TEETH de Mitchell Lichtenstein (2007)

TEETH

Titre original : Teeth
2007 – Etats Unis
Genre : Comédie horrifique
Durée : 1h28
Réalisation : Mitchell Lichtenstein
Musique : Robert Miller
Scénario : Mitchell Lichtenstein

Avec Jess Weixier, John Hensley, Josh Pais, Hale Appleman, Lenny von Dohien et Vivienne Benesch

Synopsis : Dawn est une adolescente qui essaie tant bien que mal de contenir sa sexualité naissante en étant une des membres les plus actives du club de chasteté de son lycée. Étrangère à son propre corps, la prude découvre que son vagin a la particularité d’avoir des dents…

Teeth, on en a surtout entendu parler à sa sortie en 2007 (2008 chez nous), puisqu’il est souvent rare de voir un gros studio (bon gros, tout est relatif, Dimension Films distribue mais sinon les boites de prod sont inconnues et le budget on devine bas) s’attaquer à un sujet assez… nawak dirons nous. Puisque Teeth, ce n’est pas un remake du Dentiste, on ne parle pas de ces dents là, mais plutôt de Dawn, une jeune adolescente qui décide de dire non au sexe avant le mariage, et qui fait bien puisque son vagin est doté de dents, rien que ça. Et si le film est maintenant un peu oublier, c’est sans aucun doute car passé son pitch improbable, le film a été fait sérieusement, et malgré un humour bel et bien présent, tente malgré tout de nous parler de l’adolescence et de développer des personnages. Tout à son honneur, mais le métrage se met du coup à dos tout ceux qui s’attendaient à un humour gore régressif. Non, Teeth n’est pas un film gore (on se demande encore pourquoi Dimension Films a sorti le film sous sa branche Dimension Extreme d’ailleurs), et si le ton général n’était pas ironique et même léger, il aurait pu être un film totalement sérieux. Bon, tout n’est pas parfait pour autant, loin de là. Mais pourtant, grâce à plusieurs choses, il se dégage un petit quelque chose du métrage de Mitchell Lichtenstein qui rend l’ensemble hautement sympathique et divertissant, à défaut d’être inoubliable. Le film nous permet même de découvrir Jess Weixler, excellente surprise, dans le rôle de Dawn.

L’actrice est parfaite, apportant un peu de fraicheur, et donnant à la fois une certaine naïveté et un certain réalisme à son personnage. Personne classique dans les grandes lignes, puisque Dawn a rejoint le club de chasteté de son lycée, est la risée de beaucoup, et a quelques soucis à la maison. Oui, une mère malade, un père qui l’encourage, et un frère traumatisé par la réalité des choses (un accident d’enfance qui l’aura traumatisé des vagins) et qui du coup est devenu, soyons clair, un gros branleur. D’ailleurs, le frère est joué par John Hensley, beaucoup moins convaincant que l’actrice, mais dans le fond, son rare temps de présence à l’écran et l’ironie de la plupart de ses scènes font passer la pilule. Dawn donc, c’est son histoire, elle essaye de tenir bon, de ne pas céder à ses pulsions adolescentes, et du coup, forcément, ne connaît pas bien son corps. Ainsi, lorsqu’elle rencontre Ryan (Ashley Springer), elle ne comprend pas trop ce qui lui arrive, son corps commence à réclamer un peu de chaleur, mais ses convictions tiennent bon. Jusqu’à ce que le gentil garçon pas si gentil que ça tente de la violer, et nous offre une petite phrase montrant clairement que Teeth n’est pas à prendre au sérieux : « Laisse toi faire, après tout je ne me suis même pas branlé depuis Avril ». Oui, Teeth est ironique, Teeth n’est pas le film le plus sérieux du monde. Oui, Ryan n’était pas un gentil garçon, et il y perdra un petit morceau de son corps.

