justin Long donc) sait se montrer cultivé également, mais préfère jouer l’abruti qui ne respecte rien. À la manière de Red State, Michael Parks se retrouve avec de longues tirades qu’il joue à la perfection. Et là, l’horreur débarque clairement, l’ambiance se fait lourde, pesante. Les choix de Kevin Smith amène l’œuvre à une frontière qu’il franchit sans cesse, puisque l’on peut rire d’une situation grotesque (un homme changé en morse) alors que celle-ci s’avère pourtant horrible.
Dans ce mix improbable faisant passer le spectateur d’une émotion à l’autre à la condition bien entendu qu’il y adhère, Kevin Smith saborde alors son métrage dans sa dernière demi-heure en ajoutant un nouveau personnage à son récit, un détective du Québec nommé Guy Lapointe et crédité au générique comme étant joué par… Guy Lapointe. En réalité, l’acteur sera rapidement reconnaissable, malgré le maquillage et autre, ainsi que l’accent, par quelques mimiques rappelant rapidement un autre personnage joué par le même acteur. Johnny Depp est démasqué (une de ses filles joue un petit rôle également), et pas de bol, son personnage uniquement basé sur un humour lourd et surtout sur les accents ne fonctionne pas, et ralentit considérablement le rythme du film, au point de rendre ces quelques moments insupportables, bien qu’entrecoupés d’éclairs de génie lorsque Michael Parks réapparaît à l’écran. Mais le mal est fait, et la dernière partie du métrage ne fonctionne pas pleinement la faute à ce personnage, voué à diviser le public encore plus que le concept du film lui-même.
Les plus
Michael Parks hallucinant
Entre comédie absurde et horreur grotesque
Une bonne tension par moment
La première heure
Les moins
Guy Lapointe, énervant, et bouffant toute la dernière demi-heure
En bref : Spécial, Tusk avait toutes les cartes en main pour être une grande œuvre, mais l’irruption d’un nouveau personnage lors de la dernière demi-heure vient abaisser le verdict final.
Je l’avais bien aimé ce film. Comme tu dis, parfois on ne sait pas si on doit rire, frissonner, ou rire avec cette pointe de honte car on rit du malheur des autres.
Le personnage du Québecois ne m’avait pas dérangé, de mémoire.
Film imparfait mais c’est aussi ce qui fait son charme, je trouve.
Et voilà que tu nous déterres mes articles qui datent de parfois plusieurs années !
Mais ça me rappelle de bons souvenirs tout ça, parfois ça donne envie de revoir des films appréciés mais que notre mémoire a un peu laissé tomber.
Mais rien à faire, rien que de penser à Guy Lapointe joué par Depp, ça me calme. Alors que j’aime le délire du film, ce qu’il tente, mais ce personnage, juste, non ! Après, à revoir, ça se trouve j’étais trop fixé dessus et en le revoyant, ça passera mieux, ou alors il ne sera pas aussi présent que dans mes souvenirs.