BOUND TO VENGEANCE de José Manuel Cravioto (2015)

BOUND TO VENGEANCE

Titre original : Bound to Vengeance
2015 – Etats Unis
Genre : La Vengeance, ça fait mal
Durée : 1h33
Réalisation : José Manuel Cravioto
Musique : Simon Boswell
Scénario : Rock Shaink et Keith Kjornes

Avec Tina Ivlev, Richard Tyson, Bianca Malinowski, Kris Kjornes, Dustin Quick et Stephanie Charles

Synopsis : Eve, 21 ans, est séquestrée dans un sous-sol pendant six mois. Elle parvient à s’échapper, et capture à son tour son agresseur afin de libérer les autres filles qu’il détient un peu partout dans la ville.

Le Rape and Revenge, on en a rapidement fait le tour. Non pas que les œuvres du genre soient rares, loin de là, mais il s’agît d’un genre qui passé son point de départ et unique but, n’a pas grand-chose d’autre à proposer. Pourtant, après un départ dans les années 70, puis un oubli certain dans les années 80 au détriment du slasher, le genre refait surface dans les années 2000, avec des remakes des œuvres cultes du genre, à savoir La Dernière Maison sur la Gauche et I Spit on Your Grave. Des émules font alors surface, des suites voient le jour (I Spit on Your Grave 2 et 3), et le genre refait des siennes. Que peut donc proposer ce Bound to Vengeance pour se différencier des autres films du genre ? Simple, oublier la partie viol et torture pour se concentrer sur la vengeance, quelque peu différente, puisque Eve, ici capturée, ne va pas se venger de son agresseur pour tout ce qu’il lui a fait subir durant des mois, mais va se venger de lui pour libérer d’autres femmes, qui comme elles, sont retenues prisonnières. Le film se permet un peu de chambouler les règles du genre dans un sens, et ne perd pas de temps pour nous mettre dans le bain. Pas de longue présentation des personnages, pas de viol, pas de sévices divers et variés durant 30 minutes, non, Eve, notre héroïne jouée de manière très convaincante par la jeune Tina Ivlev, est libre dés la cinquième minute et peut commencer sa vengeance.

Voilà qui fait du bien au final, puisque Bound to Vengeance essaye de proposer un spectacle différent sans avoir recours à l’accumulation de gore (même s’il y aura des scènes bien sanglantes) ou de scènes dérangeantes pour que le spectateur détourne son visage de dégoût. Bound to Vengeance tente d’aborder des thèmes bien connus et une histoire relativement simple mais de manière peu abordée au final. Oui, on comprend par quelques dialogues et de rapides images subliminales qu’elle a subie un calvaire durant six mois, enfermée dans une cave, mais le métrage fait le choix de s’axer uniquement sur sa vengeance, qui elle aussi pourtant dévie de ce que l’on pourrait en attendre. Car oui, une femme réussissant à se libérer et ayant uniquement une personne a torturer et à tuer, c’est un peu short pour un long métrage. Le scénario ajoute donc de nouvelles données à son intrigue. Un ravisseur, plusieurs maisons, plusieurs jeunes femmes enlevées et enfermées. Et voilà que notre personnage féminin, Eve, va donc se servir de son ancien ravisseur pour tenter de libérer les autres femmes. Bien entendu, on s’en doute, rien ne va se passer comme prévu, et ses premiers essais ne seront guère convaincants.

Loin de là même. Et le métrage, sans pour autant être d’une originale folle, dégage quelque chose qui nous scotche à l’écran. Oui, le budget ne devait pas être bien élevé, et pourtant, la mise en scène fait le boulot, le montage s’avère très efficace, sans jamais partir dans un délire trop contemplatif ou, à l’opposé, trop illisible et découpé, et les acteurs font du très bon boulot. Bien entendu, le fin fond de l’histoire reste relativement prévisible, et si sa mise en image reste plus que correcte, sa façon d’amener cet élément, à base de flashback constitué de vidéos filmées par un autre personnage (façon found footage presque) vient parfois parasiter l’intrigue, lorsque ces extraits, pourtant rapides, se font de plus en plus présents dans le montage. Mais malgré ce défaut, le métrage parvient à en éviter d’autres : il ne tombe jamais dans la violence trop frontale, il évite d’être larmoyant, d’en faire trop, et en soit, pour un film de ce genre réalisé récemment, cela tient presque du miracle.

Les plus

Un cheminement différent pour le genre
Tina Ivlev et Richard Tyson
Une mise en scène plutôt efficace
Une bonne ambiance

Les moins

Les flashback assez redondants

En bref : Rape and Revenge sans la partie rape, Bound to Vengeance surprend et se fait bien prenant, malgré quelques défauts. Il reste cependant court et maîtrisé.

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