Titre original : Sorgenfri
2015 – Danemark
Genre : Horreur
Durée : 1h25
Réalisation : Bo Mikkelsen
Musique : Martin Pedersen
Scénario : Bo Mikkelsen
Avec Benjamin Engell, Marie Hammer Boda, Troels Lyby, Mille Dinesen, Ella Solgaard et Mikael Birkkjaer
Synopsis : L’été idyllique de la famille Johansonn prend soudainement fin quand les morts d’une souche virulente de la grippe commencent à s’entasser. Les autorités commencent par contrôler le quartier mais bientôt la panique et la peur l’emportent et les habitants sont mis en quarantaine dans leurs maisons confinées. Isolé du reste du monde, Gustav, un adolescent, réalise que la situation est en train de déraper.
Plus de 10 ans que l’on bouffe du film de zombies à tous les râteliers. Ou d’infectés parfois, même si cela revient presque au même. Mais si pas mal de métrages restent dans le cliché le plus total, à coup d’invasion et d’effets gore pour épater la galerie, une petite catégorie de films, souvent bien plus intéressants, est là également. À savoir les films d’infection mais se préoccupant avant tout du côté humain et donc dramatique. Bien que très décrié, le film Maggie avec Arnold Schwarzenegger était de cette trempe là. Mais ces films n’échappent pourtant pas à un cliché différent, pas au niveau de leur histoire ou de leur dramaturgie, mais de leur mise en scène. Oui, presque toujours, nous avons droit à ces couleurs grises à l’image, pour renforcer le côté sombre et pessimiste des œuvres. What We Become, c’est exactement ça, mais il s’agît là d’une production Danoise. Et je ne sais pas vous, mais des films de genre Danois, je n’en avais jamais vu. What We Become est d’ailleurs le premier long métrage du réalisateur, Bo Mikkelsen, qui s’occupe également du scénario et du montage de son film. Il place son histoire dans un bon quartier, avec de grandes maisons, et la famille Johansson, avec le père, la mère et les deux enfants, une petite fille et le jeune adolescent, qui craque pour sa nouvelle voisine, qu’il espionne d’ailleurs le soir avec ces jumelles. What We Become prend son temps pour nous présenter son univers réaliste et simpliste.
Et ça fonctionne d’ailleurs, le film a ce petit côté intimiste bienvenu, calme, posé. Et ce malgré l’apparition du titre en grosses lettres clignotantes façon Enter the Void. Doucement donc, le film place son cadre réaliste. Une famille tout ce qu’il y a de plus normale avec des préoccupations classiques, le petit tour dans la forêt, les repas avec le voisinage. Et doucement, de manière presque anodine, des événements arrivent. Une vieille dame trouve son mari qui ne respire plus, mais une fois sur place, impossible de le trouver. Un bruit étrange dans la forêt et voilà que Gustav, le fils de la famille, trouve un animal mort, éventré. Puis rapidement, l’intrigue se resserre à l’intérieur de la maison pour garder son côté intimiste. Les nouvelles du monde extérieur et de l’infection, les personnages vont les découvrir via les news à la radio ou à la télévision. Et quand tout dérape, l’armée boucle la ville, installe son QG dans le gymnase non loin de là, et instaure un couvre feu, qui vire rapidement à l’enfermement pur et simple. Et le film, conscient de ces propres limites, n’hésite pas alors à emmener Gustav ainsi que les autres personnages de l’intrigue à l’extérieur de la maison. L’exploration de nuit du voisinage par Gustav est un très bon moment, qui nous permet de réaliser que l’armée ne gère absolument rien du tout. Mais l’amateur de film de genre bien saignant lui par contre devra attendre quasiment les 15 dernières minutes avant de voir réellement du sang et des effets spéciaux.
Le film s’intéresse avant tout à l’humain, et c’est tout à son honneur. Dommage que certaines situations, ou plutôt l’enchaînement des situations soit parfois assez téléphonées. Ainsi, quand Gustav décide de ramener chez lui Sonja ainsi que sa mère, un événement n’arrive jamais seul, et deux autres personnages viendront se réfugier chez eux en l’espace de seulement 5 minutes. Le hasard fait donc bien les choses. Pareil lorsque tardivement, certains personnages tenteront de sortir de la maison pour chercher des vivres et en apprendre plus sur la situation, il ne faudra pas attendre plus de 5 minutes pour que la quasi intégralité de la maison se retrouve à l’extérieur. Cet enchaînement surréaliste de situations donne alors un côté un peu trop artificiel au métrage, et c’est bien dommage, car What We Become contient de bien belles choses, et aborde la plupart du temps un ton assez nihiliste bien sympathique. Ici donc, on n’hésite pas à voler de la nourriture à une grand mère pour faire survivre sa propre famille, et l’avenir ne s’annonce aucunement radieux pour nos personnages, mais le métrage fait le bon choix de rester focaliser sur cette survie intimiste. Pavé de bonnes intentions donc, What We Become est un bon film de genre, s’achevant d’ailleurs sur un plan final pessimiste et réussi.
Les plus
Un film intimiste
Plutôt sombre et nihiliste
De très bonnes scènes
Les moins
Parfois un peu too much
Un côté artificiel dans le scénario
En bref : What We Become est une bonne surprise, qui sait prendre son temps et s’attarder sur ces personnages humains. Dommage que certaines situations paraissent trop se suivre et perdent donc en crédibilité.
Il a l’air très sympa ! Je n’ai jamais vu de film danois en plus ! Mais sera-t-il aussi bon que ton film à toi ? La réponse ce week-end si tout va bien ! Bises l’ami !
Mais non, je suis sûr que tu as du voir au moins un film de Nicolas Winding Refn (la trilogie Pusher, Bleeder). Rien à voir avec mon film, ils avaient plus d’argent, et moi c’est en anglais haha ! Ah donc ce weekend tu tentes ? Bises (je viens de finir le jeu Claire Extended Cut, beaucoup aimé)