Titre original : Godzilla
2014 – Etats Unis / Japon
Genre : Kaiju Eiga
Durée : 2h03
Réalisation : Gareth Edwards
Musique : Alexandre Desplat
Scénario : Max Borenstein
Avec Aaron Taylor-Johnson, CJ Adams, Watanabe Ken, Bryan Cranston, Elizabeth Olsen, Carson Bolde et Juliette Binoche
Synopsis : L’officier Ford Brody tente de rejoindre ses proches alors que d’énormes monstres marins menacent la sécurité du Japon et des États-Unis.
Depuis le premier essai Américain pour Godzilla, le reptile s’est fait plutôt rare. Il faut dire que Godzilla de Roland Emmerich en 1998 était plutôt… mauvais. Certes rythmé, mais trahissant totalement le mythe, en plus d’avoir des personnages vides et énervants, un final ridicule, des français qui s’appellent tous Jean-quelque chose (dont Jean Reno, qui jouait Jean-Pierre je crois). Et puis voir Godzilla, monstre créé par le nucléaire mourir après avoir reçu 3 malheureux missiles, ça fait mal au cœur. Oui oui, le truc qui échoue dans chaque film de la saga vers la première bobine (donc vers 20 minutes de métrage) est ici la solution… Bref, la Toho a vite réagit en lançant Godzilla 2000 en 1999, avec ensuite un film par an jusqu’aux 50 ans de l’animal en 2004, en donnant l’opportunité à Kitamura Ryuhei de réaliser l’opus anniversaire. Un opus bancal, parfois raté, parfois amusant, parfois généreux, parfois chiant. Du Kitamura en somme donc. Puis plus rien, Godzilla, Américain comme Japonais était enterré. Une retraite anticipée. Jusqu’en 2014 où Gareth Edwards récupère les rennes pour une nouvelle adaptation Américaine. Enfin, une production en collaboration entre les Etats Unis et le Japon pour être exact. Un film que j’aurais mis 3 ans à voir et qui aura fortement divisé le public, que celui-ci soit familier ou pas avec le gros lézard. Et il faut dire que le résultat final a de quoi diviser, car Godzilla version 2014 a des qualités, mais aussi des défauts. Il est un bon film dans le fond, mais est incroyablement frustrant. Un bon film qui aurait pu être tellement mieux en fait. Bourré de qualités, et bourré de défauts.
Le bon côté, c’est que contrairement au film de Roland Emmerich, le film respecte plutôt bien la mythologie de Godzilla. À savoir un monstre géant, une utilisation du nucléaire au centre de l’intrigue, beaucoup de clin d’œil (même à Mothra, même si ultra discret), des monstres qui se foutent sur la gueule. Et puis surtout un Godzilla qui a la méga classe, a un design proche de l’original, et utilise son super souffle nucléaire. Et puis, Godzilla ici, il est gentil, il nous sauve, et ce n’est pas la première fois qu’il est gentil dans la longue saga, loin de là. Niveau mythologie donc, c’est plutôt pas mal, et ça fait clairement plaisir. Autre bon point, la mise en scène de Gareth Edwards, parfaite. Le monsieur aime ce qui est gigantesque, et là encore une fois, après Monsters et avant Rogue One, il fait ce qu’il fait de mieux, c’est-à-dire nous montrer à quel point ces monstres sont géants (avec souvent des immeubles à côté) et à quel point à côté nous sommes ridicules (beaucoup de plans en contre plongée). Avec un budget de 160 millions, il a de la gueule Godzilla, et ses deux ennemis, les Mutos, ont de la gueule aussi. Avec tout ça en poche, qu’est ce qui aurait pu mal se passer ? Et bien justement, on y arrive. Gareth Edwards fournit un bon boulot à la mise en scène, mais le scénario signé Max Borenstein lui n’est pas le meilleur du monde. Très loin de là. Pour sa défense, notons qu’il a été aidé par deux autres scénaristes non crédités, ce qui explique la direction du scénario d’ailleurs, à savoir Frank Darabont (La Ligne Verte, The Mist) et David S. Goyer (qui a aidé Nolan sur sa trilogie The Dark Knight et Snyder sur ses Superman). Deux scénaristes qui s’attardent souvent sur le côté humain de leurs histoires. Sauf que là nous sommes dans un Kaiju Eiga, un film de monstres, et ce qu’on veut, ce sont des monstres.
