Titre original : コープスパーティー Tortured Souls -暴虐された魂の呪叫- – Kōpusu Pātī: Tortured Souls – Bōgyaku Sareta Tamashii no Jukyō
2013 – Japon
Genre : Animation / Horreur
Durée : 4 épisodes
Réalisation : Iwanaga Akira
Musique : Hamamoto Mao
Scénario : Satô Shôichi
Avec les voix de Arai Satomi, Nakamura Yuuichi, Ootani Ikue et Imai Asami
Synopsis : Alors qu’ils trainent encore au lycée la nuit, 7 étudiants, la jeune sœur de l’un d’eux et un professeur se retrouvent prisonniers d’une ancienne école en ruine après un jeu qui tourne mal. Une jeune fille en rouge semble hanter les lieux.
Bien avant d’être une série de 4 OAV de 30 minutes chacun, Corpse Party était un jeu vidéo. Et qui date ! Bien que la toute première version ne soit jamais sortie en dehors du Japon, Corpse Party date tout de même de 1996. En 2008, un premier « remake » nommé Corpse Party BloodCovered débarque sur PC, avant que la série ne finisse par se faire connaître en dehors du Japon avec la sortie du « remake définitif », baptisé Corpse Party BloodCovered : Repeated, sur PSP et iPhone (et au Japon, 3DS). Un jeu qui sort toujours avec de nouveaux dessins (meilleurs) de nouveaux doublages (convaincants), de nouveaux personnages et une histoire plus détaillée, et contenant toujours un mix entre exploration et dialogues, le tout dans une ambiance malsaine au possible, et surtout incroyablement gore. Le phénomène grandit, et l’histoire est alors développée en manga, puis en 2013, dans une série de 4 OAV qui nous intéresse ici (le tout avec une préquelle de 11 minutes sortie en 2012). Depuis, un film de cinéma en 2015, qui aurait pu être anecdotique si il n’était pas réalisé par Yamada Masafumi, le réalisateur des second et troisième opus de la saga Hitori Kakurenbo, mais là, je m’égare. Corpse party : Tortured Souls nous parle donc de 9 personnages. Parmi eux, sept lycéens dont une qui s’apprête à déménager, une professeur, et la petite sœur d’un des personnages. Alors qu’ils se décident à faire un pacte en utilisant une poupée de papier, afin de rester amis pour toujours (que c’est mignon), le sol s’effondre, et à leur réveil, le lycée leur apparaît beaucoup moins accueillant.
C’est simple, ils se retrouvent plongés dans une réalité alternative, une école primaire démolie depuis des années suite au meurtre brutal (la langue coupée, hémorragie) de quatre enfants. Et le lieu, délabré mais tenant toujours debout, n’est pas là pour mettre en confiance, puisque divers fantômes errent dans les couloirs de l’école, des fantômes d’enfants bien entendu (mais pas que). Sauf que les fantômes de Corpse Party ne sont pas mignons comme dans Ring ou Ju-On, pour nous faire sursauter (même si je me serais fait avoir une fois), et ne font surtout pas dans la dentelle. Cette série d’OAV reprend donc l’intrigue du jeu de base, mais avec une particularité assez intéressante, puisque dans le jeu, les fins étaient nombreuses, en fonction des personnages que l’on réussissait à garder en vie. Ici, seule les mauvaises fins sont mises en image. Alors oui, ça va gicler, et pas qu’un peu. Pendaison, corps écartelés, coup de couteaux sur des enfants très très jeunes, corps explosés ou transpercés de toute part… Corpse Party n’est définitivement pas pour tous les publics, et une ambiance glauque plane sur chaque instant de l’œuvre, de ces presque premiers instants à ses derniers. Car comme souvent, ça commence plutôt doucement.
Pendant dix minutes en tout cas, pour nous présenter les personnages, peu nombreux. On les identifie tous simplement, on a immédiatement une petite idée sur qui va survivre ou pas, et qui sera important ou pas. Oui, Satoshi, Naomi et Ayumi nous apparaissent immédiatement comme des personnages importants que l’on va suivre plus longtemps que les autres, tandis que l’on comprend très rapidement que Yui, la prof, ne va pas avoir beaucoup d’importance, ou que le jeune Sakutaro est plutôt faible psychologiquement. Car les fantômes ne vont pas être la seule menace pour les personnages, qui peuvent rapidement perdre pieds et se retourner les uns contre les autres, et se retrouver eux également à hanter les lieux après leur mort. Et si l’ambiance de la série se fait souvent étouffante et très glauque, tout n’est pas parfait. On regrettera même certaines situations en début de série, avec musique douce, personnages tout souriants, ou encore des dialogues qui peuvent paraître par moment un brin déplacé. Sauf que finalement, Corpse Party fait un peu comme Higurashi No Naku Koro Ni (Hinamizawa : Le Village Maudit). Commencer doucement, de manière presque naïve et enfantine, pour mieux faire souffrir ses personnages et le spectateur ensuite.
Pourtant la sauce prend moins que pour la série citée. En effet, sur 4 épisodes seulement, soit deux heures au total, avec une intrigue relativement mince, l’univers de Corpse Party est relativement simple, bien que prenant, et rien ne se dégage de ses personnages réellement. Juste des lycéens comme les autres, avec rien ne leur permettant de sortir du lot. Heureusement, le reste, Corpse Party : Tortured Souls le fait bien. L’ambiance est vraiment oppressante, certains moments font bien monter la tension, et certains moments sont relativement éprouvants, la série s’attaquant clairement à des personnages mineurs, voir de très jeunes enfants lors de certaines scènes. Sous son format OAV, la qualité première de la série est de réussir son pari de nous plonger dans son ambiance, grâce à une qualité d’animation agréable et sonore de très haute qualité. Les cris, les bruitages, les musiques, jusqu’aux décors et les effets de lumières, l’ensemble contribue grandement à nous plonger dans l’ambiance et à nous laisser un grand souvenir. Si bien que oui, pour une série de juste 4 épisodes, on ne va pas trop chipoter, surtout qu’au final, on aurait bien envie d’en voir et d’en savoir un peu plus !
Les plus
Visuellement joli
Une excellente ambiance sonore
Très glauque et malsain
Court, juste 4 épisodes
Les moins
Quelques dialogues qui font peur au début
Des personnages un peu (trop) simples
En bref : Corpse Party : Tortured Souls est une bonne retranscription sur 4 épisodes du jeu vidéo. Son ambiance est excellente et sa courte durée nous fait passer outre quelques défauts.