31 de Rob Zombie (2016)

31

Titre original : 31
2016 – Etats Unis
Genre : Horreur
Durée : 1h42
Réalisation : Rob Zombie
Musique : Chris Harris, John 5, Bob Marlette et Rob Zombie
Scénario : Rob Zombie
Avec Sheri Moon Zombie, Jeff Daniel Phillips, Lawrence Hilton-Jacobs, Meg Foster, Kevin Jackson, Malcolm McDowell et Richard Brake

Synopsis : Halloween, 1976 ! Cinq personnes choisies par hasard sont kidnappées et retenues dans une usine désaffectée pour participer au jeu nommé 31. Ils vont devoir survivre aux attaques de psychopathes déguisés en clowns durant 12 heures.

Rob Zombie, on aime ou pas, mais on ne pourra pas dire qu’il n’a pas son univers bien à lui. Et surtout, un univers qu’il a su faire évoluer au fur et à mesure de ses films. Pour preuve, j’avais littéralement rejeté en bloc son premier métrage, avant de tomber sur The Devil’s Rejects et d’adorer. Après un passage via le remake commercial avec Halloween, Rob Zombie a fait évoluer son cinéma vers des horizons plus oniriques et expérimentaux avec les très décriés Halloween 2 et The Lords of Salem. Des échecs critiques et commerciaux, pour des films au final forts intéressants. Avec 31, Rob Zombie tente de revenir à la source de son cinéma, celui qui plaisait au public et n’effrayait pas ses producteurs. Pari réussi ? Mmmm ! Pari très mitigé je dirais. 31 retourne clairement à la source. Une horreur frontale, de la vulgarité (bon ces deux éléments n’ont jamais quittés son cinéma), une histoire simple, des humains au centre du récit. Mais il manque clairement quelque chose dans ce nouvel opus. Pourtant je pensais le pari gagné haut la main avec cette scène d’ouverture, longue, lente, poisseuse, en noir et blanc, où Richard Brake nous offre un monologue face caméra durant 4 bonnes minutes, tour à tour amusant ou effrayant, retardant la violence, avant de la faire éclater. Une prestation d’acteur intense, une mise en scène simple allant clairement où il faut. Puis un personnage que l’on ne retrouvera qu’une heure ensuite, et la présentation de nos principaux protagonistes arrive.

Et là, première erreur du film. Là où The Devil’s Rejects nous faisait ressentir de l’empathie envers de vrais salopards, 31 s’accroche à une bande de potes durant les années 70 (période que Rob adore) qui n’ont rien d’inoubliable, et ne sont même pas attachants en fait. Juste des personnages de films d’horreur lambda, dont on n’apprendra pas grand-chose, ou du moins pas grand-chose d’intéressant. Rob aime les méchants, et du coup, encore une fois, c’est lorsque les choses sérieuses démarrent que les antagonistes se révèlent bons. Car oui, outre Richard Brake que l’on ne reverra que dans la dernière partie, on a Malcolm McDowell habillé comme un aristocrate français avec perruque et tout, et ça, ça a de la gueule. Le souci, c’est que ces méchants sont tellement en arrière plan, pour laisser place aux psychopathes déguisés en clown, mais qui n’ont rarement plus de deux ou trois scènes avant de périr, que l’on a du mal à les aimer également, ou à les trouver totalement fascinants. Dans son écriture, 31 manque d’ambition, et se fait très décevant, voir au final, vide. Un vide qui n’est pas comblé par grand-chose, à part des personnages qui évoluent dans une usine, gueulent un peu, se défendent, tuent un méchant, avant de passer à l’étape suivante qui sera identique à la précédente. Peu d’ambition, peu de renouvellement.

Visuellement par contre, on retrouve la patte de Rob Zombie à chaque instant. Une caméra portée, de sublimes éclairages, un côté dark et pessimiste, une violence sèche et très gore. Car c’est bien là que 31 se révèle meilleur. Les affrontements sont très violents, sans concessions, et autant ça commence doucement avec quelques couteaux, une batte de baseball (et un nain nazi), autant ensuite, on passe à la vitesse supérieure avec des tronçonneuses, des clowns dérangeants, des otages torturés, et là ça fait mal, plus mal. Dommage que tous les antagonistes du métrage ne soient pas aussi marquants, car il faut avouer que certains des psychopathes sont plutôt ridicules (le mec en tutu…). Du coup, on alterne le bon et le moins bon. Et si parfois chez Rob Zombie, la vulgarité permet d’accentuer tel ou tel aspect des personnages, ici, elle s’avère par moment (tout le temps ?) gratuite et plutôt inutile, venant rendre certains personnages encore plus vides, comme s’ils voulaient combler le vide par autre chose, qui ne fonctionne pas vraiment. Un constat donc plutôt mitigé pour ce nouvel opus, sans être non plus une catastrophe, puisque l’on retrouve par moment de belles choses niveau mise en scène et ambiance, et que l’on retrouve également un casting d’habitués (Sheri Moon Zombie, Malcolm McDowell, Jeff Daniel Phillips) ou d’oubliés (Meg Foster – Invasion Los Angeles, Leviathan… Récemment à l’exception de The Lords of Salem, il faut avouer qu’elle se faisait très rare). 31 divertit, et est traversé par de bons moments, mais s’avère au final être un Rob Zombie décevant.

Les plus

Des moments très violents

La scène d’ouverture, excellente

Les moins

Des moments plus ridicules et vulgaires pour rien

Des personnages peu intéressants

Un film vide et assez répétitif

 

En bref : Rob Zombie revient aux ambiances de ses premiers métrages, et déçoit par pas mal d’aspects, entre son intrigue mince, ces personnages pas forcément intéressants.

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