Titre original : Cirkeln
2015 – Suède
Genre : Fantastique
Durée : 2h24
Réalisation : Levan Akin
Musique : Benny Andersson
Scénario : Levan Akin et Sara Bergmark Elfgren
Avec Josefin Asplund, Helena Engström, Miranda Frydman, Irma Von Platen, Hanna Asp, Leona Axelsen et Sverrir Gudnason
Synopsis : Un mal venu d’ailleurs arrive dans une petite ville suédoise, Engelsfors. Six jeunes filles ont été choisies pour lutter contre ce fléau. Ensemble, elles doivent surmonter leurs différences pour avoir une chance de sauver le monde.
Je ne connais pas bien le cinéma Suédois, mais je sais qu’ils peuvent faire de très belles choses, comme le film Morse (Let the Right One In), un film d’une beauté glaçante qui m’aura littéralement subjugué (oui oui !). Le Cercle des Jeunes Élues, de son titre original Cirkeln, est le premier film de Levan Akin que je vois. Il signe l’adaptation du roman du même nom, écrit par Sara Bergmark Elfgren (qui signe également avec le réalisateur le scénario du film) et Mats Strandberg, sorti en France par ailleurs. Je n’ai pas lu le roman donc je ne pourrais pas comparer, mais étant donné qu’un des deux auteurs se retrouve au scénario, et en voyant la durée du métrage de 2h24, je pense que l’ensemble reste assez fidèle. Bref, Cirkeln est un film Suédois qui nous parle de sorcières, en s’adressant à un public de jeunes adultes, tout en évitant la niaiserie des autres romans / films s’adressant aux jeunes adultes, venus eux des Etats Unis (oui Twilight, tu peux te sentir visé !). Clairement découpé en deux parties, la première se fait la plus passionnante, alors qu’il s’agira de la plus classique. À la manière de Ginger Snaps qui mettait en parallèle le passage à l’âge adulte et la transformation en loup garou, Cirkeln nous plonge dans un lycée d’une ville paumée de Suède pour nous présenter six jeunes femmes, devenant adultes. Ici, le passage à l’âge adulte coïncide avec l’éveil de leurs pouvoirs de sorcières. Les six personnages sont très bien détaillés, si bien que l’on peut facilement s’y identifier. On retrouve les différents stéréotypes, et le genre de personnes que l’on a pu soi-même croiser au lycée.
On aura la gothique extravertie, la timide un peu enrobée, l’intello, la fille populaire, celle qui a la réputation de coucher facilement. Tout est là, mais développé d’une manière à faire passer l’ensemble comme une lettre à la poste. Surtout qu’à intervalle régulier, le réalisateur nous propose des scènes à l’ambiance travaillée et extrêmement prenante, comme une lune rouge dans le ciel, qui sera le point de départ de l’histoire. Comme dit plus haut, les pouvoirs de ces six jeunes femmes vont se réveiller et elles vont tenter de maîtriser ceux-ci. Le réalisateur rend le tout très prenant malgré le rythme assez lent de l’ensemble, comme pour mieux nous impliquer aux côtés des différentes héroïnes aux pouvoirs variées. L’une d’elle pourra déplacer les objets, une autre pourra influencer les pensées des gens, une autre devenir pendant de courts instants invisibles. Pour maîtriser leurs pouvoirs, elles vont devoir travailler ensembles, apprendre à se connaître, s’aider. On pourra bien reprocher au métrage que l’univers magique (avec un conseil et tout ça) est assez sous exploité pour se focaliser uniquement sur nos six héroïnes, mais c’est également ce qui fait la force du métrage.
C’est malheureusement lorsque l’intrigue prend le pas sur le développement des personnages et qu’il faut faire bouger un peu tout ça que le métrage devient plus classique, tout en évitant de nous donner des heures d’explications. Oui, une prophétie plutôt vilaine va se réaliser, des meurtres maquillés en suicides ont lieu au lycée. Pourquoi ? Comment ? Les explications seront rares, mais pourtant, l’intrigue prend le pas, nos six apprenties vont devoir arrêter la prophétie. Fini le ton assez léger malgré des personnages développés au passé parfois grave (le tout est aidé par un score musical composé par Benny Andersson, le groupe ABBA, rien que ça), l’ensemble se prend beaucoup plus au sérieux et se fait surtout plus classique, avec quelques meurtres (soft) et quelques affrontements à coups de magie. C’est bien dommage, le tout se fait moins personnel, moins humain, moins intéressant par la même occasion, alors que jusque là le réalisateur nous montrait une vision humaine oui, mais différente surtout des sorcières, nuancée. Reste que le casting fait très efficacement le boulot, et que les effets spéciaux, plus nombreux dans la dernière partie, sont de bonne qualité.
Les plus
Des personnages attachants
Une excellente première heure et demi
La musique
Des images fortes
Les moins
La dernière heure, plus classique et sérieuse
Une conclusion décevante
En bref : Cirkeln commençait très bien, avec ses personnages intéressants, son rythme lent, son ambiance prenante et unique, mais devient plus classique et sans surprises sur la fin.