Titre original : Turbo Kid
2015 – Canada / Nouvelle Zélande
Genre : Délire d’exploitation
Durée : 1h35
Réalisation : François Simard, Anouk Whissell et Yoann-Karl Whissell
Musique : Le Matos
Scénario : François Simard, Anouk Whissell et Yoann-Karl Whissell
Avec Munro Chambers, Laurence Leboeuf, Michael Ironside, Edwin Wright, Aaron Jeffery, Romano Orzari et Orphée Ladouceur
Synopsis : Dans le futur de 1997, la terre a été dévastée. Le Kid est un jeune garçon tentant de survivre dans cet environnement en ruine, fouillant les ordures pour revendre ce qu’il trouve contre de l’eau. Mais le jour où il rencontre Apple, sa vie change, surtout qu’elle se fait rapidement enlever par Zeus, un terrible martyre local.
Depuis le lancement de Grindhouse par Robert Rodriguez et Quentin Tarantino, nombreuses sont les productions voulant jouer sur le côté nostalgique des spectateurs. Des produits rétros, marqués par des hommages, tournés pour une bouchée de pain. Parfois, ça se plante carrément (Manborg), et parfois, l’hommage est totalement jouissif. On pense par exemple à Hobo With a Shotgun de Jason Eisener, au départ une fausse bande annonce, devenue un long métrage. Turbo Kid, c’est le même délire, la même processus créatif. Au départ un court métrage (T for Turbo en 2011) réalisé à six mains, les trois créateurs reviennent en 2015 pour nous livrer avec un budget ridicule mais un amour certain pour ce qu’ils font et des idées à revendre un long métrage. Surprise, Jason Eisener produit, Michael Ironside rejoint la bande pour faire le bad guy, chose qu’il fait si bien depuis les années 80 (Total Recall, Scanners), et le film se fait jouissif, mais également intéressant et par moment presque touchant. Le métrage nous emmène dans un futur post apocalyptique (oui, Mad Max) de 1997 (New York 1997). Un jeune garçon dont on ignorera toujours le nom (Munro Chambers) traverse les terres désolées (Mad Max encore) en fouillant les ordures, y trouvant de quoi marchander de l’eau chez un commerçant local. La première demi-heure prend clairement son temps, un peu à la manière d’Hobo with a Shotgun, pour nous présenter ses personnages et ainsi ajouter un fond à son histoire, et ne pas en faire qu’un film référencé mais creux.
Rapidement, le jeune homme rencontre lors d’une de ses sorties la jeune Apple (Laurence Leboeuf) et va devoir continuer son aventure bon gré mal gré avec elle, la jeune femme ne le lâchant pas d’une semelle. La première grosse surprise du métrage, c’est l’alchimie entre ses deux personnages. Leur relation fonctionne à merveille, Munro Chambers est parfait en jeune homme timide et solitaire, tandis que Laurence Leboeuf en fait des tonnes en jeune femme excentrique toujours avec son grand sourire et ses réactions space, rendant le tout rapidement irrésistible. Les voir évoluer est un plaisir, et les réalisateurs en sont clairement conscients, prenant leurs temps pour les développer avant d’amener l’action et le délire super héros gore au métrage. Lorsque ça démarre vraiment, avec l’arrivée sur le devant de la scène de nouveaux personnages tels que Zeus (Michael Ironside, la classe) et Frederic (Aaron Jeffery) le cowboy, le délire référentiel se fait plus fort, le rythme s’emballe, le sang coule à flot (une main coupée, et on perd 3 litres), et le titre prend tout son sens avec Munro Chambers trouvant le costume de Turbo Rider et décidant de devenir un super héros. On pense aux récents Kick-Ass, et si le budget n’est clairement pas le même, la dose de fun est identique.
Ça tranche, ça découpe, les répliques cultes fusent (« J’adore les ordures ! »), les hommages se font toujours plus nombreux (la barre de vie avec des cœurs façon vieux Zelda), la musique se fait encore plus présente et totalement rétro (magnifique OST de Le Matos), et on se croirait revenu dans les années 80. Alors certes, Turbo Kid n’est pas parfait, il faut probablement bien connaître le genre auquel il rend hommage pour le savourer pleinement, son côté cheap, bien qu’excusé par le genre même (le post apo, donc oui, on a souvent des décors vides et désolés), pourra également en déranger certains. Sans doute aussi que le métrage se fait un poil trop long au final (peut-être les flashbacks de trop), ou que son final tente d’en faire trop, mais pourtant, on s’éclate malgré tout, face à des idées monstres à la minute qui nous brossent dans le sens du poil. Quand il faut faire rire, le métrage y parvient, quand il faut faire monter la sauce, la musique sait y faire, le gore est bien présent, débridé et fun, et il ajoute même des personnages assez touchants avec le Kid et Apple. Des délires comme ça, j’en veux bien beaucoup plus souvent.
Les plus
Du fun
La musique
Le duo de personnages principaux
Ça tâche sévère
Michael Ironside en méchant
Les moins
Le côté cheap ne plaira pas à tous
Sans doute un poil trop long
En bref : Nouveau délire nostalgique, Turbo Kid remplit totalement son contrat de divertissement fun. Dieu que ça fait du bien !