Ce qui contraste totalement avec l’écriture du personnage de Dawn, classique mais sérieuse, et avec l’emballage du film. Esthétiquement, Mitchell Lichtenstein a soigné son métrage, que ce soit dans ses cadrages, ses transitions, la photographie. C’est du plutôt bon boulot, et l’ensemble tient du coup bien la route. De plus, le scénario mais également la mise en scène multiplie les possibles explications. Serait-ce là le « vagina dentata » de certaines mythologies ? Ou alors est-ce que cette centrale nucléaire que l’on voit souvent en fond est en cause ? Le scénario ne va jamais dans une direction ou dans l’autre. Et tous ces petits choix, du casting à la mise en image, permet de passer outre certains défauts. Car oui, il y en a. Comme par exemple une certaine répétitivité dans les actions, ou tout simplement dans la crédibilité générale de l’œuvre, puisque tout à coup, tout le monde veut coucher avec Dawn. Le final également laisse un arrière goût de facilité, un peu comme si Mitchell Lichtenstein n’avait pas su conclure son intrigue. Mais pour toutes les raisons évoquées plus haut, Teeth demeure un métrage sympathique. Pas extraordinaire, mais parfois étonnant, jamais complaisant, se refusant le gore (mais les quelques scènes sanglantes sont plutôt bien fichues), et ce n’est pas si mal.

Les plus

Jess Weixier convaincante
Une mise en image propre
Des dialogues amusants

Les moins

Un final facile

 
En bref : Teeth est en soit une petite production sympathique, avec quelques faiblesses et idées bancales, mais qui grâce à un bon travail visuel et de la part de l’actrice principal, s’en sort avec les honneurs vu son sujet et ce qu’il aurait pu être.

10 réflexions sur « TEETH de Mitchell Lichtenstein (2007) »

  1. Je pense que si le film est classé dans la catégorie « extrême » du catalogue du distributeur, c’est surtout à mon avis que c’est un sujet tabou pour les hommes. Ce genre de film nous fait rire en tant que femme mais la principale victime de ce dangereux bonbon sont les mâles. Et si tout d’un coup ils se jettent tous sur elle c’est surement parce que le danger les attire. Je perçoit le personnage comme une veuve noire, un appat pour les monstrueux garçons.

    1. Oui c’est sans doute le danger qui attire, et le fait que certains la voulaient depuis longtemps, et que plus quelque chose semble inaccessible, plus on insiste.
      Le film me fait énormément rire moi, alors que je suis un homme. Sur le même sujet, mais en très gore, très débile, très érotique, il y a le bien nommé SEXUAL PARASITE KILLER PUSSY au Japon. Il n’est pas bon, mais il m’a fait rire.

        1. Oui j’avais vu le trailer sur youtube il y a quelques temps, mais je ne sais pas si je vais oser le voir celui-là, je ne le sens pas, même pour rire.

    1. C’est LA scène traumatisante je crois, la seule vraie scène d’ailleurs qui joue à fond sur la tension, le suspense. En plus hier soir je me suis refais FAUX SEMBLANTS de Cronenberg, qui parle de gynécologie, normal !

  2. J’étais tombée sur le pitch par hasard sur le net et je l’avais attaqué en ne m’attendant à rien. Ou à du grand n’importe quoi, du moins. Donc forcément, le résultat surprend. Mais en bien, finalement… Pourtant, on était en droit de craindre le pire, mais l’actrice principale « sauve » le film.
    J’ai beaucoup ri sur la scène finale, moi… Je savais bien que ce Rottweiler allait servir à quelque chose 😀

    1. Ça prouve bien qu’avec du sérieux, un peu de technique et malgré tout un bon casting, on peut faire un bon film malgré un sujet qui peut faire peur et vite partir dans tous les sens. Ça fait plaisir ce genre de films, et je vois qu’au final, beaucoup de gens ont aimés.

      La scène finale je l’ai un peu vu venir, pour ça que j’ai trouvé la finalité un peu facile. Mais il méritait ce qu’il lui arrive donc bon, on termine le film satisfait.

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