WOLFEN de Michael Wadleigh (1981)

WOLFEN

Titre original : Wolfen
1981 – Etats Unis
Genre : Fantastique
Durée : 1h55
Réalisation : Michael Wadleigh
Musique : James Horner
Scénario : David Eyre et Michael Wadleigh d’après le roman de Whitley Strieber
Avec Albert Finney, Diane Wenora, Edward James Olmos, Gregory Hines, Tom Noonan et Dick O’Neill

Synopsis : New York. Un riche promoteur immobilier, Van der Veer, s’apprête à démolir un vieux quartier du South Bronx, transformé en décharge publique, pour y construire un complexe immobilier. Depuis ce terrain vague, des « ombres » silencieuses se déplacent dans toute la ville et tuent des gens aux organes malades. Van der Veer et sa femme sont retrouvés sauvagement assassinés. L’inspecteur Dewey Wilson mène l’enquête avec l’aide de Rebecca Neff, une psychologue. Des poils mettent les deux enquêteurs sur la piste d’un loup. Wilson soupçonne une communauté d’ouvriers indiens de savoir la vérité…

Wolfen, voilà un autre film culte des années 80, 1981 pour être exact, mais qui soufra d’un plutôt mauvais choix marketing. Car oui, 1981, c’était l’année des loups-garous, avec Hurlements et Le Loup-Garou de Londres notamment. Et Wolfen fut alors vendu comme tel. Alors que ce n’est pas vraiment ce qu’il est. Oui, ici, il y a des hommes et des loups, mais pas franchement de loups-garous. En adaptant le roman de Whitley Strieber, Michael Wadleigh, dont c’est le seul long métrage (le monsieur est plutôt habitué aux films documentaires) nous propose plutôt une critique sociale et dans un sens politique, les loups symbolisant les Indiens d’Amériques qui furent exterminés. Voilà qui est nouveau donc, et donne un fond totalement différent au film. Bien entendu, si le film est inconnu de beaucoup voir tombé pour beaucoup dans l’oubli, le métrage fut tout de même un petit succès à sa sortie et devint culte. Sans aucun doute pour ces choix, ces thèmes, mais également une mise en scène classe et qui inspirera beaucoup d’autres réalisateurs par la suite. Mais pourtant, Wolfen est aussi bancal, et un peu trop long. On sent souvent d’ailleurs quelques facilités dans le scénario, quelques trous… s’expliquant par un premier montage de 4h30 (tout de même). Nous suivons donc pendant presque deux heures l’inspecteur Dewey Wilson, qui avec une psychologue, va enquêter sur une série de meurtres ayant lieu à New York. La scène d’ouverture met dans le bain, et nous rappelle beaucoup le cinéma underground nous montrant un New York crade, délabré, mal famé, un peu comme chez Ferrara par exemple, ou dans Frères de Sang l’année suivante. Sauf qu’ici, nous savons que nous sommes dans un film fantastique.

Mais pour ne pas avoir à montrer trop de loups, le réalisateur utilise le plus souvent, du moins dans la première partie, un artifice qui sera repris par la suite par McTiernan dans Predator, à savoir la vue subjective aux couleurs bien déformées. Mais ironiquement, le ton emprunté par Wolfen, du moins dans sa version définitive (donc le montage de 1h55) est également sa faiblesse, le métrage semblant hésiter constamment sur ce qu’il doit être. Un documentaire sur New York et ses quartiers mal famés, un film fantastique avec des loups, ou bien une métaphore de la conquête de l’Amérique et de la destruction causée par un peuple pour s’emparer d’un territoire ? Et bien Wolfen choisit d’être les trois à la fois. La première heure laisse quasi intégralement le fantastique de côté, malgré la présence d’une vue subjective menaçante et la présence de morts, fatalement, puisqu’amenant l’enquête du métrage. Mais la façon documentaire de filmer New York ainsi que les différents éléments peuplant l’intrigue séduisent. Du moins au début, car Wolfen ne cache pas ses défauts. Oui, le rythme est étrange, en dents de scie, et le film se fait même très bavard. Trop bavard !

La seconde heure, pourtant moins intéressante puisque délaissant un moment son aspect critique pour s’encrer dans le fantastique pur et dur, parvient à relancer le rythme. Les attaques sont présentes, certains éléments faciles, les loups sont alors filmés et montrés (des plans très impressionnants pour certains), quelques furtifs effets sanglants viennent même s’inviter au récit. Le métrage revient dans ces derniers instants à un aspect plus politique. Mais oui, Wolfen est un métrage intéressant, un métrage qui déborde d’idées, mais qui parfois, malgré une mise en scène qui vient flatter l’œil, peine à trouver le bon rythme pour nous raconter son histoire. Pour les connaisseurs d’ailleurs, on trouvera beaucoup de similitudes dans le score musical, notamment vers la fin, composé par James Horner, qui réutilisera beaucoup éléments sans même le camoufler pour Aliens en 1986. Bref, Wolfen, c’est entre la critique sociale et politique, le thriller, le film donc à suspense, le film de genre, mais sans chercher toujours à en choisir un, mais plutôt en voulant tout être à la fois. L’intention est louable, à l’écran, c’est parfois bancal mais intéressant.

Les plus

Un film intéressant
Des choix osés
Les loups sont beaux

Les moins

Un rythme pas parfait
Des facilités

 En bref : Wolfen n’est pas un grand film. Il est intéressant et mélange de manière curieuse les genres, mais souffre d’un rythme parfois bien trop lent.

4 réflexions sur « WOLFEN de Michael Wadleigh (1981) »

  1. Hello Mister ! Juste pour te dire que j’ai vu les vidéos de ton film par le biais d’Eric ! C’est génial j’espère vraiment qu’il va cartonner n’hésites pas à nous tenir au courant 😉

    Sinon très belle critique d’un film dont je n’ai jamais entendu parler mdr. Mais c’est normal je suis trop jeune (née en 1996…)

    1. Hey coucou Joanne! Ça fait longtemps, c’est que tu allais commencer à me manquer lol !
      Merci c’est gentil 🙂 Cartonner je ne pense pas, pas en France déjà. Je te tiens au courant quand on fera la projection, avec sous titres ^^ Normalement réunion finale avec le mixeur et les deux compositeurs vendredi, je croise les doigts pour la finition.
      Oh mais l’âge n’a rien à voir, je n’étais pas né non plus en 1981, je ne suis pas si vieux que ça lol. Ça ne m’empêche pas d’être curieux ^^

  2. Je me souviens de la confiance que ma mère avait mise en moi à l’âge de neuf ans en m’accompagnant voir un film où, quand même, on voit une main arrachée avec chevalière à l’annulaire au bout de moins d’un quart d’heure. Albert Finney décède aujourd’hui, et c’est le premier film qui me revient à l’esprit. Merci pour l’article.

    1. Ah merde, je ne savais pas pour Albert Finney. RIP 🙁 Chaque début d’année semble être une hécatombe niveau cinématographique…
      Wolfen à neuf ans, ça doit clairement marquer à vie. Je regrette de ne pas l’avoir vu plus tôt d’ailleurs.

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