Titre original : The Martian
2015 – Etats Unis / Angleterre
Genre : Science Fiction
Durée : 2h21
Réalisation : Ridley Scott
Musique : Harry Gregson Williams
Scénario : Drew Goddard d’après le livre de Andy Weir
Avec Matt Damon, Jessica Chastain, Jeff Daniels, Kristen Wilg, Michael Pena, Sean Bean et Sebastian Stan
Synopsis : L’équipage de la mission de la NASA Ares III est à l’œuvre sur le sol de Mars lorsque survient une tempête d’une intensité particulièrement élevée. La fusée qu’ils doivent utiliser pour repartir risque d’être déséquilibrée par le vent et d’être détruite. L’équipage doit absolument quitter Mars avant que l’inclinaison de la fusée ne dépasse un seuil critique et ne les empêche de décoller. Alors que les astronautes se replient vers la fusée, l’un d’entre eux, Mark Watney, est frappé par une antenne. Il est happé par le vent et disparaît. Ses collègues le laissent pour mort, après quelques recherches de la commandante Lewis. Placés sous la menace de la destruction de leur fusée, ils décident de décoller sans lui. Le lendemain, Mark, qui n’est que blessé, se réveille et découvre qu’il est seul sur Mars.
Le retour de Ridley Scott à la science fiction me faisait peur. Oui, si Ridley Scott, c’était Alien et Blade Runner, récemment, c’était aussi Prometheus, et ça faisait déjà plus mal. Et donc peur. Pour son nouveau projet cette fois-ci, comme l’indique le titre français, il est question de la planète Mars. Une planète un peu maudite au final, puisque la plupart des films s’y déroulant ne sont pas fameux. Ghosts of Mars est très moyen, Doom est mauvais, Planète Rouge moyen, Mission to Mars saccagé par un final raté… Les exemples ne manquent pas. Et miracle, Seul sur Mars est un bon film, un bon Ridley Scott, et aisément un des meilleurs métrages se déroulant sur Mars, même si finalement, c’est plus l’histoire de Mark Watney, seul sur la planète, et donc de ses méthodes pour survivre et communiquer avec la Terre qui sont au cœur du récit que la planète en elle-même. Seul sur Mars nous raconte donc comment Mark Watney, joué par Matt Damon, va survivre seul sur la planète pendant plus d’une année après un accident qui le laisse pour mort, forçant son équipe à quitter la planète. Ce qui frappe dés le début, c’est que malgré quelques rares éléments introduits pour faire avancer l’histoire, le métrage reste réaliste vis-à-vis de ce qu’il propose. Une mission sur Mars se déroulerait ainsi probablement ainsi. La deuxième chose qui interpelle, c’est que Seul sur Mars n’est pas un film stressant, n’est pas un film bourré de suspense, on se doute de la finalité avant même d’atteindre la moitié du métrage. On pourrait donc le qualifier en quelque sorte de feel good movie de science fiction.
Il est ainsi bourré d’humour, que ce soit dans les dialogues, les réactions des personnages, ou même certaines scènes qui semblent abracadabrantesques dans la façon dont elles sont abordées. Les réactions de Matt Damon valent parfois de l’or. Et c’est bien lui, son personnage en tout cas, qui en plus d’être au cœur du récit, est le principal intérêt de Seul sur Mars. Avoir un scientifique calé dans tous les domaines et qui perdrait donc les spectateurs n’aurait aucun intérêt, et avoir un nul rendrait le film peu crédible dés le départ. Seul sur Mars tranche donc entre les deux, Mark Watney prend chaque situation avec beaucoup d’humour, et n’hésite pas à expliquer en souvenir les événements via un journal vidéo, qui est donc en quelque sorte adressé directement à nous, spectateurs. Et ça fonctionne de la première à la dernière minute, alors que le métrage dure tout de même 2h30. Ridley Scott a d’ailleurs du bien comprendre que Mark était l’atout du film, puisque sa mise en scène reste extrêmement sobre, n’en fait jamais trop et s’intéresse donc avant tout à la psychè de son personnage. Les vrais rebondissements seront d’ailleurs peu nombreux, au nombre de deux ou trois en tout, en comptant la situation initiale. Le reste est toujours abordé d’un ton léger, même lorsque la caméra de Scott s’éloigne de Mars pour suivre les aventures de la NASA sur Terre dans ses tentatives de communiquer avec Mark, et de le ramener ici. On retrouve d’ailleurs alors avec plaisir Jeff Daniels, bien plus convaincant que dans Divergente 3, et Sean Bean qui ne mourra pas pour une fois.
Dommage que par moments, ses passages sont un poil trop nombreux, venant réduire la durée de cette quête pour Mark. Et d’ailleurs, en y repensant, cet humour ultra présent, utilisé par Mark même dans certains moments graves, n’est-ce pas une manière de se rassurer soi-même, de survivre. Mais même hors de Mars, le métrage conserve néanmoins tout son intérêt, puisque la grande galerie de personnages, sur Terre ou dans une autre navette avec l’équipe de Mark, est digne d’intérêt. Oui, certes, ils n’ont pas le même temps à l’image pour être développés dans toute leur complexité, mais cela suffit amplement. Alors oui, on pourra au final critiquer le côté feel good movie de Seul sur Mars, un métrage finalement très commercial et qui ne prend pas énormément de risques, et se révèle même assez classique. Mais le métrage n’a dés le départ aucune autre prétention que celle de divertir le spectateur, de manière efficace et surtout de manière cohérente et bien fichue. La très solide mise en scène de Ridley Scott et la tout aussi solide interprétation de Matt Damon font clairement le boulot et nous font passer un excellent moment.
Les plus
Les 2h30 passent nickel
Matt Damon excellent
Une mise en scène appliquée
Amusant et divertissant
Les moins
Peut-être trop de scènes sur Terre
En bref : Ridley Scott parvient à signer un excellent divertissement, qui amuse en plus sur toute sa durée.