Titre original : Sorority House Massacre 2
1990 – Etats Unis
Genre : Slasher
Durée : 1h20
Réalisation : Jim Wynorski
Musique : Chuck Cirino
Scénario : Mark McGee, J.B. Rogers et Bob Sheridan
Avec Gail Harris, Melissa Moore, Stacia Zhivago, Michelle Verran, Dana Bentley, Jürgen Baum et Mike Elliott
Synopsis : Cinq jeunes femmes achètent une vieille maison. Elles l’achètent à bas prix à cause des meurtres qui ont eu lieu dans la maison cinq ans plus tôt. Mais elles décident d’y passer la nuit pour être parées le lendemain matin pour l’arrivée des déménageurs. Mais la nuit commence mal avec le voisin Orville Ketchum qui traîne dans les environs.
Sorority House Massacre, produit par Roger Corman, datait de 1986. Ce n’était pas du grand cinéma, il ne faisait que repomper l’intrigue d’Halloween en y incorporant certains éléments provenant des Griffes de la Nuit, mais l’ensemble était court (1h14) et finalement pas si mal emballé. En 1990, voilà qu’une suite débarque, produite cette fois-ci par la femme de Corman, Julie. Carol Frank ne revient pas à la mise en scène, et c’est Jim Wynorski qui prend la barre. On pourrait parler longtemps de la carrière du monsieur, tant celle-ci est longue, et surtout pas extraordinaire. Oui, on lui doit pas mal de films produits par Corman, Roger comme Julie, comme par exemple Le Vampire de l’Espace avec Traci Lords, Chopping Mall, 976-Evil 2 (la suite du film réalisé par Robert Englund), Ghoulies 4… Sa carrière continue encore de nos jours, et parfois il bosse sous pseudo, mais on lui doit pas mal de téléfilms fauchés, comme Shark Babes, Piranhaconda, Camel Spiders et j’en passe. Voilà qui ne met pas en confiance pour cette suite. Suite qui d’ailleurs, d’après les aveux du réalisateur, a été tournée dans des conditions assez particulières, puisque le script a été écrit en 3 jours, le casting a été bouclé le jour suivant, et le tournage d’une durée de 6 jours commença la semaine suivante sans même la présence de producteurs sur le plateau, Julie et Roger Corman étant alors en vacances en Europe. Oui, d’emblée, on a encore plus peur. Et pourtant, si Sorority House Massacre 2 est loin d’être un bon film, il nous fait passer un excellent moment, parfois volontairement, parfois non.
Et surtout, même pour un film venant de l’écurie Corman, il fait fort à certains niveaux. Quand cinq jeunes femmes décident de passer la nuit dans une maison vide car « hey, on a des chips et de la vodka », on sent venir la production cheap et prétexte à nous offrir des boobs et du sang. Sauf que le métrage déjà ne se prend jamais au sérieux. Tout semble accentué afin de nous offrir un décalage comique des slashers que l’on connaît tant. Et la plupart du temps, ça marche. Nos cinq filles sont donc cruches, ont des réactions de cruches, leurs dialogues ne sont pas bons, les situations semblent venir d’un autre monde. Il faut voir par exemple leur rencontre avec Orville Ketchum, le voisin, qui apparaît en mode jumpscares après juste des rideaux tirés, avant de donner à nos héroïnes la clé de la cave, qu’il sort de son slip (oui oui). D’emblée, on ne prend pas le film au sérieux, et d’ailleurs il ne veut pas être prit au sérieux. On sera par contre beaucoup plus surpris lorsque Ketchum racontera les événements s’étant déroulés dans la maison cinq ans plus tôt et qu’en guise de flashback, le film nous sort des images non pas du premier Sorority House Massacre mais du premier Slumber Party Massacre. Erreur, je m’en foutisme total ? Aucune idée, mais cela contribue encore plus au bordel ambiant du métrage, entre ça, ses dialogues débiles, ses plans de coupes constant sur un orage tout dégueulasse, sa musique qui veut en faire trop pour un oui ou pour un non, ses filles qui passent 4 ans sous la douche et dont le bruit du savon sur leurs fesses fait un son d’essuie glaces de voiture (oui sérieusement).
Honnêtement, on rigole beaucoup devant le métrage, qui nous surprend donc parfois volontairement (son ton peu sérieux), parfois involontairement (le flashback issu du mauvais film), et parfois dans le bon sens. Car oui, malgré son ton léger, Sorority House Massacre 2 reste dans sa mise en image et même dans certaines de ses mécaniques un slasher. Mais un slasher qui néanmoins ne va pas hésiter à briser certaines règles. Ainsi, le personnage qui vivra le plus longtemps sera celui que l’on s’attendait à voir périr en premier. Et lorsque l’horreur débarque et que les meurtres, light vu le budget, balancent malgré tout des litres de sang sur les murs, l’humour revient au galop lors de la scène suivante. Impossible de prendre au sérieux nos survivantes en tenue de nuit poursuivies par un tueur qui se demandent si elles doivent monter à l’étage pour s’habiller, avant finalement d’aller dehors, de s’arrêter car hey, il pleut tout de même, avant de voir le voisin avancer dans leur direction, l’air menaçant sur une musique totalement too much. Et du coup, oui, si le métrage est fauché, parfois ridicule involontairement, et bien on s’éclate durant 1h17 et on rigole bien.
Les plus
On rigole beaucoup
Le flashback qui ne vient pas du bon film
Les règles du slasher bien présentes
Les moins
Fauché
Pas toujours rigolo pour les bonnes raisons
La musique
En bref : Voilà là un produit bien étrange même venant de la boite de Corman. Sorte de parodie du slasher mais pas toujours volontaire, le film amuse à défaut d’être bon.