VENDREDI 13 (Friday the 13th) de Sean S. Cunningham (1980)

VENDREDI 13

Titre original : Friday the 13th
1980 – Etats Unis
Genre : Slasher
Réalisation : Sean S. Cunningham
Musique : Harry Manfredini
Scénario : Victor Miller d’après une histoire de Victor Miller et Sean S. Cunningham

Avec Betsy Palmer, Adrienne King, Jeannine Taylor, Robbi Morgan, Kevin Bacon et Harry Crosby

Synopsis : Le vendredi 13 juin 1957, un jeune garçon nommé Jason Voorhees meurt noyé au camp de Crystal Lake. L’année suivante, deux moniteurs sont également tués. Suite à ces événements, le camp reste abandonné. En 1980, Steve Christy décide de le rouvrir un vendredi 13 juin, jour anniversaire des décès survenus vingt-deux ans auparavant. Lors de la préparation du camp pour l’été, les moniteurs employés par Christy commencent à disparaître les uns après les autres pendant la nuit. En effet, le même tueur qui a sévi en 1958 est de retour pour une justice sanglante…

Après avoir réalisé quelques films inconnus dans les années 70 et surtout produit La Dernière Maison sur la Gauche de Wes Craven en 1974, Sean S. Cunningham profite de l’engouement du public pour un genre spécifique du cinéma d’horreur : le slasher. Halloween fut un succès monstre donc en 1978, et Sean S. Cunningham prévoit de faire les choses autrement. Carpenter misait sur l’ambiance et un style de mise en scène, lui va jouer sur un visuel délibérément choquant afin de marquer le spectateur. Son influence première sera alors le cinéma de Mario Bava, et en particulier La Baie Sanglante de 1971, dont les deux premiers opus de la saga Vendredi 13 s’inspirent ouvertement, jusqu’à en reprendre certains meurtres. Et le film eu une destinée étrange. Démonté par la plupart des critiques, il cartonne pourtant au box office en rapportant près de 60 millions, et annonce le lancement d’une nouvelle franchise où à la manière d’Halloween et Michael Myers, son tueur deviendra l’élément le plus reconnu. Et pourtant… Oui et pourtant, ce premier opus de Vendredi 13 ne contient pas la fameux Jason Voorhees, tueur de la saga dés l’opus suivant. Si bien que plus de 25 ans plus tard, quand un remake fut effectué, le fameux tueur fut de nouveau de la partie, tandis que ce premier opus fut développé uniquement dans la scène générique du remake, l’éclipsant totalement.

Et il faut dire que malgré un tueur intéressant ici (le scénariste est content de son travail, et mécontent de ce que les suites ont fait, c’est-à-dire de mettre Jason Voorhees en tueur), ce premier film n’a pas particulièrement bien vieillit. Pire, la mise en scène de Sean S. Cunningham, personnalité certes attachante du cinéma de genre (il aura également produit la saga House, produit et réalisé M.A.L et reprit la saga Vendredi 13 en tant que producteur à partir du 9ème opus), manque clairement de peps et de surprises. Si pendant un temps, cela amuse puisqu’il reprend le même procédé qu’Halloween pour la scène d’ouverture (à savoir une vue subjective du tueur), il abuse des mêmes effets tout le long du métrage. Le tueur ne sera ainsi la plupart du temps qu’uniquement vécu à travers le spectateur qui verra par ses yeux. Les classiques plans sur des gants, des mains, des armes ou même des pieds, comme souvent dans le slasher, sont rares. Il faut dire que cela tient aussi au fait que le tueur est ici facilement identifiable si l’on en montre trop, et que celui-ci n’est absolument pas masqué. Si son background est intéressant bien que plutôt simple, le reste ne suit pas.

Mais qu’importe, puisque Sean S. Cunningham l’avoue dés le départ, son but était de choquer visuellement, et non pas de fournir une pièce maitresse du 7ème art. Heureusement d’ailleurs… Ainsi, les meurtres seront graphiques, et plutôt nombreux pour l’époque. Là où Michael Myers y allait doucement dans le premier Halloween, ici, l’intégralité du casting ou presque y passe, et parfois de manière plutôt radicale, comme d’une hache en pleine tête. Tom Savini s’occupe des effets spéciaux et met son savoir faire à l’écran, et cela est fort appréciable, même si aujourd’hui, avec la capacité de voir les métrages en qualité HD, certains trucages s’avèrent très voyants (le meurtre de Kevin Bacon). D’autres par contre impressionnent toujours et se font très graphiques, comme la hache dans la tête, ou la scène de la décapitation, au ralenti qui plus est. Cela ne suffit malheureusement pas vraiment à faire de ce premier opus un slasher inoubliable. Il aura lancé malgré lui une des plus longues sagas du cinéma de genre (10 films, un remake, un versus contre Freddy), mais n’est pas vraiment une franche réussite, et le poids des années ne vient pas aider.

Les plus

Des meurtres violents pour l’époque
Amusant de voir Kevin Bacon ici

Les moins

Quelques effets ont vieillis
Une mise en scène banale et peu enthousiasmante
Un tueur intéressant mais peu marquant

En bref : Un premier opus pas détestable, mais pas du tout à la hauteur de sa réputation. Un peu lent, filmé platement sans énergie, reste quelques meurtres sanglants.

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