Titre original : The Mist
2007 – Etats Unis
Genre : Fantastique
Durée : 2h06
Réalisation : Frank Darabont
Musique : Mark Isham
Scénario : Frank Darabont d’après la nouvelle de Stephen King
Avec Thomas Jane, Marcia Gay Harden, Laurie Holden, Andre Braugher, Toby Jones, William Sadler et Frances Sternhagen
Synopsis : Tandis qu’une brume étrange semble envelopper une petite ville du Maine, David Drayton et son jeune fils Billy se retrouvent pris au piège dans un supermarché, en compagnie d’autres habitants terrorisés. David ne tarde pas à s’apercevoir que le brouillard est peuplé d’inquiétantes créatures… Leur seule chance à tous de s’en sortir consiste à s’unir. Mais est-ce possible quand on connaît la nature humaine ? Alors que certains cèdent à la panique, David se demande ce qui est le plus effrayant : les monstres qui rôdent dans la brume ou ses semblables réfugiés dans le supermarché ?
Pour les fans de Stephen King, Frank Darabont est un des seuls à avoir livré d’excellentes adaptations du romancier ces dernières années. Il faut dire qu’entre des suites DTV (Firestarter 2, Les Enfants du Maïs), de nouvelles adaptations pour la télé (Carrie, Dead Zone, Salem’s Lot) et des adaptations peu passionnantes d’écrits pas parmi les meilleurs (1408, Fenêtre Secrète, Dreamcatcher), le fan n’a pas grand-chose à se mettre sous la dent. Alors qu’il avait adapté Les Évadés puis La Ligne Verte, des romans avant tout dramatiques, il choisit étonnement cette fois la nouvelle Brume, The Mist donc. Une nouvelle excellente où un groupe d’humains se retrouve bloqué dans un supermarché entouré par la brume, dans laquelle se trouvent des monstres à tentacules. Un domaine flirtant beaucoup plus avec la série B sans prétention que le drame intimiste agrémenté de fantastique. Mais ça, c’est dans le fond seulement, puisque le scénario de Frank Darabont, prenant quelques libertés avec la nouvelle (ajoutant certaines idées, et rajoutant une fin), se sert avant tout du film de monstre comme point de départ et surtout de prétexte pour parler d’un sujet beaucoup plus humain et terrifiant, à savoir la capacité de l’être humain en situation de crise à se laisser aller à la barbarerie, à n’importe quelle croyance, et surtout, à la bêtise et à la cruauté humaine dans toute sa splendeur ! Rien que ça.
Bien plus que son aspect de film de montres, pourtant fort réussie avec ces créatures à tentacules rappelant fortement les écrits de Lovecraft, c’est son aspect dramatique qui interpelle dans The Mist, grâce au travail sur les différents personnages, que l’on appréciera par leur côté terre à terre et leurs convictions, leurs peurs, leurs attachements à leur famille par exemple, que l’on détestera pour d’autres par leurs réactions stupides mais réalistes face à une telle situation, et leur aveuglément face aux imbécilités de leurs semblables. Ici, un groupe de personnages se retrouve donc dans un supermarché, et ils vont devoir s’unir pour survivre. Mais lorsque les personnages forts tentent le tout pour le tout pour survivre, tandis que les autres se manipulent pour imposer une vision stupide des événements (la colère de dieu, tout ça), les plus faibles se raccrochent à de vaines paroles, dénuées de fond et de vérité. Le constat fait peur. Quel est donc le plus gros danger pour les personnages ? Les monstres ou les humains ? Les monstres ne sont que l’élément déclencheur de la situation, et resteront finalement assez en retrait pendant le film, n’arrivant à pénétrer dans l’enceinte du magasin qu’une seule fois sur les différents jours sur lesquels se déroule le métrage.
Il y aura bien cette tentative d’aller dans la pharmacie à côté pour récupérer des médicaments, se soldant par un vibrant échec, affaiblissant encore une fois le moral des troupes, les rendant plus facilement influençable. Frank Darabont se montre aussi vigoureux pour mettre à l’écran ses créatures venues d’ailleurs que ces humains, faibles et tout aussi dangereux. Si la chef des fanatiques religieux est aussi inoubliable, c’est que son traitement nous fait la détester dés les premiers instants. Elle représente totalement, de manière réaliste, ses gourous de secte se servant de la peur des gens pour leur donner un nouvel espoir auquel se raccrocher. Si bien que rapidement, le seul échappatoire pour les survivants n’est plus d’empêcher les monstres d’entrer dans le supermarché, mais de trouver un moyen pour eux de quitter les lieux. Le film se fait donc autant maîtrisé dans le fond que dans la forme, avec un style assez brut, limite documentaire. Et Darabont vient alors nous achever avec un final très bien trouvé (continuant un peu plus l’histoire, au-delà de la nouvelle de base), et surtout nous laissant clairement sur le cul, finissant de rendre l’aventure inoubliable. Le réalisateur n’a clairement pas perdu de son talent et a encore bien des choses à raconter et à nous montrer.
Les plus
Un fond passionnant
Un style documentaire intéressant
Cette fin !
Certains personnages détestables et marquants
Les moins
Une fin qui justement ne plaira pas à tous
En bref : Darabont adapte encore avec talent Stephen King. Ou quand le film de monstres devient un prétexte pour analyser le comportement humain en cas de crise !
Revu ce soir et ce film vieillit bien (bon hormis les CGI qui étaient déjà bof à l’époque). Vraiment super ! Et c’est marrant en le revoyant aujourd’hui, on s’aperçoit que Darabont a pioché une partie de son casting de THE WALKING DEAD dans ce film. Presque logique, certains thèmes se recoupent.
Ah c’est marrant, je l’ai justement revu le mois dernier, dans sa version en noir et blanc, et j’adore toujours autant, même si oui, certains CGI sont moyens (mais passent mieux en NB).
Sans avoir vu un seul épisode de THE WALKING DEAD (ni vu une seule image, quand je veux pas, je veux pas haha), ça me paraît malgré tout logique. Lancé peu de temps après THE MIST non? Et Darabont a du utiliser sur ce film un style documentaire pour palier justement au temps de tournage et au budget hyper limité (merci encore une fois…. les Weinstein), transformant presque la dynamique de tournage en celle d’une série, ou tu dois aller toujours vite, enchaîner, ne pas faire 40 prises. Et vu que ça s’est apparemment très bien passé, autant continuer, autant devant la caméra que derrière, avec la même équipe.
WALKING DEAD tu peux fuir comme la peste. La 1ère saison est bonne, très plaisante, puis petit à petit ça devient ennuyeux, puis mauvais, puis très mauvais, puis nanar. Ils ont essayé d’étirer une série qui aurait pu être sympa pensée sur 2 ou 3 saisons en un marathon de l’impossible sur plus de dix ans pour faire du fric.
Ce n’était pas prévu je te rassure. Les séries, pas pour moi, et quand ça dure, j’ai immédiatement la pensée de « l’audience était là, fallait étirer pour le flic ». Même les séries que j’ai suivies comme DEXTER, toujours pas vu la mini dernière saison tant la dernière était mauvaise.