PROWL de Patrik Syversen (2010)

PROWL

Titre original : Prowl
2010 – Etats Unis / Angleterre / Bulgarie
Genre : Horreur
Durée : 1h21
Réalisation : Patrik Syversen
Musique : Theo Green
Scénario : Tim Tori
Avec Courtney Hope, Ruta Gedmintas, Josh Bowman, Perdita Weeks, Jamie Blackley, Saxon Trainor et Bruce Payne

Synopsis : Amber rêve de quitter sa vie monotone dans une petite ville et persuade plusieurs de ses amis de l’accompagner dans son voyage à Chicago pour refaire sa vie. Mais en quittant la ville, leur véhicule tombe en panne et ils sont pris en stop par Bernard, un camionneur. Qui ne va pas exactement les amener à Chicago, mais dans un entrepôt désaffecté où des créatures avides de sang humain les attend.

En 2008, Patrik Syversen avait livré dans sa Norvège natale le survival Manhunt, qui malgré quelques défauts d’écriture, notamment au niveau des personnages, s’était avéré plutôt efficace. En 2010, avec After Dark Films, il peut réaliser un nouveau métrage et tenter, comme beaucoup de réalisateurs de films de genre Européens, de percer en Amérique. Bon, le budget n’est pas bien élevé, le tournage s’effectue en Bulgarie, et il ne percera pas, mais l’envie était là. D’ailleurs, en y regardant de plus près, Prowl, c’est exactement la même chose que Manhunt, en remplaçant la forêt par un entrepôt, et les rednecks par des vampires. Oui, nous retrouvons un groupe de jeunes, sur la route, qui va faire une mauvaise rencontre, devoir fuir pour leur vie, puis notre héroïne qui va reprendre sa vie en main et passer de chassée à chasseuse. Exactement la même chose donc, avec d’ailleurs des choix parfois identiques, comme dans le traitement des couleurs délavées, la progression, la longue intro pour nous présenter des personnages pas forcément intéressants, et une violence qui n’hésite pas à être frontale quand il le faut. Malheureusement, Prowl ne marquera pas les esprits, puisque si il y a de bonnes choses par moment, qu’il s’avère court, il souffre de quelques défauts trop similaires avec Manhunt. De plus, il s’en rajoute même un dans la foulée plutôt gênant. Comme Manhunt donc, Prowl commence doucement. Sans doute trop doucement, puisqu’on nous présente une bande de jeunes pas forcément intéressants et que l’on sait par avance qu’ils ne vont pas faire long feu.

D’ailleurs c’est simple, quand l’action commence, une bonne partie du casting meurt pour ne laisser que deux personnages… Mais avouons que cette première partie se laisse regarder, Courtney Hope fait du plutôt bon boulot dans le rôle principal, et dés qu’elle décide de rejoindre Chicago, elle et ses amis se font prendre en stop par un camionneur. On retrouve d’ailleurs Bruce Payne dans ce rôle, et perso, il n’inspire toujours pas confiance, pas étonnant que sa carrière se limite aux rôles de méchants dans des séries B (ou Z). Notez plutôt : Donjons et Dragons, Highlander Endgame, Passager 57, Hurlements 6, Full Eclipse, Warlock 3… Quoi qu’il en soit, passé une petite demi-heure (sur 1h24), nos personnages sont menés à l’entrepôt, lieu principal clos de l’action. Et on comprend immédiatement que l’une des inspirations dans le look des créatures fut 30 Jours de Nuit. Oui, des vampires agiles, aux cris perçants, cachés dans l’obscurité, yeux noirs, se nourrissant salement et agissant comme des purs chasseurs. Ceux-ci sont juste plus habiles en pouvant grimper aux murs. Mais leurs attaques font mal, et en à peine quelques instants, voilà qu’il n’y a plus que deux survivants. Mais la première erreur du métrage, pour pouvoir camoufler son manque de budget, sera l’utilisation abusive de la shaky cam.

Oui vous allez en bouffer de la shaky cam. Et c’est bien dommage. Autant à certains instants, notamment lorsque les vampires marchent sur les murs, cela fonctionne à merveille, autant lorsque les personnages courent ou autres, cela rend l’action illisible. Et c’est dommage car Prowl, bien qu’il ne réinvente absolument rien, sait se faire rythmé lorsque l’action débarque, et parvient même à livrer quelques scènes tendues à côté de quelques scènes sanglantes bienvenues. C’est surtout d’ailleurs la première attaque qui bénéficie d’une utilisation abusive de la shaky cam. Lorsque l’histoire se resserre sur une poignée de personnages et n’hésite pas à nous amener dans les lieux désertiques autour de l’entrepôt que l’ensemble se calme un peu plus. La mise en scène joue alors beaucoup plus sur l’obscurité et le côté labyrinthe des escaliers et quelques plateformes entourant l’entrepôt plutôt que sur la shaky cam dans des lieux bien petits. Et bien entendu, comme pour Manhunt, l’héroïne va se montrer plus forte qu’elle ne le pensait pour survivre et ne plus être la traquée, mais la chasseuse. Le scénario révèle alors quelques bons retournements de situation, même si l’ensemble suit une ligne de conduite assez prévisible. Le spectacle reste au final tout à fait regardable et divertissant malgré pas mal de petits défauts qui n’en font qu’une petite série B comme tant d’autres.

Les plus

Une bonne tension par moment
Un schéma classique mais qui fonctionne
Divertissant

Les moins

La shaky cam
Manque malgré tout de vraies surprises

 
En bref : Patrik Syversen livre un nouveau survival, très proche de Manhunt dans sa construction et sa façon de faire. Ça reste divertissant malgré la shaky cam abusive lors de certaines scènes.

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