Titre original : Halloween 5: The Revenge of Michael Myers
1989 – Etats Unis
Genre : Slasher
Durée : 1h36
Réalisation : Dominique Othenin-Girard
Musique : Alan Howarth
Scénario : Dominique Othenin-Girard, Michael Jacobs et Shem Bitterman
Avec Donald Pleasence, Danielle Harris, Donald L. Shanks, Wendy Kaplan, Ellie Cornell et Jeffrey Landman
Synopsis : Un an après le dernier meurtre de Michael Myers, la jeune Jamie, en cure de sommeil, a la prémonition que Michael va encore frapper. D’ailleurs, sa demi-sœur Rachel est l’une des nouvelles victimes. Le docteur Loomis, persuadé que Michael Myers était mort, décide de repartir sur les traces du tueur. Il sait que la traque sera longue, et qu’en cette nuit d’halloween, les victimes seront nombreuses…
Alors qu’Halloween 3 ne mettait pas en scène Michael Myers et s’était soldé par un gigantesque échec, Moustapha Akkad, le producteur de la saga et détenteur des droits, met sur les rails un Halloween 4 en guise de retour aux sources, avec Michael Myers, et se déroulant des années après Halloween 2. Le succès fut au rendez-vous, et il faut bien avouer que le métrage était finalement un honnête slasher, bien que très loin des deux premiers opus. Akkad ne perd pas de temps et met directement en chantier une suite pour une sortie à Halloween 1989. Pas de temps à perdre, peu de temps pour écrire, peu de temps pour tourner, et si le résultat est catastrophique, aucune solution pour rattraper le coup. C’est au réalisateur Dominique Othenin-Girard que revient la difficile tâche de livrer une suite, en tant que scénariste et réalisateur. Et il y avait matière à creuser, puisque dans Halloween 4, Michael Myers semblait enfin périr, et c’était la jeune Jamie Lloyd (Danielle Harris) qui semblait reprendre le flambeau… Sauf qu’en fait, non, Halloween 5 balaye d’un revers de main tous les éléments le raccrochant à Halloween 4 dés les premiers instants, puis s’occupe par la suite des quelques personnages qui ne l’intéressent plus.
Malheureusement, en faisant ainsi, Halloween 5 débute mal en accumulant les erreurs de scénario, les erreurs de continuité, et les moments risibles à se crever les deux yeux. Michael Myers succombait face à des balles de fusil (normal, ça doit faire mal… un peu) à la fin du quatre dans un cimetière. Sauf qu’ici, il survit, et tombe dans un trou qui l’amène dans une rivière (oui, un trou dans un cimetière qui amène à une rivière en dessous…), où il est recueillit par un vieillard (oui…), puis va passer un an à dormir dans le coma chez ce vieillard (ouais…) avant de se réveiller la veille d’Halloween pour reprendre ces activités (ouais ben… ben ouais…). Oui bon, j’avais prévenu, en terme de scénario, de continuité et de ridicule, Halloween 5 fait fort.
Heureusement, on retrouve certains personnages, comme l’infatigable docteur Loomis (Donald Pleasence, que je préfèrerais citer pour New York 1997 et Prince des Ténèbres de John Dieu Carpenter), ou la nièce de Michael Myers avec la jeune Jamie (Danielle Harris, que l’on retrouvera dans les remake de Rob Zombie ou dans Hatchet 2 et 3), ou Rachel sa belle-sœur… sauf que non car le réalisateur s’en débarrasse au bout de 20 minutes, comme pour couper le cordon avec Halloween 4 et faire son film. Le carnage va continuer pendant une bonne heure et Halloween 5 ne se révèle être qu’un slasher, perdant ce qui faisait la force d’Halloween pour lorgner vers Vendredi 13, avec des meurtres à la fourche dans la grange où un couple s’apprête à faire des choses pas très catholiques…
Oui, ça ne vole pas haut, et le pire, c’est qu’en plus d’accumuler les erreurs, cet Halloween 5 n’est pas fou fou en matière de rythme, et se fait même très soft en matière de meurtre. Quitte à lorgner du côté de Vendredi 13, autant faire dans le slasher gore également pour divertir… Mais non ! Pire, le métrage nous balance souvent à la gueule des éléments dont le spectateur n’aura aucune réponse. Un homme en noir, un signe étrange sur le poignet de Michael Myers… Pourquoi ? Aucune idée, l’équipe elle même devait l’ignorer, et c’est le scénariste d’Halloween 6 qui aura du se casser la tête pour trouver un sens à toutes ces questions sans réponses quelques années plus tard. Oui, cet opus respire le film fait dans l’urgence la plus totale, un film fait pour ramasser un peu plus d’argent en surfant sur le succès surprise du précédent, un film qui n’a pas eu droit à une quelconque réflexion lors de sa mise en chantier, son tournage, son montage. Heureusement, malgré encore une fois quelques aberrances, le final du métrage parvient à rattraper quelque peu le carnage, avec quelques moments de tension bien trouvés lors d’une partie de cache-cache dans la demeure de Michael Myers (transformée en manoir… WTF !). Dommage encore une fois que dés qu’un moment fonctionne, le métrage replonge dans le ridicule l’instant suivant (Michael Myers qui verse une larme…). Oh et tant qu’on y est, ajoutons le masque pas franchement joli qu’il aborde tout le long du film… Chute libre pour la saga cet Halloween 5.
Les plus
Quelques moments de tension dans le final
Les moins
Le nouveau masque
Les nombreuses incohérences
Les moments WTF
Plus axé Vendredi 13 mais pourtant si soft
Ah le rythme…
En bref : Après un Halloween 4 sympathique comme slasher, la saga s’enfonce dans la nullité dés les premiers instants de ce nouvel opus.