Titre original : Howl
2015 – Angleterre
Genre : Horreur
Durée : 1h32
Réalisation : Paul Hyett
Musique : Paul E. Francis
Scénario : Mark Huckerby et Nick Ostler
Avec Ed Speleers, Elliott Cowan, Rosie Day, Calvin Dean, Sam Gittins, Phelim Kelly, Shauna Macdonald et Sean Pertwee
Synopsis : Tout se déroule comme prévu dans un train de nuit traversant une région reculée de l’Angleterre. Mais le train doit s’arrêter en pleine campagne suite à un souci technique, les passages vont devoir s’unir pour lutter contre une créature qui guète à l’extérieur…
Rares sont les bons films de loups-garous. Hurlements et Le Loup-Garou de Londres en 1981 auront relancés la mode, donnant par exemple naissance à la saga Hurlements, saga de 8 films à la qualité souvent catastrophique. Il aura fallut attendre le début des années 2000 pour voir la saga canadienne Ginger Snaps débarquer et enfin nous offrir de bons films dans le genre. Puis à nouveau le vide. Howl débarque en 2015, et n’est au départ pas forcément rassurante. Il s’agît d’une minuscule petite production anglaise qui va tenter de se frotter au genre en mettant les passagers d’un train en proie à une créature en pleine campagne anglaise. Partant d’un postulat de départ simple, le film prend l’apparence d’un survival. Les passagers sont enfermés dans le train, le danger rôde à l’extérieur, et ils vont devoir s’unir pour survivre, pour empêcher la créature de rentrer, et ainsi tenir toute la nuit. Simple et efficace. À la mise en scène, le jeune réalisateur Paul Hyett, dont il s’agit du second film après The Seasoing House, au CV beaucoup plus impressionnants dans les effets spéciaux. Pas numériques, les vrais, en latex et autres animatronics. Bingo, l’homme de la situation pour livrer des créatures crédibles, surtout lorsque l’on voit sur son CV qu’il a travaillé sur les métrages de Neil Marshall (The Descent, Doomsday) mais également sur un tas de petites productions anglaises sympathiques (Wilderness, Eden Lake, La Dame en Noir).
La promesse d’un film à l’ancienne. Ce que Howl est. On ne regardera pas le film pour ses personnages, plutôt stéréotypés mais néanmoins attachants pour la plupart puisque joués avec conviction et surtout étant des personnages réalistes. Oui, un souci de train qui s’arrête, et les passagers deviennent agressifs envers le personnel, déplorant une nouvelle panne, un nouveau retard, un service qu’ils n’aiment pas mais n’ont d’autres choix que de prendre pour rentrer chez eux. Au casting, des têtes connues mais pas des stars. Le héros, contrôleur à bord du train (qui en a marre de son job, on le comprend) est joué par Ed Speleers, qui s’est déjà frotté à des loups-garous dans Love Bite en 2012. À ses côtés, quelques têtes connues comme Shauna Macdonald (The Descent 1 et 2, Filth) ou encore Sean Pertwee (Dog Soldiers, Doomsday). Et tout ce bon monde va devoir s’unir, malgré leur caractère bien différent. Première bonne idée du film : jouer sur l’ambiance pendant la première heure. Durant toute la première heure, le film ne nous montrera que peu de choses de la créature. Des plans furtifs, généralement en gros plans, une silhouette en arrière plan, des yeux brillant dans la brume et dans la forêt. L’effet est réussit et on se prend du coup au jeu. Certains y verront là un manque de budget, ce que la seconde partie du métrage, montrant ouvertement la créature, viendra contredire. Non, Paul Hyett veut retarder l’apparition du monstre, jouer sur l’ambiance, sur la tension.
Et mine de rien, ça marche, la première heure étant tout simplement la plus réussie. L’aspect classique de la peur de l’inconnu, de la peur de ce que l’on sait qui est proche, de ce que l’on peut entendre, mais de ce qu’on ne voit pas. Bien entendu, notre grand méchant loup va faire baisser le casting durant 1h30, emportant les quelques personnes s’aventurant seules hors du train, et finissant par pénétrer dans le train lorsque le repas ne vient plus à lui. Là le réalisateur montre ouvertement sa créature. Bon point, aucune utilisation du numérique ici. La créature est réelle, et fera plus penser à un loup façon Hurlements (mais en moins poilue), mélange parfait entre le loup et l’humain que du loup façon Loup-Garou de Londres (sur ses quatre pattes donc). Si l’on pourra clairement reprocher dés lors quelques facilités (le loup tue rapidement et aisément quelques personnages secondaires mais se fait plus lent et moins dangereux face à d’autres personnages), l’ensemble passe plutôt bien. Néanmoins, il faut bien avouer que l’ensemble se fait plutôt prévisible, on sait par avance que la personne blessée va se transformer, que le connard du groupe mourra mais va tout faire pour sauver sa peau en livrant les autres à la bête. Dommage que la seconde partie se fasse plus prévisible voir parfois trop démonstrative en montrant souvent la créature, car la première heure fonctionnait vraiment très bien. Reste une série B très sympathique.
Les plus
Une première heure réussie
Le monstre souvent suggéré
Proprement filmé
Pas de CGI
Les moins
Une seconde partie plus prévisible
Le monstre trop montré en seconde partie
En bref : Howl ne révolutionne pas le genre, mais est une honnête série B qui maintient l’intérêt tout le long.