FACE À FACE (Knight Moves) de Carl Schenkel (1992)

FACE À FACE

Titre original : Knight Moves
1992 – Etats Unis
Genre : Policier
Durée : 1h56
Réalisation : Carl Schenkel
Musique : Anne Dudley
Scénario : Brad Mirman
Avec Christophe Lambert, Diane Lane, Tom Skerritt, Daniel Baldwin, Charles Bailey-Gates, Ferdy Mayne et Katharine Isabelle

Synopsis : Peter Sanderson, un champion d’échecs, est suspecté du meurtre de son amante, retrouvée morte, vidée de son sang et couverte de peinture. Le tueur prend contact avec lui pour jouer à une sorte de jeu ; il semble en effet avoir un compte à régler avec lui. Après un deuxième meurtre, Peter décide de collaborer avec la police et la psychologue Kathy Sheppard pour essayer de découvrir l’identité du coupable. Au fur et à mesure que l’enquête avance, le doute subsiste aux yeux des enquêteurs : Peter est-il si innocent ?

Au début des années 90, une grande vague de polars débarque. Pas mal de grands films, et d’autres petits opportunistes. Oui, on aura eu Le Silence des Agneaux (RIP Jonathan Demme d’ailleurs), Basic Instinct, Blink, Jennifer 8, mais aussi Color of Night, Sliver et tant d’autre. En 1992 sort Face à Face, Knight Moves en anglais, un thriller bénéficiant d’un casting pour le moins intéressant, et d’une équipe technique qui l’est tout autant. Film mettant en scène Christophe Lambert en joueur d’échecs accusé à tort du meurtre de son amante, et bien entendu poursuivi par le tueur agissant tel un tueur de giallo, Face à Face a été écrit par Brad Mirman, dont il s’agissait du premier scénario. Mais Christophe Lambert, alors en chute libre, et l’un des producteurs du film, a du aimer sa patte, puisque Brad retravaillera plusieurs fois avec Lambert, sur Highlander 3 (bien que non crédité), mais également sur Resurrection, un autre polar, signé Russell Mulcahy. À son actif, les scénarios d’autres thrillers comme Crime Spree, Body, Confession secrète. Un connaisseur qui faisait ses premiers pas donc. Plus surprenant, à la mise en scène, on trouve Carl Schenkel, réalisateur Suisse exilé rapidement en Allemagne qui aura livré pas mal de films intéressants dans les années 80, puis en 1995, The Surgeon, film d’horreur avec James Remar. Et même un film Tarzan avec Casper Van Dien en 1998… Pourtant, en regardant Face à Face, on est surpris par la qualité de sa mise en scène, élégante et calculée, et ce dés la scène d’ouverture en Noir et Blanc, flashback bien évidemment nous présentant le personnage principal, enfant et déjà joueur d’échec, ainsi que son nemesis.

Une scène qui plonge dans le bain, mais qui a également le principal défaut de nous aiguiller immédiatement sur l’identité du tueur. Quoi qu’il en soit, le métrage reprend des années plus tard avec Christophe Lambert, accusé à tort par la police, et qui va devoir tenter de piéger le tueur à son propre jeu. Tueur qui prend contact avec lui, et s’attaque toujours à des femmes. L’influence du giallo est très présente, mais Face à Face ne met pas en avant ces meurtres, puisqu’ils auront pour la plupart lieux hors champ. C’est plus dans sa mise en application et dans sa mise en scène appliquée, ainsi que dans sa photographie que Face à Face s’inspire du fameux genre Italien (dont je suis fan, vous le savez). Pendant deux heures donc, nous allons suivre l’enquête de Lambert à la poursuite du tueur, pour essayer de comprendre, d’empêcher des futures victimes, et également mettre sa propre fille en sécurité, tandis que la police qui a des doutes sur lui, vu qu’il est le suspect parfait, ne le lâche pas. Soyons clair, Face à Face est plutôt prévisible sur pas mal d’aspects. Sans avoir vu le tueur une fois adulte passé le flashback d’ouverture, le spectateur sait par avance son identité, et cela désamorce le final, même si en soit, le cheminement reste intéressant. Mais le métrage reste assez solidement emballé, et même solidement joué pour pouvoir intéresser et être donc un très honnête thriller, bien qu’encore une fois, vu ses révélations prévisibles, sans doute un poil trop long (quasi 2h je rappelle).

Surtout qu’encore une fois, absolument tous les meurtres seront hors champ, ne vous attendez pas à de nombreux débordements, le film se fait très sage. Mais oui, sa mise en scène est plutôt élégante, et les acteurs font du bon boulot, que ce soit notre petit Christophe Lambert alors totalement en perte de vitesse, que sa campagne de l’époque Diane Lane. Dans le rôle des flics, on trouvera des têtes bien connues avec Tom Skerritt (Alien, Top Gun, Dead Zone, ou en film moins glorieux, Poltergeist 3) et Daniel Baldwin qui après quelques séries commençait là vraiment sa carrière au cinéma (on le verra par la suite dans Vampires de Carpenter pour un de ses films les plus marquants). Détail amusant, dans le rôle de la fille de Lambert, on découvre une toute jeune Katharine Isabelle, alors âgée de 11 ans, et appelée à l’époque Katherine Isobel. Redécouvert aujourd’hui, oui, Face à Face à même prit un gros coup de vieux, mais reste un film tout à fait potable et même plutôt intéressant de la part de Christophe Lambert (rappelons qu’il sortait tout juste de Highlander 2… et que passé la même année Fortress, honnête série B, il allait enchaîner sur Deux Doigts sur la Gâchette, Highlander 3 et j’en passe…). Les amateurs du genre apprécieront l’esthétique, et le film même dans son ensemble, ses choix, mais regretteront au final le manque de mystère.

Les plus

Un casting réussi
Une très bonne esthétique
L’hommage au giallo
Un film plaisant à suivre

Les moins

Un poil trop long
Identité du tueur prévisible
Manque de suspense

En bref : Face à Face reste un honnête thriller malgré quelques gros points faibles et un certain manque de suspense. Mais le film reste divertissant et plaisant, bénéficiant d’atouts esthétiques mais également d’un bon casting.

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