Titre original : El Callejon
2011 – Espagne / Colombie
Genre : Ça change tout le temps de genre et de style !
Durée : 1h16
Réalisation : Antonio Trashorras
Musique : Alfons Conde
Scénario : Antonio Trashorras
Avec Ana de Armas, Diego Cadavid, Leonor Varela, Alfonso Rojas et Nestor Alfonso Ortiz
Synopsis : Rosa, une jeune danseuse qui vient de rompre avec son petit ami, reçoit un appel. Elle a une audition le lendemain. Alors qu’elle se rend la nuit dans une laverie automatique pour nettoyer son costume, elle fait la rencontre d’un homme, qui se montre rapidement menaçant.
Je ne savais absolument rien de Blind Alley, alias El Callejon avant de me lancer dans la vision de celui-ci. Mais des fois, on a envie de changement, on trouve un film obscur et méconnu en provenance d’Espagne et de Colombie, avec un pitch classique mais pas trop mal, et hop, on se lance. Et avec Blind Alley, on se lance clairement dans l’inconnu, puisque le film s’amuse à changer de genre, à redéfinir les règles du jeu assez souvent, et même à jouer avec des effets de styles n’appartenant de base pas forcément au genre qu’il aborde. Original en soit. Par contre, à savoir si ça fonctionne à l’écran, c’est une autre histoire. Car ça commence de manière plutôt glauque, avant d’enchaîner sur un générique totalement kitch et assumé avec Ana de Armas (Knock Knock) dansant comme dans un générique d’un vieux film d’espionnage raté des années 70… Oui, c’est volontaire, mais est-ce que ça passe vraiment ? Hmmm, débat… hmmm flemme ! S’ensuit une histoire plutôt simple (et une scène justifiant ce générique kitch) où l’on découvre donc Rosa, cette sublime créature, qui a une vie tout sauf palpitante. Elle rate ses auditions, travaille comme femme de chambre, son ex l’a harcèle au téléphone. La routine quoi !
Puis tout bascule lorsque notre jolie jeune femme (oui je vais continuer de la complimenter) reçoit un coup de fil. La roue tourne ! Audition le lendemain. Il est l’heure d’aller laver son costume à la laverie automatique au coin de sa rue. Et là, le film bascule, clairement. Malgré quelques effets de style que De Palma n’aurait pas renié (les écrans splités, tout ça), l’ensemble part dans une direction beaucoup plus sombre, celle du thriller, du survival, où la jolie Rosa se retrouve enfermée, puisqu’à l’extérieur, un tueur rode. Le film vire donc vers le thriller, avec une ambiance beaucoup plus tendue, mais malheureusement parfois un peu facile. Le tueur l’attend à l’extérieur, menace de tuer sa sœur, mais pourquoi ne casse-t-il tout simplement pas la fenêtre pour rentrer, faire son boulot, et se barrer en courant ? Oui, toute la façade est en verre après tout bordel ! Bon après je le comprend, moi aussi je voudrais être plus doux avec Ana de Armas…
Malgré donc ces petites incohérences, ses effets de styles gratuits et quelques égarements, on suit le film avec un certain intérêt, celui-ci arrivant à être imprévisible, en plus d’être très court. Imprévisible oui totalement, puisque si le métrage a clairement basculé déjà une fois dans le thriller après un début volontairement kitch et léger, il va basculer une nouvelle fois dans un style différent, et surtout un genre différent venant nous forcer à revoir notre perception de cette histoire. Mais encore une fois, est-ce que ça marche vraiment ? Chaque spectateur ressentira ces changements de ton et de genre à sa manière. Chez certains, cet aspect paraîtra osé et renouvèlera le métrage, alors que pour d’autres, ce revirement de situation apparaîtra comme un pétard mouillé. Que l’on y adhère ou pas, The Blind Alley se fait suffisamment court et rythmé pour se laisser regarder, et on passe un bon moment au final.
Les plus
Un métrage court et rythmé
Ana de Armas
Des changements de genre en cour de route
Les moins
Mais des ruptures de tons étranges
Des effets de styles inutiles
En bref : The Blind Alley va surprendre plus d’un spectateur, en naviguant entre plusieurs genres au fur et à mesure. On y adhère, ou pas du tout, mais le métrage est court et ça passe tout seul.