Titre original : The tripper
2006 – Etats Unis
Genre : Slasher
Durée : 1h37
Réalisation : David Arquette
Musique : Jimmy Haun
Scénario : David Arquette et Joe Harris
Avec Thomas Jane, Lukas Haas, Ben Gardiner, Paul Reubens, Balthazar Getty et David Arquette
Synopsis : Un groupe d’amis se rend à un concert très proche dans l’esprit de Woodstock pour se retrouver finalement confronté sur place à une serial killer bien décidé à achever ce qu’il a commencé des années plus tôt…
Après avoir été acteur dans plusieurs films de genre, notamment la trilogie Scream et l’excellent Vorace, David Arquette passe enfin à la réalisation de son propre slasher avec The Tripper. À l’annonce de ce projet et des critiques fortes élogieuses qui circulaient un peu partout, on ne pouvait que jubiler devant la sortie prochaine du métrage. Un tueur avec un masque de Ronald Reagan fait un gros carnage lors d’un rassemblement de hippies pour un concert. Reagan, on le sait, a toujours détesté les hippies, tenant souvent des propos négatif à leur égard. On s’attend donc à un bon gros slasher pas vraiment prise de tête où ça va défourailler un max. Ce ne sera malheureusement qu’en partie le cas, puisque la première heure se révèlera plutôt être longue, mais toute de même amusante, à défaut d’être jouissive, introduction mise à part. Dans celle-ci, se déroulant de nombreuses années avant, nous pouvons voir un petit garçon dont la mère est malade et le père se fait embarquer par la police suite à une dispute avec des hippies décidant de protéger une forêt. Le petit s’arme d’une tronçonneuse et va tout simplement venger son père. Bien que tout cela semble quelque peu censuré, il s’agît d’une excellente entrée en la matière, aussi inattendue que jouissive. Mais tout va retomber à plat dés la séquence suivante, de nos jours, ou Arquette nous invite à suivre une bande de jeunes voyageant à bord d’une camionnette avec un bon paquet de drogues (acide, beuh et j’en passe) afin de se rendre à un fameux concert dans une petite ville paumée. Arquette s’attarde sur tous ces personnages stéréotypés, et s’il parvient tout de même à faire rire le spectateur et à véhiculer une bonne humeur, on pouvait s’attendre à plus. Puisque finalement, dans la première heure, il ne se passera rien d’extraordinaire. Les jeunes roulent sur la route, rencontrent des pèquenots (dont l’un d’eux est joué par David Arquette), on revient sur le passé de certains personnages, histoire de nous faire comprendre qui va survivre, et une fois arrivés dans la ville, c’est cette fois-ci plusieurs habitants qui nous sont dévoilés, notamment le maire, le shérif et l’organisateur du concert.
Des personnages tous plus stéréotypés les uns que les autres, mais les acteurs s’en sortent plutôt bien dans leur rôle, et Arquette assure à la mise en scène, rendant le tout agréable à défaut d’être véritablement prenant. Entre deux dialogues, nous avons droit à quelques blagues potaches touchant parfois au but, et nos jeunes gens arrivent dans la ville, et certaines personnes ne sont pas là pour leur souhaiter la bienvenue, un arbre coupé volontairement manque de s’écraser sur eux, le shérif veut juste assurer la sécurité et les faire tous déguerpir au plus vite afin que le calme revienne dans le petit village. Rien de véritablement passionnant, notre tueur restant dans l’ombre pendant toute la première heure, décimant tout juste une personne dans l’indifférence la plus totale, mais assez remarquée pour que le shérif commence à s’inquiéter et décide de bloquer les routes. Nous de notre côté, on attend que le carnage commence, mais non, le tout s’étire pas mal. La nuit tombe, mais le carnage ne pointe toujours pas, nous offrant plutôt quelques scènes chantées et des scènes de nudité gratuites. Si l’introduction n’avait pas été là, on se demanderait presque si on ne serait pas trompés de film, sans que cela ne soit véritablement mauvais, puisque Arquette s’éclate à la mise en scène, que ce soit pour les futurs meurtres (un plan où la caméra va suivre la hache de Reagan) ou dans des trips psychédéliques pour la prise de drogue. C’est passé les 50 premières minutes que le film devient véritablement fun, même si l’on a encore une fois l’impression que le film a été un peu censuré. Armé de sa hache et mit en valeur par de beaux cadrages, Reagan arrive enfin sur le devant de la scène, et en impose.
À partir de là, plus rien ne peut arrêter le film, plongeant dans un tourbillon de meurtres et d’humour potache bienvenue. Ainsi, on reconnaîtra certaines bonnes têtes se faire trucider dans la joie et la bonne humeur (David Arquette justement, ou encore Balthazar Getty que l’on avait pu voir dans les excellents Tueurs Nés de Oliver Stone et Lost Highway de David Lynch), en lâchant quelques dialogues bien sentis avant de périr sous la hache de Reagan. Ainsi, on lâchera quelques rires quand une victime s’écrira « Mais je suis républicain » ou lors de l’exploration de la maison du tueur par le shérif qui découvrira que le tueur a un sanglier qu’il a nommé George W. The Tripper ne se prend aucunement au sérieux, et c’est mieux ainsi. Là, on en vient à souhaiter que tout le monde meurt tant le spectacle est enfin totalement jouissif, l’identité du tueur n’a pas d’importance, de toute façon, le spectateur quelque peu intelligent s’en doute dés le départ. Et fort heureusement, cela ne semble pas du tout intéresser David Arquette, qui se lâche totalement. Mais cela ne suffit pas pour nous faire oublier l’heure qui a précédée, vide de meurtres (enfin c’est tout comme), vide de rythme et de personnages intéressants pour stimuler le spectateur. The Tripper, même s’il n’est pas un ratage et se place pour un film récent dans le haut du panier des slashers, n’est absolument pas le film annoncé par les critiques. Nul doute que cela a placé beaucoup trop d’espérance en ce film et que la déception était inévitable.
Les plus
Une scène d’ouverture qui donne le ton
Des scènes amusantes
La dernière demi-heure
Les moins
Une première heure lente et calme
Personnages stéréotypés
En bref : La déception était inévitable face aux critiques élogieuses. David Arquette n’a pas pour autant foiré son film, il souffre juste d’un rythme très inégal durant sa première heure. Le film est parfois drôle, parfois sanglant, toujours très second degré et le final reste jouissif.