Titre original : Puratina Deta – Platina Data – プラチナデータ
2013 – Japon
Genre : Thriller
Durée : 2h14
Réalisation : Ôtomo Keishi
Musique : Sawano Hiroyuki
Scénario : Hamada Hideya d’après le roman de Higashino Keigo
Avec Ninomiya Kazunari, Toyokawa Etsushi, Suzuki Hinami, Namase Katsuhisa, Watanabe Anne et Mizuhara Kiko
Synopsis : Dans un futur proche, un système avancé de profilage d’ADN permettrait d’arrêter les criminels grâce à leur ADN répertorié dans une base de données. Ce système s’appelle Platinum Data. Kagura Ryuhei est un scientifique travaillant dans la police, dans le domaine d’analyse de l’ADN, et croit fermement à l’infaillibilité de ce système. Grâce à l’analyse de l’ADN trouvé sur la scène de crime, il peut reconstituer le profil physique et psychologique du criminel et identifier le coupable. Lorsque l’inventeur de ce système est retrouvé mort, la base de donnée identifie Kagura comme étant le meurtrier. Kagura devient alors suspect d’un meurtre qu’il n’a pas commis et décide de retrouver le véritable coupable…
Au départ, Platinum Data (ou Platina Data) était un roman qui paraissait petit à petit, depuis 2006, avec une parution complète en Juillet 2010. Il n’aura pas fallut attendre bien longtemps pour voir débarquer une adaptation cinématographique. Le risque de voir débarquer comme souvent un produit aseptisé était grand, mais c’était sans compter sur le choix de la Toho d’engager Ôtomo Keishi à la mise en scène, sortant tout juste de Ruroni Kenshin, dont il signa deux suites juste après ce Platinum Data. Pourtant, quand on regarde le casting, on trouve des têtes bien bankable, avec notamment dans le rôle du scientifique Ninomiya Kazunari, vu dans les deux adaptations de Gantz, ou encore Watanabe Anne, vue dans un paquet de drama et de téléfilm (on ne retiendra pas sa participation à Ninja Kids de Miike Takashi). Tout n’est pas à jeter bien entendu, puisque la plupart font le boulot demandé, et que l’on a également dans le rôle du flic qui ne lâche pas prise le vétéran Toyokawa Etsushi. Platinum Data se déroule dans un futur proche, à une heure où la police, pour retrouver un coupable, possède une base d’ADN pouvant les renseigner sur tous les renseignements possibles et imaginables sur une personne. Ses manies, son caractère, ses spécificités physiques et j’en passe. Le constat fait peur, surtout que l’on se doute que l’on finira bien par y arriver dans la vraie vie.
Si Platinum Data ne se fait pas franchement original au départ, et surtout qu’il fait pas mal penser à Minority Report, c’est avant tout la mise en scène de Ôtomo Keishi qui interpelle. Il met en scène un futur froid, et cela s’en retrouve jusque dans les couleurs employées. Les décors sont souvent en bétons, l’éclairage bleu clair ou vert. Et à l’exception forcément du système au cœur de l’histoire du métrage, il nous montre un futur tout à fait réaliste car très proche du monde dans lequel nous vivons. Des choix certes parfois faciles, mais plutôt intéressants et rendant plutôt bien à l’écran. Mais heureusement, au delà de cet aspect, Platinum Data ne perd pas de temps et démarre fort. L’inspecteur Asama Reiji se retrouve rapidement à enquêter sur un meurtrier étrange prélevant une côte sur ses victimes, et Kagura Ryuhei, le créateur du système d’analyse ADN, se retrouve suspecté lorsque le résultat d’un fragment d’ADN sur la scène du crime l’indique comme tueur. Classique, mais s’engage alors pendant la plus grande partie du métrage une course poursuite rondement menée. Les poursuites à proprement parlée sont rares mais bien filmées, longues et intenses.
Au nombre finalement de deux, dont une à pieds, elles tiennent en haleine, et cet aspect, combiné avec un scénario réservant quelques surprises, rendent le film divertissant. On passera donc facilement outre certains acteurs au jeu approximatif pour peu que l’on se prenne au jeu. Mais malheureusement, Platinum Data en fait trop, ou essaye sans doute de trop respecter le roman, et se fait trop long. Quand le scénario doit alors révéler le fin mot de l’histoire, il se mord la queue, entre révélations pas toujours habiles, et surtout une mise en image moins inspirée. Le temps se fait alors long, surtout que le final s’éternise, s’étendant bien plus que nécessaire (facile 20 ou 25 minutes), faisant alors décrocher le spectateur. C’est au final fort dommage car bien qu’imparfaite, la première heure et demi se faisait d’un bon niveau et montrait une certaine maîtrise visuelle d’un sujet pourtant déjà vu. Reste que le résultat final n’est pas du tout déshonorant, et que le film remplit son contrat de pur divertissement.
Les plus
Ambiance froide bien trouvée
De bonnes courses poursuites
Une histoire simple mais qui intéresse
Les moins
Un peu trop long
Final raté qui s’éternise
En bref : Imparfait, Platinum Data divertit et intéresse la majeure partie du temps, mais le scénario s’étire alors en dernière partie, rendant son final très décevant.