L’erreur de ce Godzilla est de se focaliser beaucoup trop souvent sur le côté humain de son histoire, au détriment des monstres la plupart du temps. Car oui, la famille tout ça, c’est beau, donc on nous offre Aaron Taylor-Johnson qui veut retrouver sa famille au milieu du chaos. Sauf qu’un petit humain face à un monstre de plusieurs centaines de mètres, et bien, que peut-il faire ? Rien. Le seul moment où nos personnages deviennent utiles d’ailleurs, c’est simple, c’est lorsque l’armée doit réparer sa propre connerie. Et du coup, pendant 1h30, le film fait monter la tension, mais ne fait pas les bons choix. Godzilla est montré furtivement, puis un peu plus, la sauce monte de manière habile, puis il apparaît vers 1h, majestueux, son ennemi devant lui et…. Et puis c’est tout, on ne verra qu’un petit bout du combat, sur un écran de télévision. Mmm sacré ellipse. Puis quand 15 minutes plus tard, un monstre arrive à Las Vegas, la destruction est en marche, on pense à tous les anciens Godzilla et puis… et puis non, ellipse, le film reprend pour nous montrer l’étendue des dégâts avec le monstre qui s’éloigne en arrière plan. Oui, Godzilla est frustrant. Pas mauvais, mais ultra frustrant. Il faut au final attendre la dernière demi-heure pour qu’il se décide à nous offrir le spectacle attendu, avec Godzilla qui se fighte contre d’autres monstres. Heureusement, le film contient également une scène juste énorme, mais quasi intégralement révélée par les bandes annonces, la scène des parachutistes, juste magique, cauchemardesque. Ce qui est certain, c’est que Godzilla ne s’adresse pas à tous les publics. Ceux qui veulent un blockbuster seront déçus puisque le film ne montre pas tant que ça la destruction et ses monstres. Ceux qui veulent le retour de Godzilla seront mitigés, le monstre étant majestueux, mais pas assez exploité. Mais à qui s’adresse vraiment le film au final ? Bonne question. Son choix de se focaliser sur les humains aurait pu être bon, mais le scénario ne permet pas aux (excellents) acteurs de donner vie à ses coquilles vides. Car oui, la famille, les militaires, tout ça… Un paradoxe, à la fois une grande déception et un film intéressant, un bon film frustrant.
Les plus
Godzilla
Une bonne mise en scène
Quelques scènes géniales
Bien meilleur que le Godzilla 1998
Les moins
Frustrant
Les ellipses nombreuses
Les personnages, pas super
En bref : Godzilla 2014 est un bon film bourré de défauts. Ou l’inverse je ne sais plus. Sa dernière demi-heure est grandiose. Le reste moins, à cause de ses choix discutables.
Je me souviens avoir trouvé le temps très (trop ?) long lorsque je l’avais vu au cinéma… Cela dit, je suis d’accord sur un point : visuellement, c’est réussi. Enfin, pour Godzilla du moins, parce que les « Mutos », j’ai eu l’impression qu’on avait arrêté de développer leur look en cours de route… Ils m’ont rappelé les monstres du premier Riddick ou les gros lézards dotés seulement de deux pattes avant dans le dernier King Kong.
Si je l’avais vu au cinéma oui j’aurais peut-être pensé pareil. Le confort de voir le film chez soit, à son rythme, en pouvant faire pause, avec son petit café, ça peut changer un film. Bon je ne vais pas défendre ce Godzilla totalement, c’est un film qui ne sait pas s’il doit montrer des monstres (soit le but du genre normalement) ou raconter l’impuissance des personnages.
Riddick je n’ai vu que Pitch Black, récemment en plus. Bien aimé, même si je ne suis pas fan de Vin Diesel. King Kong disons que je reste aux versions de 1933 et 1976, le reste pour ce que j’ai pu en voir ne m’intéressent pas trop.