Titre original : Antibirth
2016 – Etats Unis
Genre : Fantastique
Durée : 1h34
Réalisation : Danny Perez
Musique : Eric Copeland et John Kanakis
Scénario : Danny Perez
Avec Natasha Lyonne, Chloë Sevigny, Meg Tilly, Mark Webber, Maxwell McCabe-Lokos et Emmanuel Kabongo
Synopsis : Dans une petite ville isolée pleine de Marines drogués et de rumeurs de kidnapping, Lou, menant une vie décadente, se réveille après une soirée avec les symptômes d’une étrange maladie et des visions dérangeantes.
Antibirth me faisait de l’œil, avec son trailer annonçant un film totalement barré, et une partie de la même équipe que #Horror. Et si le premier métrage ne m’avait pas totalement convaincu, je n’attendais qu’une chose : voir une amélioration. On retrouve donc Natasha Lyonne (American Pie) et Chloë Sevigny devant la caméra, et cette fois-ci Danny Perez derrière la caméra. Aucune inquiétude si vous ne connaissez pas le monsieur, il n’a à son actif que deux courts métrages et un film musical de 50 minutes. Ici donc, son premier long métrage comme réalisateur, mais également scénariste. Et on notera pas mal de bonnes choses. Et d’autres également moins bonnes. Antibirth, comme #Horror, est loin d’être parfait. Il a de bonnes idées, contient des moments totalement hallucinatoires, grotesques, mais donne l’impression qu’entre les intentions de base et le résultat final, quelque chose s’est un peu perdu en cour de route. Une chose est sûre, Antibirth est un objet filmique non identifié qui marquera les spectateurs, pour de bonnes raisons, ou pas. Danny Perez nous propose de suivre Lou, une droguée qui ne fait que… et bien boire et se droguer, toujours accompagnée de sa meilleure amie Sadie. Et il n’en faut pas plus pour qu’au cours d’une de ses très nombreuses soirées quelque chose tourne mal. Oui, elle aurait pu se faire agresser, faire une overdose, mais avec un titre pareil, on se doute qu’il s’agît plutôt d’une grossesse non voulue. Et non naturelle.
Premier bon point pour le film, le réalisateur parvient par je ne sais quel miracle à nous intéresser à l’existence de Lou, à sa vie pourtant si vide de sens. Oui, une fille qui passe ses journées et soirées à se droguer, à boire de l’alcool, à être grossière et à s’envoyer en l’air. Et pourtant, on s’intéresse à elle. Chapeau monsieur Perez. Le souci, c’est que ce qu’il gagne avec son personne principal, il le perd ailleurs. Car Antibirth, bien que grotesque, halluciné, parfois dérangeant, sale, ne tient pas toutes ses promesses, comme tiraillé entre des moments surréalistes qui devaient tenir à cœur au réalisateur, et d’autres moments beaucoup plus terre à terre, devant servir la narration du métrage, se déroulant dans une ville paumée, grise, enneigée, sans vie. Le métrage joue toujours sur ce contraste, entre les visions de Lou, colorées, partant dans tous les sens, nous faisant douter de ce que l’on voit (l’équipe elle-même savait-elle ce qu’elle faisait ?) et les moments du quotidien, ternes, un brin tristounet, où la vie de Lou semble pourtant suivre son cour.
Totalement déséquilibré, Antibirth l’est, mais pourtant, encore une fois, Danny Perez parvient un petit exploit. Celui de surprendre le spectateur. Pas forcément avec ces moments hallucinés (quoi que), mais dans la manière d’amener les effets chocs, sa manière de les retarder également. Il trouve toujours le moyen de nous surprendre à ce niveau là, en amenant des éléments que l’on n’imaginait pas, en utilisant le bon timing. Quand aux révélations du film, elles partent clairement dans le sens de son visuel, essayant par moment de rester sérieuses, comme pour nous brosser dans le sens du poil, avant de partir un peu dans tous les sens, avec l’apparition du personnage de Meg Tilly (amenant une idée de complot), et bien entendu son final, amenant le fin mot de l’histoire de manière bien barrée. Un final totalement grotesque mais difficile à oublier, avec un petit charme façon années 70 en terme d’effets spéciaux. Beaucoup de bonnes choses, donc qu’est ce qui coince vraiment ? Peut-être simplement l’alternance entre moments hallucinés et moments plus calmes (ennuyeux ?), faisant ressortir parfois un côté un peu vide. Oui, Antibirth se limite finalement presque à son pitch de départ, et à part quelques séquences folles, on n’obtiendra rien de plus vraiment. Un film à part.
Les plus
Des séquences totalement folles
Natasha Lyonne, excellente
Par moment bien surprenant
Les moins
Pour certains, des moments trop fous
Mais par moment, des moments trop banals
En bref : Antibirth va clairement diviser le public, et aura du mal à sortir en France. Loin d’être parfait, il promet en tout cas un voyage en terre inconnue.